Chansons de Brassens en bandes dessinées – Avis +

Résumé

Les éditions petit à petit publient des bandes dessinées d’un gabarit resséré par rapport à l’habituel format BD. Un peu plus petit que la moitié d’un ouvrage normal, l’utilité est bien sûr de se démarquer du reste de la production dessinées, mais aussi d’offrir un cadre plus intimiste aux lecteurs.

Avis de Valérie

Nous avons reçu Chansons de Brassens en BD (à notre demande, Brassens étant un chanteur peut-être plus méconnu que certains autres jongleurs des mots) mais il faut savoir que différentes collections se disputent l’une à l’autre telles que les classiques, le théatre, la littérature, les chansons…

Le concept est original car il propose une relecture visuelle sans toucher un iota du texte. Si tout d’abord le lecteur est perturbé, car il est obligé de s’adapter à la vision du dessinateur et de scénariste pour réapprécier ce qu’il connaît déjà, la plus grande qualité de ces livres et de mettre en valeur le texte d’une manière unique et incroyable.

Connaissant bien les chansons de Brassens, j’ai d’abord été déçue de voir que les dessinateurs n’avaient pas collé à mon imaginaire, mais c’est alors que j’ai découvert comme pour la première fois les textes de l’anarchiste au grand coeur.

Modernisées, les histoires épousent les anxiétés de notre époque et font ressortir les vérités intemporelles de Brassens. De plus, la joliesse de ses textes était connue avec notamment des odes à Jeanne, ou La chasse aux papillons, Un petit coin de parapluie… Mais lorsque le Sétois scandait son texte avec son accent unique et ses intonations relativement monocordes, on en perdait presque de vue la délicatesse de son écriture qui est ici mise en exergue, pour notre plus grand bénéfice.

Dernière chose, malgré le trait des dessins souvents agressifs et percutant, on tombe de nouveau sous le charme des paroles et on découvre un Georges plus proche, plus vrai et l’on comprend que sous son air goguenard, il se découvrait beaucoup plus qu’on le pensait. Notamment, ma surprise pour ce grand anarchiste a été d’entendre parler de Dieu a pratiquement tous les coins de pages.

Pour chaque chanson choisie, un illustrateur différent met en image un scénario imaginé par un auteur également différent. Une présentation courte mais efficace de Paul Ghezy situe le temps, et nous livre des détails quelques fois peu su.

Une grande réussite qui nous oblige à ouvrir notre esprit, à ne pas rester sur nos souvenirs pour hériter de la beauté du coeur de Georges Brassens. C’est le genre de cadeau à faire pour la fête des pères ou des mères, mais aussi à soi pour redecouvrir l’inspirateur de votre pensée.

Les 11 chansons choisies

– La chasse aux papillons
– J’ai rendez-vous avec vous
– Les copains d’abord
– Les deux oncles
– Le parapluie
– Les bancs publics
– La ballade des gens qui sont nés quelque part
– La non-demande en mariage (ma plus grande déception)
– La mauvaise réputation (meilleure surprise)
– Chanson pour l’auvergnat
– Une jolie fleur dans une peau de vache

Fiche Technique

Format : album couleurs
Pages : 96
Prix : 15 €
Editeur : Petit à Petit
Sortie : 16 mars 2006