Concert fiction – Rebecca – Avis +

Présentation officielle

La narratrice, jeune femme timide, peu sûre d’elle et qui travaille comme demoiselle de compagnie, rencontre à Monte-Carlo Max de Winter, dont l’épouse, Rebecca, est morte noyée un an auparavant. Très vite, Max propose à la jeune fille de l’épouser et de le suivre en Angleterre à Manderley, majestueuse demeure dont il est propriétaire.

Mais dès son arrivée, la narratrice va être confrontée à la présence invisible de la première Mme de Winter qui semble toujours hanter le lieu et ses habitants…

Avis de Claire

Nous avons eu la chance d’assister à l’enregistrement de ce concert-fiction, d’après Rebecca de Daphné du Maurier, au Studio 104 de la Maison de la Radio, avec l’Orchestre National de France, dirigé par Didier Benetti, et mis en scène par Cédric Aussir.

Devant nous, une grande scène, de larges rideaux rouges qui meublent le fond, et les musiciens au premier plan. Les comédiens sont derrière l’orchestre, assis, attendant patiemment le moment où ils doivent intervenir. Sur l’extrême gauche, Elodie Fiat, la magicienne des bruits. Avec elle, les tasses de thé s’entrechoquent, les portes qui grincent s’ouvrent, les fenêtres claquent, tous les bruits sont réalisés en direct, avec de vrais objets. Les spectateurs sont bluffés.

Sur la scène, les comédiens défilent tour à tour. Dans le rôle principal, celui de l’héroïne dont on ne connaîtra jamais le nom, l’épatante Mélissa Barbaud, qui habite littéralement son personnage. Elle joint sans cesse le geste à la parole, tantôt douce, tantôt hésitante, tantôt vindicative… Elle ne fléchit jamais, toujours en osmose, portant le texte de bout en bout de sa voix fluide et claire.

Face à elle, l’imposant Maxime de Winter, interprété par Emmanuel Salinger. Nous l’avouons, nous aurions aimé une voix plus profonde, peut-être plus sombre, moins moqueuse. L’image de Laurence Olivier est dure à effacer des mémoires, même si le comédien ne démérite en rien. Dans le rôle incontournable de Mrs Danvers, l’impeccable Dominique Reymond, absolument parfaite, jusque dans ses vêtements austères. Il était également fort agréable de revoir la formidable Edith Scob, dans le rôle de l’ingrate Mrs Van Hopper.

Une heure c’est finalement peu de temps pour un roman aussi dense, et nous le concédons, ce fut un peu frustrant de voir la seconde partie du roman considérablement tronquée, notamment toute la partie qui voit l’héroïne prendre de l’assurance et même prendre de l’ascendant sur son mari. De même, plusieurs personnages essentiels dans le roman ont disparu, comme la soeur de Maxime de Winter ou encore le « cousin » de Rebecca.

Néanmoins, nous sommes toujours sous le charme de cette performance de grande qualité, un beau spectacle tel que sait les produire France Culture.

Fiche technique

Texte original de l’émission d’Orson Welles
Adapté par Howard Koch d’après le roman de Daphné du Maurier
Avec l’Orchestre National de France Didier Benetti, musique originale et direction d’orchestre
Réalisation: Cédir Aussir
Avec : Melissa Barbaud, Emmanuel Salinger, Dominique Reymond, Edith Scob, Maurice Antoni, Dominique Daguier, Christian Cloarec, Laurent D’Olce
Bruitage : Elodie Fiat


Avant-goût du Concert Fiction "Rebecca", une… par franceculture