Collection Blanche : août 2010

Un séducteur pas comme les autres de Maggie Kingsley

Présentation de l’éditeur

Chargée d’évaluer le travail de l’Unité Mobile d’Intervention, Brontë sent l’appréhension la gagner en apprenant qu’elle va devoir passer ses journées aux côtés d’Eli Munroe, dans l’étroit habitable de son ambulance. Car celui-ci a la réputation d’être un véritable macho, et de se croire irrésistible. Bien décidée à affirmer dès le départ son autorité, Brontë affiche une certaine froideur à son égard et constate bientôt, contrariée, qu’Eli n’est nullement impressionné. Mais ce qui la contrarie davantage encore – bien qu’elle se refuse à l’admettre – c’est que celui-ci, contre toute attente, ne tente même pas de la séduire…

Avis de Marnie : avis +

Ouf, l’écossaise Maggie Kingsley s’est remise au travail et le résultat est une fois de plus aussi décapant qu’enthousiasmant. Nos deux héros sont obligés de « cohabiter » dans une ambulance pendant une semaine, et si l’auteur décrit avec une maîtrise impeccable l’évolution de leurs relations houleuses et passionnées, le contexte est littéralement bluffant. En 160 pages, elle réussit à placer nombre de péripéties urbaines telles qu’on les découvre aux informations.

Entre les rixes et la délinquance, les bouteilles de bière lancées « pour rire » sur le véhicule, les faux accidents de circulation (et les vrais), les drames domestiques, les irresponsables, l’indifférence… tout est réaliste et sonne juste même de façon dérangeante. Parallèlement, marqués par les évènements de la semaine, Eli et Brontë remettent en question leurs priorités et leurs aspirations. Maggie Kingsley réussit à approfondir autant qu’elle le peut les caractères et l’introspection, et le tout est rendu de manière adulte et intelligente.

Un des meilleurs romans de cette collection de l’année !

Retrouvailles à Christchurch d’Alison Roberts

Présentation de l’éditeur

Lorsqu’il retrouve Anne, deux ans après leur douloureuse rupture, David est sous le choc. Car la jeune femme qu’il a tant aimée est enceinte ! Comment a-t-elle pu le remplacer aussi vite, et accepter de donner à un autre ce qu’elle lui a toujours refusé : un enfant ? Blessé d’avoir été trahi une seconde fois par celle qu’il aime encore et qu’il n’a jamais réussi à oublier, David se promet d’éviter désormais tout contact avec elle. Jusqu’à ce qu’elle lui fasse une stupéfiante révélation…

Avis de Marnie : avis +

Si ce roman est un ton au-dessous du précédent (attention la barre était haute !), l’histoire est tout de même si originale que nous oublions son traitement pas toujours maîtrisé, et certaines facilités de scénario, dont une évolution trop rapide de la réflexion de l’héroïne. Ce souci est dû certainement au format qui semble étriqué ici. Si le sujet des mère-porteuse est devenu un thème assez souvent utilisé ces dernières années dans la romance, le point de vue est celui de la femme qui ne peut avoir d’enfant, ou encore la maman obligée pour une raison ou pour une autre de garder le bébé.

Très peu de romances ont pour héroïne, celle qui décide d’être la mère-porteuse et qui va donc « abandonner » l’enfant qu’elle a mis au monde. C’est le sujet évoqué ici, là encore, avec habileté, en posant de vraies questions, notamment à nous lecteurs français dont la législation nous interdit l’option proposée aux termes de ce récit. Anne a mis sa carrière au-dessus de tout, ce qui a provoqué sa rupture avec l’homme qu’elle aime et qui revient lui demander des comptes. On ne peut tout avoir, dans l’existence, et Anne va devoir revoir ses priorités, faire quelques sacrifices et concessions pour ne pas tout perdre, tout en faisant le deuil de l’enfant qu’elle a porté.

Sympathique et une fois encore, intelligent !


Une infirmière amoureuse d’Anne Fraser

Présentation de l’éditeur

Parce qu’elle dissimule un terrible secret qui l’empêche d’aimer, Rose n’ose pas avouer à Jonathan Cavendish, son patron, le trouble qu’il suscite en elle. Mais, lorsqu’elle comprend qu’il partage ses sentiments, elle est bouleversée. Voir son rêve le plus cher à portée de sa main, et savoir qu’il lui est pourtant à jamais interdit… Car, elle le sait bien, si elle cède à son attirance pour le séduisant médecin, il finira par découvrir son secret. Et cela, elle ne peut l’accepter. Aussi décide-t-elle de jouer les indifférentes…

Avis de Marnie : avis –

Quelle chance ! Nous avons trouvé le digne successeur de Betty Neels, c’est à dire des romances médicales à l’ancienne, où l’on parle d’une poussée d’acné avec un calme teinté de sérieux (je ne plaisante pas…) avec des références médicales qui datent des années 50. C’est tout juste si l’auteur prononce le mot anévrisme comme unique terme médical ! Nous voici donc à Harley Street (quartier de Londres où l’on pratique la médecine des riches) avec un généraliste play-boy de vingt-sept ans, qui au bout de trois patients par jour se sent fatigué (je ne plaisante toujours pas…) et qui sort le soir avec lesdites patientes « amies » soit des actrices ou des aristocrates, sous le regard médusé de l’infirmière intérimaire qui préfère aller voir le match d’Arsenal du samedi !

C’est ahurissant de sottise, d’une niaiserie rare, avec un héros immature, qui en saurait plus sur son métier en regardant des séries comme Grey’s anatomy, et je ne parle pas du Docteur House… ou encore, cette infirmière qui n’ose pas dire à son amoureux de patron qu’elle doit se faire opérer, préférant rompre avec lui comme dans les intrigues des années 70. Anne Fraser ne publie que depuis 2007, mais son choix totalement dépassé d’intrigues et de caractères laisse pantois le lecteur, abasourdi de retrouver des romans écrits façon « Delly » dans cette collection Blanche, pourtant d’une modernité qui a fait ses preuves.

Ridicule…

Tentation à la clinique de Karen Rose Smith

Présentation de l’éditeur

Charmant, sûr de lui, sexy, bref : irrésistible… C’est ainsi qu’on a décrit à Brianne le Dr Jed Sawyer, son futur patron. Même si ce portrait lui paraît fidèle, Brianne perçoit pourtant dès leur première rencontre que Jed dissimule derrière son masque de séducteur un cœur profondément meurtri. Mais, bien qu’elle brûle de tout savoir de son passé, son instinct lui souffle de ne pas céder à la force qui la pousse vers lui…

Avis de Marnie : avis +

Après un tel désastre, il est rassurant de tomber sur la peu inspirée Karen Rose Smith, mais qui ici, tire son épingle du jeu avec cette très très classique intrigue dans laquelle nos deux héros doivent apprendre à surmonter leurs deuils respectifs. Le travail est honnête, soigné, avec surtout un contexte, une petite ville du Wisconsin en hiver, très travaillé. Non seulement, nos deux héros doivent faire face à leur propre souffrance, mais d’autres obstacles se dressent entre eux : une importante différence d’âge, le milieu social vu que cette petite infirmière est beaucoup plus riche que notre docteur…

L’intrigue évolue gentiment avec les péripéties d’usage, sans grandes surprises, mais Karen Rose Smith parvient à retenir l’attention du lecteur, le tout sans grande intensité. Les personnages secondaires ont beaucoup de présence au détriment des patients qui semblent inexistants. Pas mal mais sans plus !


Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 août 2010
Prix : 6,15 €