Cendres – Avis +

Présentation Officielle

En vidant l’appartement parisien de Kyoko qui vient de mourir, sa fille, Akiko découvre deux carnets laissés à son intention. Son journal intime, tenu depuis 1964. Chargée de cet étrange héritage, la jeune femme décide de rapporter l’urne de sa mère au Japon, dans sa famille maternelle, et découvre un territoire intime auquel elle appartient sans le savoir.

Le film voyage entre deux générations de femmes, de la France de la Nouvelle Vague au Japon d’après la bombe. En cherchant le lieu où disperser les cendres, Akiko remonte le fil du temps et cherche sa place. Akiko, héroïne de ce documentaire, fait ici écho à sa mère l’actrice, à sa mère l’icône féminine des années soixante. C’est ce dialogue par-delà la mort, que le film porte comme il porte le passé de Kyoko et le destin d’Akiko.

Avis de Ingrid

Akiko ou Je marche dans les pas de ma mère, est une bouleversante histoire sur la recherche de la figure maternelle. Un témoignage poignant, un documentaire intime sur la douleur de la perte. Comment faire son deuil ? Comment se relever après une telle douleur ? Akiko avec pudeur, partage ses souvenirs et retrace le parcours de sa maman pour mieux la découvrir.

Il s’agit d’une vraie enquête entre deux pays, la France et le Japon. Ce parcours initiatique, ce pèlerinage est une étape dans le deuil d’Akiko. Elle va découvrir au fil de la lecture des carnets intime de sa maman, la femme que cette dernière était. Une femme libre qui rêvait de vivre tels les personnages de la nouvelle vague. Une héroïne des temps moderne qui réalisera son rêve grâce à l’amour.

Découpé en trois chapitres : Il était une mère, Retour au Pays natal et Vivre sa Vie, Cendres est un hymne à l’amour et à la vie. Il permet de découvrir la vie au Japon après-guerre et de percevoir les espérances d’une adolescente dans un Hiroshima en reconstruction.

Cendres filme le dernier voyage de Kyoko, son retour au pays natal dans les bras de sa fille. Son urne funéraire se juxtapose avec des images d’elle, rayonnante de vie prise par la caméra de son mari Pierre Dominique Gaisseau. Durant le tournage Akiko découvre d’autres carnets écrits par sa mère. Kyoko a écrit de mai 1965 jusqu’à sa mort, avec une seule pause de cinq ans après la disparition de son mari. Akiko perçoit alors la douleur, les espoirs, les peurs, les joies et la tristesse de toute une vie.

Les images d’archives donnent du poids à ce merveilleux documentaire réalisé par Idrissa Guiro et Mélanie Pavy, qui ont su se rendre invisible durant ce tournage atypique. « Le fait de ne pas parler la langue a été un atout. Cela a permis aux gens de ne pas être gênés par notre présence. Je ne suis pas certain qu’un Japonais aurait pu intimement se livrer face à une personne étrangère à la famille mais qui comprend ce qui se dit et se passe. »

Les réalisateurs ont réussi à filmer l’intime de manière pudique. C’est grâce aux liens d’amitiés qui les lient à Akiko que ce documentaire est une réussite.

Fiche Technique

Genre : documentaire

Sortie : 10 juin 2015

Durée : 70 minutes