Collection Blanche : avril 2010

Le mariage d’une infirmière d’Alison Roberts

Présentation de l’éditeur

Alice est sous le choc lorsqu’elle se retrouve face à son nouveau chef de service, le Dr Andrew Barrett. L’homme qu’elle a dû fuir un an auparavant, le cœur brisé par la passion brûlante – mais non partagée -, qu’elle éprouvait pour lui. Que fait-il ici, à des milliers de kilomètres de son Angleterre natale ? Tandis qu’une foule de questions se bousculent dans sa tête, Alice sent l’espoir s’immiscer en elle : et s’il était venu pour elle ?

Avis de Marnie : avis +/-

Alison Roberts n’est pas un mauvais écrivain. Ici, elle a, certes, une bonne idée, seulement elle maîtrise difficilement l’histoire jusqu’au bout. De vraies incohérences, des maladresses et des facilités (une succession de coïncidence qui font sourire le lecteur) gâchent franchement un récit pourtant prometteur.

On ajoute un héros un peu trop mesquin pour être sympathique heureusement contrebalancé par une héroïne attachante à qui il est arrivé une succession de catastrophes (par la faute de notre bon docteur !), mais au final, tout cela n’est pas vraiment convainquant. Heureusement, Alison Roberts a le mérite de se rattraper on ne sait comment à des branches qui surgissent soudain devant nos yeux sceptiques, et nous voici de nouveau dans l’histoire.

Si le dernier chapitre est très réussi, il ne suffit pas à sauver un déroulement chaotique.

Chirurgien ou play boy de Janice Lynn

Présentation de l’éditeur

La dernière chose dont Grace ait besoin est d’une aventure avec un séducteur tel que le Dr Oz Manning, le nouveau chef du service de cardiologie ! Car sa seule priorité, c’est sa fille Addy, dont elle assume seule l’éducation, et il n’est pas question pour elle de s’autoriser une liaison sans avenir. Alors pourquoi ne parvient-elle pas, malgré tous ses efforts, à dompter l’attirance qui la pousse chaque jour davantage vers le beau chirurgien ?

Avis de Marnie : avis +/-

Nous obtenons l’inverse du récit précédent. L’histoire manque d’originalité, et surtout de péripéties, s’étirant quelque peu en longueur. Pour contrebalancer cette impression, Janice Lynn réussit ses dialogues, soigne les personnages et nous livre un gentil travail très bien fait, mais qui s’oublie dès que la dernière page est tournée.

On a déjà lu mille fois ces histoires de playboys intérieurement fragilisés, qui soudain tombent amoureux de la jeune mère méritante, et ici, son revirement n’est pas spécialement convainquant, l’auteur oubliant de fouiller le caractère masculin qui en avait bien besoin.

Anodin…


Un séduisant pédiatre de Carol Marinelli

Présentation de l’éditeur

Riche héritière passionnée de médecine, Annika se fait engager comme infirmière stagiaire dans le service de pédiatrie du séduisant Dr Wyatt. Un don Juan notoire dont elle a toutes les raisons de se méfier, mais qui se montre si prévenant à son égard qu’elle ne lui résiste pas longtemps. Hélas, elle regrette bien vite son impulsion quand elle comprend qu’elle s’est laissé aveugler…

Avis de Marnie : avis +

Attention, Annika n’est pas n’importe quelle héritière, mais la benjamine de la famille Kolovsky qui, enfant et adolescente surprotégée, se remet en question après avoir appris les terribles évènements survenus avant l’arrivée de sa famille en Australie. Il est d’ailleurs regrettable que l’éditeur ait publié un des deux précédents romans dans la collection Azur ! Le peu glorifiant secret familial est sur le point d’être dévoilé, ce qui angoisse ou terrifie les Kolovsky. L’australienne Carol Marinelli réussit une fois de plus une romance assez sombre, avec deux héros, qui chacun de leur côté doivent affronter leur difficile passé.

Lorsque débute ce récit, Ross Wyatt vient de poser un congé sabatique d’une année pour se rendre en Europe à la recherche de ses racines tziganes et trouver ainsi une stabilité affective en réponse au mal être qu’il éprouve depuis son enfance. Quant à Annika, élève infirmière après avoir commencé sur des coups de tête diverses études abandonnées tout aussi rapidement (et déjà signalée à cause de problèmes comportementaux envers ses collègues), la jeune femme se pose une fois de plus la question de savoir si elle va poursuivre ou non dans cette voie.

Ce n’était pas le bon moment pour se lancer dans une relation amoureuse et nos deux héros en ont tout à fait conscience. Pourtant, paradoxalement, chacun trouvera en l’autre la force d’affronter les siens. Ne vous attendez pas à de grandes réconciliations finales, Carol Marinelli met très souvent l’accent sur le fait qu’il faut survivre « malgré » sa famille et continuer à avancer, même si la fin n’est pas aussi heureuse que l’on pourrait s’y attendre. Les personnages sont attachants, et riches en contradictions et introspection, la désillusion reste habilement dosée d’un fond d’optimisme réconfortant, et le tout est tout à fait passionnant ! L’auteur confirme une fois de plus qu’elle est un des meilleurs auteurs actuels de cette collection.

Le dernier de cette série qui met en scène Alexis, l’aîné « officiel » des Kolovsky, l’enfant terrible et suicidaire qui tient la fortune familiale entre ses mains fragiles, va être incessament publié aux Etats-Unis.

Les amants du Trinity Hospital de Laura Iding

Présentation de l’éditeur

Dr Brian Madison… En entendant le nom de son nouveau patron, Elana manque s’évanouir. Comment travailler jour après jour sous les ordres de celui qu’elle tient pour responsable de l’accident qui, neuf ans plus tôt, a coûté la vie à sa sœur adorée ? Mais elle n’a pas le choix. Et, à sa grande surprise, elle découvre rapidement qu’au lieu de détester cet homme qui n’a jamais exprimé le moindre remords, elle est loin d’être insensible à son charme…

Avis de Marnie : avis +

Après sa trilogie réussie « Cedar Bluff », Laura Iding nous offre cette nouvelle qui paraît simultanément, ce qui est pour le moins étonnant, aux Etats-Unis et en France. Même si le ton « américain » est nettement plus angélique que l’univers de Carol Marinelli, cet auteur – qui confirme un solide talent de livre en livre – est loin de publier des histoires à l’eau de rose.

La quatrième de couverture nous donne une image quelque peu biaisée des faits. Brian Madison (pourquoi ne pas avoir gardé le prénom américain de Brock ?) est le responsable de la mort accidentelle de la soeur d’Elana et de l’explosion de sa cellule familiale. Ce fait étant établi et bien que notre héros soit bourrelé de remords, il va falloir que la jeune femme affronte cette réalité et se remette elle-même en cause.

Passer de la haine à l’amour est souvent pour un auteur un passage difficile, car le premier écueil est la rapidité de l’évolution qui peut se révéler incohérente, superficielle, ou ne pas tenir compte d’une introspection nécessaire. Or, ici, Laura Iding réussit son pari avec une aisance confondante et totalement convainquante. Brian Madison est parfait en coupable malgré lui, dont une malheureuse seconde a transformé irrémédiablement l’existence, qui vit avec ce souvenir et soudain doit faire face à des sentiments naissants pour Elana.

Un auteur de plus en plus intéressant et qui ne choisit pas la facilité ou les clichés !


Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 avril 2010
Prix : 6,15 €