Anne of Hollywood – Avis –

Présentation de l’éditeur

A lot has changed since the sixteenth century…or has it ? Instead of headdresses and ball gowns, is it just about shorter skirts and Louboutins ? Anne Boleyn arrives on the scene as a woman in her late twenties who is smart, witty, and just a cut above her contemporaries. There’s just something alluring and mysterious, even seductive. She stands out enough to woo her recent paramour Henry, an Internet wizard turned billionaire film producer ; make herself an enemy of his ex-wife Catherine, a pill popping neurotic, devoted to her sister Mary, a pot smoking hippie, and her brother, a sexually confused actor ; and compete in a dangerous game for power with Theresa Cromwell, a manipulative but highly intelligent businesswoman who works for Henry. But Anne of the twenty-first century has the element of surprise working in her favor and few tricks up her sleeve. This Anne is not willing to leave her fate in the hands of anyone, not even her “King”….

Avis de Callixta

Quelle bonne idée apparemment de reprendre la tumultueuse histoire d’Anne Boleyn et de Henry VIII et de la transposer de nos jours ! En plus, le sujet est à la mode, connu, a suscité, films, séries et différents livres. C’est sans doute ce qui a poussé Carol Wolper a se relancer dans l’écriture après une absence de plusieurs années.

Cette romancière qui écrivait de la chick-lit n’a pas publié depuis 2004 et revient au tout début de l’année 2012 avec cette transposition de l’Angleterre du seizième siècle dans le Hollywood du vingt-et-unième. Dangereux, me direz-vous ? Oui, ça l’est et Carol Wolper n’atteint pas tous ses objectifs.

Tout d’abord, vous ne serez pas surpris par l’histoire puisque vous la connaissez mais Carol Wolper dans un prologue qui se déroule quatre ans après le début du roman en fait, laisse planer le doute sur la décision finale sur le sort d’Anne.

Puis, nous plongeons dans l’atmosphère frelatée et peu originale de Hollywood au début du vingt-et-unième siècle. Oui, c’est un petit monde peuplé d’hommes d’affaires (les nouveaux puissants de notre époque), d’actrices et d’acteurs plus ou moins ratés, de mannequins sur le retour, de femmes et d’hommes ambitieux à différents stades de désillusion, et d’amertume.

Ce n’est pas vraiment nouveau, comme l’idée que les femmes sont toutes botoxées, obsédées par leur régime, prêtes à se vendre pour une paire de Jimmy Choo et pour l’homme qui pourra leur payer. C’est dans cette cour des miracles qu’évolue notre Anne Boleyn contemporaine.

Issue d’une famille sans grande puissance, elle a été poussée (comme son frère et sa sœur) à rechercher alliances et connexions pour réussir et entraîner le reste des Boleyn avec elle dans son ascension. Et elle est, au début du roman, sur le point d’y parvenir puisqu’elle a réussi à séduire Henry Tudor, play boy et homme d’affaires à la puissance inouïe.

Carol Wolper fait de lui l’inventeur d’un moteur de recherche utilisé par tout le monde, entre autres. Ce n’est pas très original non plus… Cela donne un ton convenu, digne des tabloïds les moins intéressants et un cynisme ambiant particulièrement pesant. Tout le monde manipule tout le monde, tout est affaire de pouvoir, de domination, de réseaux et d’alliances.

Au milieu de tout cela, Anne se débrouille comme un poisson dans l’eau. Elle fait partie de ce monde, adhère à ses règles et ses codes. Pourquoi pas ? Une anti-héroïne cynique et manipulatrice peut être passionnante mais ici, elle apparaît sans grandeur particulière. Difficile de voir en elle une victime de son époque.

Si les sœurs Boleyn devaient faire leur chemin dans une Angleterre où les femmes n’avaient pas beaucoup de chance de réussir autrement, ce n’est pas vraiment le cas de l’Amérique de 2012. Anne tout comme Henry sont peu intéressants. Autour d’eux gravitent de nombreux personnages, la plupart inspirés de l’histoire. La seule réussite est Theresa Cromwell, transposition féminine de Thomas Cromwell, proche de Henry VIII.

C’est une « méchante » crédible, qui dans la deuxième partie, montre toute la pugnacité des femmes qui ont dû se battre pour arriver et n’ont pas eu la beauté pour les aider. En dehors d’elle, les autres personnages sont moins intéressants avec une mention spéciale pour Catherine Aragon, première épouse de Henry, pathétique.

Ce qui sauve le roman est sa deuxième partie qui montre la chute d’Anne. Soudain, l’auteur doit inventer, trouver une transposition crédible à notre époque et elle noue bien les fils de son intrigue, montre l’aspect inexorable et certain de la perte de puissance d’Anne. La fin du livre est plutôt bien trouvée de plus.

Voilà un roman globalement décevant, qui n’a pas su s’éloigner de son sujet et dont la transposition dans notre époque n’apporte pas grand-chose. Certains détails sont presque ridicules comme de faire de Mary Tudor, une grande fumeuse d’herbe qui se lance même dans sa production au cours du livre. Il y a aussi l’ajout de péripéties contemporaines comme l’arrestation d’un homme qui a tout de Bernard Madof ou encore les constantes allusions à la fin du monde qui n’a pas eu lieu en 2012.

Il ne suffit pas d’ajouter plusieurs ingrédients à la mode pour réussir un bon livre, nous le savions déjà, le voilà confirmé.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 338
Editeur : Gallery Books
Sortie : janvier 2012
Langue : anglais
Prix : 19,15 €