A ces Idiots qui osent rêver – Avis +

Présentation officielle

Une comédie romantique et féroce à la croisée entre La La Land et Quand Harry rencontre Sally… Deux personnages, qui partagent une vision antagoniste de l’amour, se rencontrent sur un banc public : Lui, raisonnable et Elle, avide de démesure.

Une comédie parfois cruelle et teintée de mélancolie où l’on découvre que vivre sans prendre de risques, c’est risquer de ne pas vivre…

Avis de Claire

It had to be you, it had to be you
I wandered around and finally found, that somebody who
Could make me be true
Could make me feel blue
And even be glad just to be sad, thinking of you

Drôle d’endroit pour une rencontre… Et puis pas tant que cela finalement, des conversations sur un banc, pieds nus dans le parc (ou pas), Elle et Lui (comme dans le film de Leo McCarey) se rencontrent sous un réverbère, Elle chantant à tue-tête écouteurs dans les oreilles, Lui pareil, sauf qu’il est en pleine rupture amoureuse. Gênée mais pas bégueule, Elle lui dit sa façon de penser…

De fil en aiguille, la discussion s’aventure dans des territoires sensibles, l’amour, la perception de l’amour, la peur de l’amour, la recherche de l’amour, la fin d’un amour… Les reparties fusent, percutantes, haletantes, et surtout toujours justes. Le temps passe, jeux de lumière et changements de vêtements nous révèlent que nos deux héros sont devenus inséparables, et cultivent une amitié joyeuse et décomplexée.

Elle, romantique dans l’âme (mais dans le sens premier, genre Les Souffrances du jeune Werther -qui serait rock’n roll quand même, faut pas exagérer-), et Lui débonnaire et lunaire qui n’arrive pas à quitter sa petite amie qui lui gâche la vie, se sont finalement bien trouvés. Elle, anti-conformiste, aime à la folie un homme qui vit à 8000 kilomètres, souffre d’aimer mais aime aimer autrement, Lui ne sait pas renoncer à l’amour, même s’il étouffe.

Chacun va faire un bout de chemin vers l’autre, au gré de délicieuses conversations, où ils creusent et retournent les concepts de « couple », de « partage », de  » vie à deux », de « rêves » aussi, car ils ont chacun les leurs. Sans s’en rendre vraiment compte, ils apprennent tout l’un de l’autre, à se connaître, à se deviner, à anticiper, et même à se séparer si c’est pour mieux se retrouver.

Yes, all we’re looking for is love from someone else
A rush
A glance
A touch
A dance
A look in somebody’s eyes
To light up the skies

Dans une ambiance très cinématographique, la nouvelle création de Céline Devalan est tout simplement brillante. Dans le rôle féminin, l’actrice se met (un peu ?) en abyme, avec humour et sensibilité. Face à elle, Thibault Amorfini nous livre un personnage masculin tout en subtilité, mi-gentleman mi-Pierrot nonchalant, dont le regard sur son alter-ego féminin fait mouche à chaque fois.

On rit énormément, on apprécie de reconnaître les différentes références et clins d’oeil chers au coeur de Céline Devalan. La belle complicité entre les comédiens fait le reste… A ne pas manquer !

Fiche technique

Texte de Céline Devalan

Avec : Thibault Amorfini et Céline Devalan
Mise en scène : Céline Devalan
Horaires : les jeudis à 19H15 et les vendredis à 21H30

Prix : Tarif plein : 25 € / Tarif réduit : 18 €
Lieu : Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard, 75004 Paris