DVD : Archipelago – Avis +

Présentation Officielle

Edward retrouve sa mère et sa soeur sur l’île de Tresco pour des vacances en famille avant son départ pour l’Afrique, où il part faire du bénévolat pendant un an. Le père d’Edward, supposé les rejoindre, ne viendra finalement pas et son absence ramène à la surface colères enfouies et émotions réprimées. Des tensions sous-jacentes émergent progressivement, à la fois à travers la rivalité frère/soeur et la mésentente au sein du couple parental.

Avis de Stéphanie

Second long-métrage de la réalisatrice Joanna Hogg, Archipelago est encore une fois un film sur la famille, ses tensions et incompréhensions, ses non-dits, car après tout, on ne choisit pas forcément les membres qui la compose.

Avec Unrelated, son premier film, la cinéaste nous faisait découvrir les joies d’une bourgeoisie britannique en vacances, comédie douce-amère qui au final, s’avérait beaucoup plus complexe qu’elle ne le paraissait.

Ici, même mode opératoire, si ce n’est que nous quittons l’Italie pour la magnifique île de Tresco, à la rencontre d’une mère et de ses deux enfants.

Toujours sur le ton du tragi-comique, même si nous rions jaune, Joanna Hogg se focalise sur une famille anglaise aisée, divisée, où le dialogue, le « vrai », est souvent absent.

Edward (Tom Hiddleston) est un gentil garçon (peut-être un peu trop, il en devient presque arrogant) de 28 ans qui souhaite partir en Afrique pour faire du bénévolat pendant un an. Cette décision suscite l’incompréhension de sa famille et surtout de sa sœur Cynthia (Lydia Leonard), peu sympathique et qui a une fâcheuse tendance à faire des histoires pour tout.

Leur mère, Patricia (Kate Fahy), préfère se réfugier dans ses cours de peinture en tentant d’oublier que son mari est trop occupé pour les rejoindre. Rose (Amy Lloyd), la cuisinière engagée pour les vacances, tente de faire son travail dans une atmosphère de plus en plus pesante.

Bref, un portrait pas très joyeux mais pourtant assez réaliste. En effet, dans une famille, il est parfois difficile de faire sa place en gardant sa singularité. Quand on évolue un peu différemment, nos proches sont souvent tentés de nous ramener vers le droit chemin, celui qu’ils ont choisi pour nous.

S’ensuit souvent jugement ou indifférence, et comme nous n’aimons pas décevoir un malaise profond s’installe, nous empêchant d’être vraiment nous-même.

Ici, La famille Leighton refuse d’accepter ses parts d’ombre et de les affronter, au final, rien n’est réglé, chacun repart à ses propres occupations avec un profond sentiment d’insatisfaction.

Comme dans son premier film, Joanna Hogg filme avec maîtrise cette tranche de vie, utilisant des plans larges faisant la part belle à l’autre grande actrice du film, l’île de Tresco, majestueuse.

La bande-son est quasiment absente renforçant le malaise. L’émotion est moins présente que dans Unrelated, laissant place à quelque chose de peut-être plus subtil, qui pousse à réfléchir et force à l’introspection.

Un film qui pourra paraître bien déroutant à beaucoup mais qui reflète, encore une fois, l’indéniable talent de la cinéaste.

Fiche Technique

avec : Christopher Baker, Kate Fahy, Tom Hiddleston, Andrew Lawson, Lydia Leonard
Format : Import
Région : 2
Disques : 1
Studio : Artificial Eye
Sortie du DVD : 9 mai 2011
Durée : 109 minutes
Langue : anglaise (aucun sous-titre de disponible)
Prix : 10,07 €