American Nightmare : les Origines – Avis +/-

Présentation officielle

Pour faire passer le taux de criminalité en dessous de 1% le reste de l’année, les « Nouveaux Pères Fondateurs » testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit dans une ville isolée. Mais lorsque l’agressivité des tyrans rencontre la rage de communautés marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à atteindre la nation entière.

Avis de Hirone

Les États-Unis sont en crise. Le rêve américain est mort et les responsables politiques n’ont plus de solution pour faire face aux dégradations généralisées du pays. La NFFA investit alors de l’argent dans une expérience autorisée par le gouvernement et fondée sur les recherches psychologiques et sociologiques du Dr Updale. Sur un territoire réduit, l’idée de la purge va donc être testée. Le choix du lieu est facile, c’est un endroit assez pauvre, défavorisé, où les individus n’ont pas les moyens de partir ou qui n’ont plus d’espoir en l’avenir.

Dans ces origines, on suit alors plusieurs points de vue. D’abord celui de Nya (Lex Scott Davis) qui refuse de s’abandonner totalement à l’expérience. Elle montre une volonté de fer en s’opposant à celle-ci. En revanche, son petit frère Isaiah (Joivan Wade) est innocent et souhaite avoir une autre vie. Ainsi il va être attiré par l’argent facile que la NFFA offre à ceux qui participent à l’expérience. Enfin, on retrouve D (Y’Ian Noel), un chef de gang notoire pour qui l’expérience sera un échec alors même qu’il doit protéger son territoire.

Ainsi, American Nightmare nous révèle comment s’est déroulé la première purge, celle qui a permis une généralisation à tout l’État. Sous différents aspects, on peut sortir assez mitigé du film, car les réponses qu’on nous apporte sont souvent incomplètes. Le film peut également être compris de différentes manières. Si on le prend pour un pur film de divertissement, il remplie parfaitement son travail. Nya et D, les personnages principaux, sont incarnés par des acteurs charismatiques. On croit à leurs actions et rendent crédible le film dans son univers. De plus, les scènes sont vraiment rythmées, aidées d’un son lourd et puissant qui souligne les scènes de violence ou de tension. Et même si les jumpscares sont fréquents et prévisibles, ils fonctionnent plutôt bien, car on ne sait jamais vraiment sur quel genre de personnes on va tomber.

Peu à peu, on entre dans un aspect conspirationniste avec un gouvernement qui tente de survivre à tout prix. Cependant le coup de pouce des organisateurs de l’expérience est peu subtile et permet de mettre le feu aux poudres.

Cependant, même dans ce cadre, on peut trouver que ces origines ne vont pas assez loin ! Pour une première purge, le réalisateur aurait pu être plus audacieux, car il ne faut pas oublier que se sont les résultats de celle-ci qui va permettre la généralisation du procédé. Or, la mise en scène ne nous montre pas en quoi l’application de la purge est positive sur la société. Il y a certes un nettoyage de masse, mais il y a aussi des témoins du fait que la majorité des violences venaient de l’extérieur et non de l’envie propre des individus à se purger. Et cela aurait pu être néfaste aux yeux du public concernant l’expérience.

À un autre niveau de lecture, on peut avoir l’impression que le sujet du film a été lissé, que les propos mis en exergue par la scientifique, et le fait de se cantonner au point de vu de Nya, Isaiah et D, sont des choix qui ont été faits pour rester dans le politiquement correct. Néanmoins, dans ce volet, on peut noter que les violences sexuelles, même si elles sont brèves, sont plus explicites que dans les précédents films. Cela reste assez anecdotique, et c’est dommage, car c’est un filon qui aurait pu être plus exploité. En effet, n’oublions pas que les violences sexuelles sont beaucoup plus nombreuses proportionnellement que les meurtres dans notre société actuelle.

Autrement, malgré ces différents positionnements, on peut passer un bon moment devant American Nightmare : Les origines. Il y a beaucoup de styles dans les effets sur les images et les plans. D’ailleurs, retenons les lentilles de contact qui donnent un effet à la limite du fantastique. En outre, la bande originale nous plonge dans l’ambiance urbaine et réussit presque à nous faire oublier les petits accrocs du film. Enfin, ce n’est certainement pas le film qui répondra à toutes les questions que l’on se pose sur cette saga qui comptabilise déjà 4 volets, mais il remplit une promesse, soit de nous divertir dans un univers plutôt crédible.

Fiche technique

Sortie : 4 juillet 2018
Durée : 102 min
Genre : Thriller, Epouvante-horreur
Avec : Y’lan Noel, Lex Scott Davis, Joivan Wade…
Distributeur : Universal Pictures International France