Celle que je suis : tome 2 – Avis +

Présentation officielle

« Même si cet amour n’a pas d’avenir, je ne regrette pas de t’avoir connu… »

Dernier opus de « Celle que je suis« , le manga de Bingo Morihashi. Entre pression sociale et société patriarcale, Manase, femme trasngenre, trouvera-t-elle le bonheur ?

Tandis que Manase a compris qui elle est, Ayumi semble prête à tout pour séduire Masaki. Mais ce dernier, après une nuit de plaisir, lui fait une étonnante révélation… Pendant ce temps, Etsuko subit, plus que jamais, de la pression de la part de ses parents, qui souhaitent la voir se marier. La roue du destin est en marche, et semble ne devoir épargner les sentiments de personne…

Avis de Hirone

Il est difficile de parler de cette œuvre tant les agissements et réactions des personnes dans ce type de situation peuvent être différents.

Dans cette histoire, Yûji se sent femme et on note que plus on avance dans ce second et dernier tome, plus elle fait usage du féminin. Yûji est une femme dans un corps d’homme. Elle va découvrir qu’elle n’est pas la seule dans ce cas, grâce à l’aide de Kotaro Mori, le jeune homme qui a découvert son secret.

Mais que faire une fois qu’on a mis des mots sur ses sentiments et qu’on se confronte au reste du monde ? Comment s’accepter et se faire accepter ? Faire des changements physiques ? Assumer ses préférences oui, mais de quelle manière ? De nombreuses questions se bousculent et malheureusement on peut rester sur sa faim en matière d’explications, cependant il ne faut pas oublier de replacer Celle que je suis dans son contexte, nous sommes dans les années 80 dans un pays fortement patriarcal, le Japon.

De plus, on peut être un peu déçu du fait qu’une partie du récit de Celle que je suis est focalisée sur Masaki et le triangle amoureux qui s’est construit autour de lui. Même si on aurait préféré être plus centré sur notre héroïne, cela permet de mettre en avant d’autres points liés au genre, que ce soit des formes biologiques avec la question de la grossesse, mais aussi de la féminité perçue par la société se traduisant par des codes sociaux tels que le maquillage, les vêtements… Homme ou femme, la société fait qu’on est obligé de remplir des cases, auquel cas nous ne sommes pas « entiers » aux yeux des autres.

Néanmoins, ce second tome se lit avec facilité, la douceur qui se dégageait du premier tome est toujours présente, mais sa violence est également plus crue et plus directe pour nos différents personnages. On ne cherche pas à charcuter la conscience de Yûji, mais à voir quel choix elle fait pour se sentir mieux dans sa peau et avec l’entourage qui lui est cher. La vie n’est pas parfaite ni la société, la vie est un théâtre où elle décide de grandir et d’évoluer dans un rôle qui lui convient. Alors oui, Celle que je suis peut laisser un goût doux-amer en bouche, cependant, on comprend parfaitement la décision qu’elle prend et c’est ce qu’elle décide d’être.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 208
Éditeur : Akata
Sortie : 14 mars 2019
Prix : 8,05 €