7 rue du Lézard – Avis +

Editeur : Grasset

autobiographie de Alexandre Arcady

Présentation de l’éditeur

Ce 7 rue du Lézard n’est pas une simple adresse mais un ancrage pour le cinéaste du Coup de Sirocco et du Grand pardon. Alexandre Arcady est né dans la casbah d’Alger-la-Blanche et c’est à cette minuscule impasse, faite de soleil et d’ombre, à ce lieu de bonheur simple où la misère côtoyait l’insouciance, qu’il a toujours voulu rester fidèle.

Sa vie est comme un roman, faite de tumultes, de rencontres, de querelles et d’amour, mais aussi de films puissants – 24 jours, Le Grand carnaval, K, Pour Sacha, Les 5 doigts de la main, Ce que le jour doit à la nuit – et bien sûr d’humour, d’anecdotes étonnantes, d’amitiés indéfectibles : Patrick Bruel, Roger Hanin et tant d’autres.

Cinéaste engagé, Alexandre Arcady nous livre tout, du professionnel à l’intime… Il raconte une vie qu’il a su bâtir autour de quelques repères essentiels : les uns, solaires, comme le ciel de son Algérie natale; les autres, plus sombres comme le racisme, la barbarie ou la haine qui sont loin d’avoir dit leur dernier mot dans un monde en proie à la violence et au fanatisme.

Voici donc, dans un récit sans fard, le long travelling d’un destin où les éclats de rire se mêlent aux coups de griffes et aux coups de cœur…

Avis de Claire

Il n’est nul besoin d’être fan du cinéma d’Alexandre Arcady pour lire cette autobiographie, ni même de connaître son oeuvre… Certes, on sait presque tous de lui qu’il est l’auteur du fulgurant succès Coup de Sirocco (1979), à l’âge de 32 ans seulement. On l’associe volontiers à la bonhomie d’un Roger Hanin et à l’énergie d’un Patrick Bruel. Mais la première pensée qui s’impose à nous d’emblée se résume en un seul mot : Algérie.

Alexandre Arcady est le premier cinéaste à avoir abordé de front la question des pied-noirs dans un film de cinéma. Si Jacques Demy a effleuré la guerre d’Algérie, qui ne disait alors pas son nom, dans Les Parapluies de Cherbourg (1964), Alexandre Arcady a empoigné à bras-le-corps, et admirablement montré à l’écran, cet étrange sentiment presque indescriptible fait à la fois de nostalgie, de regrets, de douleur et d’espoir, que seuls ceux qui ont laissé leur coeur « là-bas » peuvent comprendre…

Quoiqu’il en soit, l’Algérie est très présente, à la fois dans son oeuvre, dans sa vie et dans cette autobiographie qui raconte beaucoup, sans doute pas tout, avec moult détails, mais surtout beaucoup de pudeur. Le cinéaste évoque ainsi pour nous les tournages de ses films, aux quatre coins de la planète. Sa vie et son oeuvre se confondent, se répondent, sont indissociables. Il travaille essentiellement avec « sa famille » de coeur, il suffit de voir les génériques de ses films et de voir les noms qui reviennent.

En complément de ses mémoires, intitulées Le Petit Blond de la Casbah (2003), il évoque ici aussi ses origines, assez singulières finalement, sa nombreuse famille, que l’on vous laisse le loisir de découvrir, mais aussi ses blessures et ses coups durs, charriés par la vie, ou provoqués par des amis. Mais pour lui, nulle place pour le hasard, chaque chose arrive car elle doit arriver pour une bonne raison.

Ainsi, on apprend dans ce livre pourquoi Ce que le jour doit à la nuit, adapté du best-seller de Yasmina Khadra, qui devait être décliné en série à la télévision, en plus du long-métrage, et comme le réalisateur nous l’avait confié personnellement, ne l’a finalement jamais été. Un peu d’amertume, quelques blessures, mais pas de regrets.

Voilà le récit d’une vie riche et passionnante, raconté comme quand on parle à un ami, où fourmillent mille et une anecdote sur l’envers du décor au cinéma.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 352
Editeur : Grasset
Sortie : 4 avril 2016
Prix : 20,90 €