Ceux qui voulaient voir la mer – Avis +

Editeur : Pocket

roman de Clarisse Sabard

Présentation de l’éditeur

Chaque jour, elle se tient là, sur son banc habituel. À quoi rêvent les vieilles dames ? Celle-ci a beau être au crépuscule de sa vie, elle a pour nom Aurore. Et pour peu que Lilou, mère célibataire, veuille bien l’interroger, elle vous dirait qui elle attend. Son seul amour. Le grand.

Il s’appelait Albert, lui a sauvé la vie. Rencontré dans le chaos d’une guerre qui voulait sa mort. Aimé à la folie. Parti en éclaireur, dans un lointain New York, et jamais revenu. Mais par quel contretemps, ou quel malentendu ? Soixante-cinq ans plus tard, elle l’attend toujours…

Verront-ils un jour enfin la mer ensemble ?

Avis de Thérèse

Ouvrir un livre de Clarisse Sabard, c’est franchir la porte d’une machine à voyager dans le temps et dans l’espace, en ayant la certitude de rencontrer des personnages profondément humains. Dans Ceux qui voulaient voir la mer, elle nous transporte de Nice à New York et de 1943 à 2017.

2017. Lilou, bibliothécaire, décidée à changer de vie, demande sa mutation et choisit Nice pour faire plaisir à son fils Marius, huit ans, qui rêve de la mer. Elle y fait la connaissance d’Aurore, une adorable vieille dame qui attend depuis soixante-cinq ans le retour d’Albert, son amoureux, parti à New York, qui a promis de revenir la chercher…

Le récit d’Aurore Chloel débute en 1943, quand à onze ans elle échappe par miracle aux nazis qui emmènent ses parents et ses deux sœurs vers les camps de concentration. C’est dans la famille qui la recueille qu’elle va connaître Albert, et l’amour va naître peu à peu entre ces enfants, pour toujours.

En 1952, Albert part seul à New York travailler, le temps de gagner de quoi faire venir Aurore et l’épouser. Mais, après des mois d’échanges épistolaires intenses entre les deux amoureux, Aurore n’a plus aucune nouvelle d’Albert. Depuis, elle l’attend… Touchée par le récit d’Aurore, Lilou décide d’enquêter pour comprendre ce qui est arrivé à Albert.

A travers cette histoire romantique délicate, Clarisse Sabard nous fait traverser les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et de l’après-guerre. Mêlant fiction et réalité historique, elle en profite pour rendre hommage au réseau de Monsieur Marcel (de son vrai nom Moussa Abadi) et son épouse Odette qui, de 1943 à 1945, a permis de sauver des centaines d’enfants juifs dans la région de Nice.

Comme toujours, Clarisse Sabard sait à merveille alléger la tension d’histoires touchantes et dramatiques par de nombreuses touches d’humour, on passe rapidement du rire aux larmes, et vice versa, notamment grâce aux rencontres de Lilou à Nice, aux cours de yoga du fabuleux Boris, à ses nouveaux collègues à la bibliothèque, à sa voisine Natacha aussi angoissante qu’angoissée, au chat Poupette.

La fin, totalement inattendue, traite d’un sujet grave et bouleversant, qu’il est impossible d’expliquer sans faire s’écrouler le délicat et minutieux château de cartes créé par Clarisse Sabard.

C’est à un beau voyage dans le temps sur les ailes de l’amour que nous entraîne l’écriture fluide, émouvante et pleine d’humanité de Clarisse Sabard, encore une fois.

Fiche technique

Format : poche
‏Pages : ‎384
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 5 mars 2020
Prix : 7,70 €