Braquo – Avis +

Présentation officielle

Flics de terrain au SDPJ 92, Caplan, Morlighem, Vachewski et Roxane interviennent sur tout le département des Hauts-de-Seine, entre Neuilly et Nanterre, quartiers chics et zones de non-droit. Mais leur vie bascule lorsque Rossi, leur commandant, injustement condamné dans une affaire, décide de se suicider.

Dès lors, ils vont se lancer dans une contre-enquête pour laver son honneur et confondre ses accusateurs. Pris dans un engrenage mortel, ils vont être obligés de « monter au braquo » pour sauver leur peau et protéger leurs familles.

Harcelés par leur administration, poursuivis par l’IGS (la police des police), ils vont tourner le dos aux règles établies et à leurs illusions en adoptant un mode de vie régi par l’adrénaline, la prise de risque, le sang et la mort…

Braquo suit au plus près la trajectoire de ces hommes ordinaires qui, malgré eux, vont progressivement plonger dans la violence et la paranoïa, tout en exerçant leur métier de flic.

Avis de Nicolas

Voici le renouveau de la série policière française, reprenant les mêmes codes et principes que ses consœurs américaines.

Contrairement à la majorité de ce qui est diffusé sur les chaînes hertziennes en matière de polar, nous n’avons pas un scénario « borné » sur un épisode, mais bien une histoire unique qui s’étale sur toute une saison.

La mise en scène et le jeu des artistes est réaliste. Ou disons plutôt que, puisque totalement étranger à cet univers, c’est ce que j’imagine être réaliste une PJ de banlieue parisienne.

Nous sommes donc les locaux de la SRPJ du 92, le commandant Max Rossi pète un câble durant l’interrogatoire d’un jeune accusé d’avoir violé et tué une femme enceinte de 6 mois. Il le frappe avec un stylo et lui perfore un œil. Le flic assume son mauvais geste mais n’accepte pas les accusions de tentative de viol à la règle métallique (ouch…). Rossi se suicide alors qu’il est interrogé à son tour par l’IGS. Il laisse femme et enfants sans pension et sans ressources.

Ses collègues décident de laver son honneur en kidnappant le jeune violeur et ils perdent le contrôle de la situation.

Les quatre principaux protagonistes sont ces flics flirtant allègrement avec la ligne rouge. Policiers efficaces, ils sont néanmoins dans la ligne de mire de l’IGS car leurs méthodes ne sont pas toujours respectueuses de la loi, la fin justifiant les moyens. Eddy Caplan (joué avec talent par Jean-Luc Anglade) est le leader de ce groupe, il est prêt à tout pour ses collègues, y compris les actes les plus violents (et il va aux putes, c’est pas bien !). Théo Wachevski (Nicolas Duvauchelle) est un fêtard accro à la coke et généralement pas capable de supporter la pression. Walter Morlighem (Joseph Malerba) est un père de famille endetté qui a perdu au jeu en espérant collecter l’argent nécessaire pour s’occuper de sa femme alcoolique. Enfin Roxane Delgado (Karole Rocher), bien que tiraillée par sa conscience, reste solidaire mais n’a pas la confiance de toute l’équipe.

Les quatre premiers épisodes diffusés dévoilent progressivement la personnalité complexe et tiraillée de ces « ripous » plutôt présentés sous un jour avantageux, les « méchants » étant les malfrats, le flic de l’IGS aux méthodes discutables, le procureur manipulateur… L’ambiance est sombre et les coups de théâtre de cette descente aux enfers sont parfaitement bien amenés.

Certes, cela rappellera The Shield à beaucoup, mais c’est une bonne référence. L’audience est au rendez-vous et une deuxième saison est déjà à l’écriture. Vivement conseillé aux amateurs de polars bien sombres.