Connaître son ennemi comme son frère permet de connaître ses failles

POISON, nom bizarre dont l’acronyme ne décerne même pas son secret à la fin de l’album.

Encore une héroïne en scène ; Claire, une brillante élève de l’école de police se voit proposer un poste hors du commun : infiltrer le milieu du proxénétisme lyonnais au sein d’une cellule de lutte anti-prostitution européenne. Difficile d’imaginer une jeune fille de 22 ans plongée dans ce vivier de requins. Le récit commence par une mise en situation violente des principaux personnages. On ne peut pas vraiment décrire les scènes comme un flashback, car la chronologie est bizarrement organisée. C’est curieux et alléchant. Un véritable piège, vous feuilletez gentillement l’album au détour du magasin et PAF, le piège se referme sur votre main et vous vous trouvez à lire la suite dans votre canapé. L’auteur s’est documenté aux petits oignons, pour un policier néophyte comme moi [[Nez au quoi ? Ok, ok, ok, j’arrête !]], c’est vraiment plausible.

Ce premier album se présente en fait en double volume : 96 pages pour planter le décor. Rassurez-vous le prix est celui d’un volume unique [[Enfin, quand je l’ai acheté, c’était celui d’un volume unique, je vous laisse la surprise]]. Si la lecture est prenante, elle passe suffisamment rapidement pour ne pas faire regretter d’avoir 96 pages au lieu de 48 [[Surtout pour le même prix !.]]

Le trait est net, un peu jeune peut-être, quelques défauts anatomiques [[Dont un en couverture, au cou de l’héroïne.]], je ne sais pas si c’est voulu, mais c’est frais et ça passe bien. Par contre le choix des couleurs … non, je ne vois pas … En couverture encore, le rouge et bleu, pour l’accroche, je veux bien. Mais tout l’album en deux tons, changeants à chaque chapitre, rouge-bleu, rouge-jaune, jaune-bleu, bleu-vert, etc. Je veux bien croire que ça doit accentuer la violence de la situation, mais pourquoi,[[ mille million de mille sabords de nom d’un chien]], pourquoi ne pas avoir présenté l’album en noir et blanc. Simplement à l’encre de chine. Le trait est net, sans hésitation, les détails fouillés et recherchés, j’aimerai bien avoir les planches originales sous la main [[Vous aussi, j’espère, sinon je me demande pourquoi je m’escrime à vous apprendre les bienfaits du noir et blanc ? En principe, quand un dessinateur présente des planches à l’éditeur, il y en a au moins 4 ou 5 en noir et blanc, juste l’encrage, impossible de tricher avec ça !]]. Les vignettes de cet article proviennent honteusement des 2ème et 3ème de couverture, c’est pas beau ça ? Je vais arrêter là, vous allez encore me traiter de vieux quelque-chose [[L’intégriste du noir et blanc, c’est moi, vous ne saviez pas ?]].

L’artiste qui nous fait cadeau de ce bijou est Laurent Astier [[Cirk chez Glénat, Gong et Aven aux Vents d’Ouest]].

POISON :
Tome 1 : Immersion
Scénario, dessin et couleur : Laurent Astier.

A paraître :
Tome 2 : Qui suis-je ?