A rats qui rient, raies qui aiment – Avis +

Présentation de l’éditeur

À rats qui rient, raies qui aiment est une messe pour les morts un peu particulière. N’y seront célébrés que ceux qui se sont un jour illustrés par la stupidité de leur trépas. Un plongeur retrouvé empalé au faîte d’un sapin, une miss qui se noie dans un mètre d’eau à Knokke-le-Zoute, une violoniste à l’archet un peu trop vigoureux, etc.

Le chef d’orchestre de cette vaste fumisterie, c’est Simon Faucher. Écrivain raté, il n’a pas hérité du génie de Wolfgang Amadeus Mozart. À cent trois ans, il serait en effet présomptueux de se vanter d’un talent précoce ! Pourtant, Simon Faucher n’hésite pas à se revendiquer du musicien autri­­chien : comme Mozart, il va défier la mort, baptisée Jeanine pour l’occasion. Le vieil homme espère bien qu’en échange la grande faucheuse daignera s’occuper de son cas. Mais n’est pas Mozart qui veut…

Avis de Hiromichi

Simon a 103 ans et il en veut à la mort. En effet, depuis quelque temps, il essaye désespérément de se suicider pour retrouver sa bien-aimée Thérèse. Pour lui, la vie n’est plus intéressante, il a fait son temps. Il aurait voulu que la mort vienne le chercher d’elle-même, mais la coquine le fuit.

Aigri, Simon se venge d’elle, il n’a pas peur d’elle, il veut la trouver, il la cherche en couchant sur du papier des mots sarcastiques la titillant. Il s’en moque, la tourne en ridicule, montre ses facettes les moins charismatiques, et summum, il la nomme Jeanine, par rapport à sa pire fangirl de romancier raté.

On fait ici la rencontre d’un homme qui n’en peut plus de la vie mais qui n’arrive pas à mettre fin à ses jours. En effet, après six tentatives ratées, le vieil homme est surveillé. Le rejet le rend inspiré et par les différents chapitres, on découvre à chaque début de ceux-ci une histoire originale mettant en scène la mort d’une personne. Homme, femme, jeune, vieux, nul être est épargné et surtout pas par la loufoquerie de certaines. Le livre est une dérision, un humour noir qui fait mouche la plupart du temps.

Le style d’écriture peut ne pas plaire. On nous conte une histoire, on nous parle avec un langage tantôt familier, tantôt plus huppé comme pour se donner un genre. L’humour est également particulier et derrière l’inspiration macabre de notre héros, se cache une histoire plus profonde.

L’ensemble est sympathique, beaucoup de passage sont amusants, cela ne plaira pas forcément à tous, mais il est certain qu’il peut facilement trouver son public.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 256
Éditeur : Luce Wilquin
Collection : Smeraldine
Sortie : 4 mars 2014
Prix : 20 €