Présentation officielle
Algérie, années 1930. Younès a 9 ans lorsqu’il est confié à son oncle pharmacien à Oran. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi les jeunes de Rio Salado dont il devient l’ami.
Dans la bande, il y a Emilie, la fille dont tous sont amoureux. Entre Jonas et elle naîtra une grande histoire d’amour, qui sera bientôt troublée par les conflits qui agitent le pays.
Avis de Claire
C’est toujours avec fébrilité que l’on attend l’adaptation d’une oeuvre que l’on a aimée. C’est le cas avec Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra, gros succès de l’année 2008 et réédité avec l’affiche du film pour l’occasion.
Alexandre Acardy, dont l’oeuvre exorcise sans relâche le déracinement de sa terre algérienne, nous livre ici à la fois une adaptation plutôt fidèle de ce très beau roman, fresque historique et déchirante histoire d’amour sur fond de guerre d’Indépendance de l’Algérie, sans toutefois renoncer à un traitement très personnel.
Le jeune Younès, bel enfant aux yeux bleus, fils d’un homme fier et rude, à l’image de ces paysans pour qui la terre est sacrée, est confié à son oncle et sa tante, pharmaciens à Oran, dans l’espoir d’une vie meilleure. Heureux en amour, Mohammed et Madeleine (Mohammed Fellag et Anne Consigny, très justes) couple défiant les préjugés, n’ont pas eu d’enfant et leur neveu apparaît vite comme un don du ciel.
S’adaptant parfaitement dans cette nouvelle vie, comme Alice traversant l’autre côté du miroir, le jeune garçon (Fu’ad Ait Aattou, dans le rôle-titre à l’âge adulte, troublant) devient Jonas et a accès à un monde interdit aux « indigènes », mais en grandissant, il a du mal à savoir où est sa place, d’autant qu’il tombe très amoureux d’une Française, la très belle Emilie (Nora Arnezeder, convaincante en coeur brisé) alors que les troubles dans le pays commencent…
Les deux jeunes gens, Jonas et Emilie, tels Roméo et Juliette au pays des Aurès, métaphores passionnées des relations entre l’Algérie et la France, pris dans la tourmente de l’Histoire (le film a bénéficié du regard de spécialiste de Benjamin Stora), ne pourront lutter contre leur destin, passant sans cesse à côté du bonheur.
Comme dans Là-bas, mon pays, le réalisateur fait un parallèle avec le roman Le Cheval blanc d’Elsa Triolet (1943), où des amoureux sont perdus dans les contradictions de leur destinée, et où l’amour s’impose au bout du compte comme le seul rempart contre la violence de l’Histoire.
« Ce film n’est pas là pour refaire le monde mais pour dire simplement qu’on n’a qu’une vie et quand l’amour se présente, il ne faut pas laisser passer l’amour, qui est la chose la plus importante, et qu’entre la <img9310|right>France et l’Algérie, on a peut-être laissé passer cet amour« , explique à ce sujet Alexandre Arcady, qui a eu un véritable coup de coeur pour le livre de Yasmina Khadra, pari réussi puisqu’il signe là l’un de ses meilleurs films.
Fiche technique
Sortie : 12 septembre 2012
Durée : 159 minutes
Avec Fu’ad Ait Aattou, Nora Arnezeder, Marine Vacth, Nicolas Giraud, Matthias Van Khache, Mathieu Boujenah, Anne Parillaud
Genre : drame