Présentation officielle
De la fin du XVIIIe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire allemande est marquée par la constitution difficile de son unité politique dans le cadre de l’Europe des nations qui se met alors en place. Multiconfessionnelle, marquée par une discontinuité géographique, par un flottement dans ses frontières, par des contextes politiques et culturels très différents, voire antagonistes, l’Allemagne doit faire émerger l’unité sous-jacente à l’ensemble des Allemands, de la Bavière à la Baltique, de la Rhénanie à la Prusse.
Commissaires : Sébastien Allard, conservateur en chef au département des Peintures, musée du Louvre, Danièle Cohn, professeur des universités, directrice du Centre d’esthétique et de philosophie de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Johannes Grave, professeur à l’Université de Bielefeld.
Avis d’Artémis
D’ailleurs, le Louvre propose cette exposition en période de commémorations du traité de l’Elysée (1963) célébrant l’amitié franco-allemande. Ce contexte leur a permis notamment de bénéficier de prêts d’œuvres du monde entier, et c’est pour le visiteur une chance unique d’admirer ces tableaux.
Mais revenons à l’exposition. Elle est structurée autour de trois grandes thématiques : Apollon et Dionysos, le paysage et la nature, Ecce homo.
L’exposition s’ouvre sur un retour à l’Antique, à l’idéal grec avec des premiers tableaux qui nous semblent sortis tout droit de la renaissance italienne. Mais non, il s’agit bien de tableaux allemands du début du XIXe siècle. En effet, ces œuvres sont sous les auspices d’Apollon : beauté, grandeur, simplicité.
Les peintres se saisissent également de l’image de la cathédrale comme symbole d’une utopie politique. La cathédrale de Cologne en est l’exemple le plus marquant, dont la construction laissée longtemps inachevée a été terminée à l’époque.
Quant à Dionysos, on ne tarde pas à découvrir les tableaux qui font référence à sa force de vie, à la puissance des éléments, comme les Jeux des Néréides d’Arnold Böcklin.
Puis on entre dans la deuxième partie de l’exposition, consacrée à la nature et au paysage. Friedrich y est bien représenté, pour le plus grand plaisir du visiteur, mais c’est aussi l’occasion de découvrir de magnifiques tableaux de peintres moins célèbres, comme Carl Gustav Carus dont la Haute Montagne sert de visuel à l’affiche de l’exposition.
Dans cette partie s’oppose Goethe et sa vision scientifique de la nature par l’étude des formes notamment et Friedrich pour qui la nature ne peut être comprise dans une objectivité scientifique et qui écrit : « Clos ton œil physique afin de voir d’abord avec ton œil de l’esprit. Ensuite fais monter au jour ce que tu as vu dans ta nuit. » C’est la recherche du moment limite et de construction de l’invisible. Les tableaux romantiques semblent sortis du rêve, avec leur atmosphère unique.
C’est donc un parcours d’exposition très riche qui est proposé au visiteur, avec des œuvres magnifiques et aussi marquantes (notamment dans la dernière partie). Par ailleurs, jusqu’au 24 juin, le Louvre propose une programmation culturelle (cinéma, concerts, conférences, etc.) fort intéressante autour de l’exposition. Vous pouvez la retrouver en cliquant ici.
Une exposition à ne pas manquer !
Fiche technique
Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h. Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45
Tarifs : Billet spécifique à l’exposition : 12€. Billet jumelé (collections permanentes et exposition) : 15€.
Plus d’informations sur le site du Louvre
Détails des œuvres et source des visuels
Caspar David Friedrich, Brume matinale dans les montagnes, 1808, Rudolstadt, Thüringer Landesmuseum Heidecksburg
Source visuel : site du musée
Arnold Böcklin, Villa au bord de la mer, 1878, Winterthur, Kunstmuseum
Source visuel : site web
Ernst Ferdinand Oehme, La Cathédrale en hiver, 1821, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Galerie Neue Meister
Source visuel : site du musée
Käthe Kollwitz, La Veuve II (planche 5), 1921-1922, Berlin, Käthe-Kollwitz-Museum
Source du visuel : site web kettererkunst.de
Lovis Corinth, Ecce homo, 1925, Bâle, Kunstmuseum
Source du visuel : site du musée