Danielle Darrieux, 80 ans de carrière – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ingénue dans les années 30, femme fatale durant les sixties, mamie aujourd’hui, Danielle Darrieux a traversé l’histoire du cinéma telle une merveilleuse étoile brillant au firmament.

Discrète au quotidien mais omniprésente dans son métier, belle toujours, exigeante aussi, elle restera à jamais l’une des plus grandes stars françaises de l’écran. D’une longévité exceptionnelle, nulle part au monde égalée, elle va fêter cette année ses 80 ans de carrière. Un événement qu’on se doit d’honorer par ce livre-souvenir qui se veut un hommage avant
tout.

Avis de Marnie

Il faut surtout tenir compte de la dernière phrase de cette quatrième de couverture. Nous pouvons l’affirmer, Christian Dureau a littéralement écrit un hommage. Donc, ne cherchez pas de témoignages, les qualités ou les défauts de cette femme… puisqu’ici, il s’agit de l’actrice dont il est question.

Si vous souhaitez ce regard lucide et honnête, procurez-vous plutôt, les mémoires de Danielle Darrieux parus chez Ramsey. Lorsque l’on prend ce parti-pris en compte, cet ouvrage est aussi intéressant que complet.

L’auteur nous présente de façon extrêmement détaillée, les cent cinq films tournés par Danielle Darrieux au cours de ses 80 ans de carrière. De nombreuses photos, d’affiches de films ou publicitaires illustrent cette liste très complète. Elle est découpée en chapitres, expliquant les huit orientations ou choix, suivant les époques, les évènements politiques ou personnel.

Mais c’est également classé par l’âge d’une de nos plus grandes comédiennes du siècle dernier qui a pu exploiter toutes les facettes de sa personnalité, de l’enfant terrible à la mamie indigne, en passant bien évidemment par la jeune première piquante, la femme fatale, et l’épouse meurtrière !

Même si l’iconographie et les commentaires souvent laudatifs restent d’une facture tout à fait classique, l’ensemble est très joliment mis en page, coloré, l’éditeur et l’auteur voulant certainement éviter l’ennui que pourrait entraîner cette énonciation que certains qualifieraient d’interminable.

En fait, les étudiants en cinéma pourront redécouvrir des chefs d’oeuvre célèbres, mais le cinéphile de base aura la très bonne surprise de voir des résumés et des photos de films totalement oubliés et dont certains carrément introuvables. N’oublions pas l’importance d’une carrière théâtrale plus que convaincante.

Le passage délicat de l’Occupation est subtilement et sobrement évoqué, remettant certains choix en perspective. Toutefois, il est vraiment intéressant de voir à quel point, les cinémas français et allemand étaient liés dans l’entre-deux guerres. Une fois de plus, la position des artistes sous l’Occupation est nettement plus nuancée que ce qui était raconté jusque dans les années 80.

S’agissant de la période 1945-1955, là encore Danielle Darrieux subit de plein fouet le rejet du public comme beaucoup d’autres acteurs de l’époque, les spectateurs étant avides de changements et de nouveautés. Elle fera son come-back avant Jean Gabin (tous deux s’estimaient beaucoup) et commencera juste trois ans avant lui une seconde carrière plus « adulte » avec un jeu nettement plus nuancé et plus profond que ce qui lui était demandé jusque là.

De Mayerling à Madame De… de Premier Rendez-vous (la comédie la plus célèbre de l’Occupation où l’actrice gagne ses galons de chanteuse) jusqu’à Marie-Octobre, Danielle Darrieux est le symbole des contradictions de son époque.

Passionnant !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 141
Editeur : Editions Didier Carpentier
Collection : Stars de l’écran
Sortie : 1 décembre 2011
Prix : 19,50 €