Adorable Sophy – Avis +

Présentation de l’éditeur

Lorsque la respectable famille Ombersley recueille Sophie, une cousine éloignée, elle ne s’attend pas à une telle révolution. Cette jeune femme espiègle bouleverse littéralement l’ordre établi.

Indépendante, sûre d’elle, n’hésitant pas à monter à cheval comme un homme, Sophie ne correspond en rien à ce que le sombre et taciturne Charles d’Ombersley attend des femmes.

D’ailleurs, ne devrait-il pas dompter l’impudente, avant que ses manières scandaleuses ne commencent à lui plaire un peu trop ?

Avis de Joëlle

Georgette Heyer a écrit ce roman en 1950 et même si le ton semble un peu suranné, il a su traverser le temps avec brio. La plume délicate de Madame Heyer est un subtil mélange. On y retrouve le ton cynique qui fait craquer le vernis de la bourgeoisie anglaise comme savait si bien le faire Vita Sackville-West, des descriptions et des ambiances dignes des romans d’Elizabeth Gaskell et le côté romanesque et léger de Barbara Cartland.

Ici, pas de scènes sensuelles échevelées, de passions sulfureuses mais une histoire bien construite, reflet d’une certaine époque, un ton agréable et des personnages plein de peps.

Effectivement, cette Sophy est adorable ! Partout où elle passe, elle laisse dans son sillage un petit grain de folie. C’est une héroine moderne, en avance sur son temps et qui se plait à dépoussièrer toutes les règles de la bonne société anglaise.

Elle a beaucoup voyagé en suivant son diplomate de père de poste en poste et n’ayant pas de mère, elle a du se débrouiller seule pour découvrir le monde et la vie et c’est sans doute se qui explique son ouverture d’esprit et son mépris des conventions. L’histoire d’amour qui se noue avec son cousin est pétillante et le tout est mené à un train d’enfer enchaînant pour notre plus grand plaisir les situations cocasses et rocambolesques.

Un grand merci aux Editions Milady d’avoir osé le pari un peu fou de traduire cette jolie mélodie. Alors que nous sommes envahis par des histoires qui n’ont plus rien de romantiques tant elles rivalisent de bêtises et se vautrent dans l’érotisme bon marché, il est plaisant de pouvoir enfin se distraire avec un texte de qualité, tout à la fois drôle, frais et délicieusement fleur bleue.

Peu d’auteurs de romances aujourd’hui pourront s’enorgueillir d’avoir pu traverser le temps comme Georgette Heyer, si ce n’est Julia Quinn, Eloisa James et quelques autres de cet acabit. Elle est comme Sophy, son héroïne, pétillante, adorable et surtout intemporelle !

Avis de Claire

Georgette Heyer est considérée comme « la » spécialiste de la période Régence, celle qui a inventé la romance historique, comme nous le rappellent en exergue les éditions Milady. Née en 1902, décédée en 1974, elle a commencé à écrire dès l’âge de quinze ans des histoires légères pour distraire son frère malade, en s’inspirant de l’univers de Jane Austen[[Georgette Heyer a été aussi une talentueuse écrivaine de romans policiers]].

Adorable Sophy date de 1950, se veut moderne dans le ton et dans la forme, mais nous voguons ici dans des critères qui n’ont plus cours aujourd’hui dans le style romance. Point de scènes sensuelles, point d’exploration psychologique des personnages, point de passion, donc. Si l’on accepte ce postulat de départ, et que l’on ne prenne pas ce livre au premier degré, l’alchimie fonctionne, et même très bien.

Si l’on devait comparer Sophy à une héroïne austenienne, ce serait sans aucun doute un audacieux mélange d’Emma, celle que l’on nomme « l’entremetteuse » et qui se mêle de tout car elle ne souhaite que le bonheur de ceux qu’elle aime et de Fanny Price (héroïne de Mansfield Park), pour son sens aigu des liens familiaux.

Lorsque le père de Sophy, Sir Horace Stanton-Lacy, haut diplomate en partance pour le Brésil, et veuf en passe de se remarier de surcroît, demande à sa soeur, Lady Ombersley, de veiller sur sa fille unique de 20 ans, cette dernière est bien loin de se douter des chamboulements que la jeune fille va provoquer dans sa vie londonienne bien tranquille.

Sophy, véritable tourbillon de joie de vivre, de fausse naïveté et de bonne humeur, débarque en fanfare, accompagnée d’un petit chien, d’un singe et d’un perroquet dévergondé, tout un programme ! Tout cela n’est pas au goût de son cousin Charles, qui régente la famille et de son austère fiancée, Miss Eugenia Wraxton.

Adorable Sophy n’est pas une romance dans le sens que nous connaissons aujourd’hui, mais c’est par contre une comédie charmante, gaie, pimpante ! L’héroïne, petit bonbon acidulé, y est pour beaucoup avec ses manières désinvoltes et son franc-parler. L’intrigue, sur les chapeaux de roues, prend même des allures de vaudeville vers la fin, avec rebondissements et quiproquos.

Petit bémol, la première de couverture, pas du tout cohérente par rapport à l’époque, et le résumé de l’éditeur, qui présente Sophy comme une lointaine cousine, or, conformément aux moeurs de l’époque Régence, le mariage entre cousins proches n’était pas rare, et c’est bien ce dont il est question dans ce roman.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 429
Editeur : Milady
Collection : Pemberley
Sortie : 21 septembre 2012
Prix : 7,90 €