Collection Blanche : juillet 2010

Héritière et médecin de Leah Martyn

Présentation de l’éditeur

A la mort de son père, médecin comme elle, Emma est à la fois stupéfaite et très déçue d’apprendre qu’il a vendu son cabinet médical au Dr Declan O’Malley, un jeune confrère plein d’ambition. Mais alors qu’elle s’attend à ce que celui-ci la traite en ennemie, il lui propose, comme s’il voulait la déstabiliser davantage encore, de devenir son associée ! Une proposition qu’Emma refuserait tout net si Declan, dès le premier regard, ne suscitait en elle une telle attirance…

Avis de Marnie : avis +

Leah Martyn fait partie de ces nouveaux auteurs australiennes. Elle écrit tranquillement un ou deux romans par an et ce, depuis 1999. Le résultat est fort sympathique. Certainement pour changer de décor, l’Outback ou le Bush étant visiblement sa spécialité, elle plante l’arrière-plan de son intrigue dans le Queensland, à l’ouest de Brisbane, dans une région agricole, au pied des montagnes et des parcs naturels où il fait très froid en été et chaud et sec en hiver. Elle joue le jeu en insistant sur le côté « campagne » de l’atmosphère, totalement intégré dans l’histoire, puisque c’est ce qui risque de décourager notre héros, habitué à une médecine de pointe, à l’adrénaline des opérations à risque et la tension nerveuse des grandes villes.

Le très bon aspect justement, c’est le temps que l’auteur prend à nous faire goûter à cette chronique… amis, voisins, personnel médical, malades, petit hôpital de campagne avec ses méthodes à la débrouille, l’attention que l’on prend à faire connaissance avec ces petites gens sympathiques. Et justement, c’est aussi là que cette description se heurte à la réalité du format. L’intrigue sentimentale très adulte souffre un tout petit peu… cela va vite entre nos deux héros, même trop vite. Nous aurions apprécié en fait 400 pages, tant l’auteur avait des idées de rebondissements, des péripéties. Leah Martyn n’a en fait pas vraiment le temps de nous décrire le ressenti de Declean et Emma. Se succèdent au moins les émotions de l’un et de l’autre, le ressenti mais pas l’approfondissement de l’introspection.

Au final, une charmante et tendre histoire !

Défi pour un don Juan d’Amy Andrews

Présentation de l’éditeur

Trois mois… C’est le temps dont dispose Lawson pour persuader Victoria, sa collègue au centre de secours, de renoncer à quitter l’Australie pour aller poursuivre sa carrière à Londres. Trois mois pour la convaincre que depuis leur rencontre, il ne regarde plus les autres femmes et n’a plus rien du don Juan sans cœur qu’elle s’obstine à voir en lui. Trois mois pour lui prouver qu’il est capable de s’engager, et lui demander de devenir sa femme – sans la faire fuir…

Avis de Marnie : avis +

Pour notre seconde australienne… voici la meilleure histoire des trois offertes dans ce recueil, et un auteur à suivre. Très prolifique mais qui ne publie que depuis 2005, Amy Andrews a autant de talent que d’idées. Et pourtant, son intrigue est d’une simplicité étonnante, sans rebondissement conséquent. Mais qu’importe, justement en fait, c’est l’évolution de la relation qui est mise en relief, avec là encore un paysage étonnant, soit l’île de Brindabella, située à quelques centaines de kilomètres de Camberra, dans les terres, petit coin touristique perdu au milieu des immenses parcs naturels de la Nouvelle Galles du Sud. Lawson a douze ans de plus que Victoria, et surtout il est l’ami de son père, et mentor de la jeune femme. Père célibataire d’une petite fille de huit ans, après une jeunesse mouvementée, il s’est installé sur cette petite île et souhaite y passer le reste de son existence.

De son côté, Victoria âgée de 26 ans est sur le point de partir quelques temps à Londres pour y travailler, avant de s’envoler pour de nouvelles aventures. Mère de substitution pour ses jumeaux de frères, et ce depuis l’âge de 8 ans, elle ne souhaite « officiellement » qu’une chose, être enfin libérée de ses obligations et vivre l’adolescence et la vie de jeune adulte qu’elle n’a jamais eue. En fait, amoureuse de Lawson depuis qu’elle est adolescente, Victoria souhaite surtout goûter à autre chose pour mieux se libérer de cette passion bien cachée. Mais voilà, Lawson comprend soudain ce qu’il est en train de perdre… Une très bonne idée de l’auteur, c’est en fait la profession de notre héros. Au lieu du chef de service, chirurgien ou professeur… nous voici avec un ambulancier infirmier qui mène une petite existence modeste. Cela rend l’ensemble sympathique.

Après, c’est la fraîcheur, l’entrain, un gentil souffle plein d’émotion, le sens du rythme et la description des personnages, qui fait ici toute la différence. Un très bon exemple du meilleur apporté par cette collection Blanche qui n’a pas fini de nous surprendre !

Rencontre à l’hôpital de Judy Campbell

Présentation de l’éditeur

Le Dr Sean Casey n’a jamais pardonné au Pr Fulford, un éminent cardiologue maintenant décédé, d’avoir brisé sa famille. Ironie du sort, voilà que le destin lui envoie sa fille, Elisa Fulford, comme chef de clinique !

Avis de Marnie : avis +

Là encore, une relation adulte et intéressante nous est proposée par cet auteur britannique, qui publie « gentiment » essentiellement des romances médicales depuis une dizaine d’années. Le contexte est fort, soigné et présenté également comme une chronique au jour le jour tout à fait agréable à découvrir. L’évolution de la relation n’en souffre pas trop, sauf la fin brutale qui met un léger bémol à l’ensemble. Ainsi, la réaction des proches des deux héros est occultée, alors qu’il était essentiel ici, vu le lourd passif qui existe, de nous présenter une fin un peu conséquente.

Second petit souci, l’aspect très superficiel du dernier rebondissement, avec des méchants caricaturaux et peu crédibles et sa résolution maladroite. Toutefois, hormis ces légers inconvénients, voici une histoire très sympathique, avec deux chefs de cliniques aux méthodes et aux réactions très différentes, qui pourtant se complètent bien.

Une bonne réédition…


L’espoir secret d’Amy de Kate Hardy

Présentation de l’éditeur

Tom Ashby… Depuis qu’elle côtoie ce brillant médecin, Amy est déconcertée. Elle qui s’était juré de ne plus jamais tomber amoureuse après la rupture qui l’a laissée anéantie, se sent pourtant étrangement attirée par cet homme charismatique, qui ne cache pas son désir pour elle. Mais, elle le sait, elle ne peut se permettre de songer à une relation durable avec lui. Car entre son agenda surchargé de médecin et l’éducation de sa fille de huit ans, qu’il assume seul, Tom n’a pas de place pour elle dans sa vie…

Avis de Marnie : avis +/-

Solide et bon auteur, Kate Hardy nous offre une fois de plus une romance sympathique… mais qui ressemble plus à un produit de série plutôt qu’à une histoire innovante. Pas de fraîcheur ou de spontanéité, mais une vraie maîtrise du format court, sans aucune surprise. Amy est une héroïne attachante, et Tom en papa poule qui tâtonne sait toucher la lectrice en plein coeur. L’intrigue est moderne avec nos deux héros qui assument sans complexe une gentille liaison.

Le rythme est soutenu, et tout se laisse découvrir… Cependant, justement, tout est agréable mais il manque du souffle, de la force, de la passion ! Ce n’est pas que nous nous ennuyons mais tout a été lu et vu une centaine de fois et rien ne se démarque vraiment. Le résultat c’est que nous oublions ce récit, le livre refermé.

Un chirurgien amoureux d’Emily Forbes

Présentation de l’éditeur

Alors qu’elle devrait éprouver de la gratitude pour le Dr Ben McMahon, le chirurgien qui vient d’opérer sa sœur, Maggie se méfie de cet homme trop séduisant. Car celui-ci, dont elle comprend très vite qu’il a déjà brisé bien des cœurs à l’hôpital, semble décidé à l’ajouter à la liste de ses conquêtes. Afin d’éviter tout malentendu avec celui qu’elle va devoir côtoyer durant le long séjour de sa sœur dans son service, elle s’efforce de se montrer distante. Une attitude qui, contre toute attente, semble attiser la curiosité de ce don Juan…

Avis de Marnie : avis –

Oubliez la quatrième de couverture. Non seulement, Maggie ne se méfie pas de ce superbe chirurgien plastique qui n’est même pas encore quadragénaire, mais, au contraire, elle souhaite enfin avoir une sympathique aventure qui la distrairait en attendant que sa soeur se remette de son opération. Âgée de 42 ans, veuve depuis une dizaine d’années et mère de deux adultes, il est vraiment temps pour elle d’apprécier les effets d’une existence agréable et joyeuse. Jusqu’ici, voici une vraie bonne idée, et assez rarement décrite dans la romance médicale. Donc, la moitié du roman se révèle intéressante, même s’il est évident que l’auteur manque d’idée pour la suite et que l’on s’ennuie un peu…

Mais pourquoi tomber dans l’intrigue la plus bête et la plus convenue ? Il était tellement intéressant de confronter une femme qui ne souhaite plus avoir d’enfant à un homme qui n’a pas encore été père et qui malgré son refus catégorique, pourrait éprouver des regrets ! Il y avait plusieurs pistes passionnantes à explorer. Et bien, non, Maggie, qui je le rappelle est infirmière n’a pas pris les précautions nécessaires, et la voici enceinte. Comme elle dit en haussant les épaules : « on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie ».

Les idées alors véhiculées si elles sont rétrogrades peuvent être acceptables (après tout, nous-mêmes faisons d’autres choix que les héros) mais dans ce contexte, le résultat est carrément incohérent. L’héroïne se retrouve avec une grossesse à risques et ici à risques avérés. Infirmière pourtant… elle refuse les examens nécessaires acceptant avec une sorte de ferveur même pas religieuse les conséquences qui pourraient se révéler dramatiques. Honnêtement, de nos jours, c’est insupportable d’aveuglement et de sottise.

Nous avons du mal à croire que ce roman ait été écrit récemment par un auteur australien qui sévit depuis 2004, heureusement parcimonieusement…


Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 juillet 2010
Prix : 6,15 €