Ciné Cinéma Classic – Le train sifflera trois fois

Ce magnifique western reste dans la mémoire collective pour plusieurs raisons. C’est le premier film à se dérouler en temps réel, les aiguilles de la pendules apparaissant régulièrement, pour mieux faire monter la tension… sur une heure et vingt-cinq minutes d’attente.

En effet, l’action n’a lieu que quelques instants avant le générique final. Il s’agit d’un western psychologique, où un shérif sur le point de convoler avec une jeune quaker, apprend que des tueurs arrivent par le prochain train dans le but de le tuer. Pendant l’heure qui suit les habitants de la ville vont peu à peu l’abandonner lâchement à son triste sort.

Le couple formé par le désabusé et vieillissant (mais magnifique) Gary Cooper et la toute jeune, idéaliste et pacifiste Grace Kelly est un des plus emblématiques du cinéma. Les seconds rôles sont presque aussi célèbres que nos héros, soit Thomas Mitchell, Lloyd Bridges, Lee Van Cleef, ou encore Otto Kruger.

La mise en scène de Fred Zinnemann d’une efficacité incroyable, est soutenue par le lyrisme de la musique de Dimitri Tiomkin qui a traversé les époques. Mais surtout, n’oublions pas que derrière ce western « divertissant » se dessine (à peine voilée) la première et virulente dénonciation du maccarthysme qui détruit Hollywood en cette année 1952.

Un homme seul contre tous, trahi par les siens et qui est prêt à mourir pour ce qu’il représente et pour ses idées… Un final éblouissant laisse percevoir le mépris et l’amertume engendrée par cette chasse aux sorcières qui a fait trembler la capitale du cinéma.