De l’amour sous la neige – Avis +

Présentation de l’éditeur

John Murphy a le choc de sa vie quand, par cette nuit d’hiver enneigée, sa vieille voisine toque chez lui pour lui annoncer qu’elle se sent incapable de s’occuper des trois petites filles que vient de lui abandonner son neveu. Pourrait-il les accueillir, le temps que leur mère les reprenne ?

Même s’il est plus doué pour murmurer à l’oreille de ses chevaux que pour bercer les enfants, John n’a pas le cœur de refuser. Cependant, une question le taraude : quel genre de mère est donc Renee Dolling pour qu’on lui ait retiré la garde de ses fillettes ? La réponse arrive quelques jours plus tard – et elle n’a pas du tout le visage qu’avait imaginé John. Renee est douce, aimante.

Et le secret qui l’a éloignée de ses enfants est de ceux qu’on n’avoue pas facilement…

Avis de Marnie

Méfiez-vous des quatrième de couverture ! En effet, nous nous faisons déjà, dans notre tête, tout un scénario (quelque peu convenu et bien moraliste) en lisant ce résumé et la réalité va dès le deuxième chapitre nous surprendre.

L’excellente idée de cette romance contemporaine est justement de s’éloigner des sentiers battus : la mère méritante à qui on aurait injustement enlevé la garde de ses filles, un accident de parcours, une pauvre malade qui le temps de se remettre a eu la mauvaise idée de confier ses enfants à son ex-mari… douce et aimante, cette pauvre jeune femme ?

Pas du tout. C’est justement ce qui rend ce récit si passionnant : Renee n’a aucune excuse sauf d’être tombée depuis dix ans dans une spirale d’auto-destruction, ce qui a provoqué un drame. Pire, les conséquences ont frôlé la tragédie, ce qu’elle apprendra dès le troisième chapitre.

Kimberly Van Meter est une des finalistes du Rita Award (pour un romantic suspense) cette année, et cette présente histoire ne fait que confirmer que nous sommes en présence d’une des meilleures auteur de romance actuelle… Seulement, elle ne choisit pas la facilité.

Son héroïne est antipathique, instable et restera fragile certainement toute son existence. Pas de recette miracle ou d’électrochoc, ou même d’homme sur lequel se reposer pour prendre tout en charge. Toute l’intrigue est focalisée sur sa rédemption, sur son apprentissage de la maturité et sur les choix qu’elle doit faire aux dépens de ses propres envies, de ses propres besoins.

Même si la fin reste positive, Renee est obligée de se sacrifier d’une manière ou d’une autre, comme dans la réalité, comme pour vous comme pour moi. On ne peut tout avoir !

Si la relation sentimentale est tout bonnement parfaite avec bien évidemment un héros bourru, taciturne et séduisant en diable que toute femme rêverait d’avoir dans son existence, ce qui vous prend à la gorge et au coeur, c’est la relation faite de haine et d’amour qu’il existe entre Renee et Lexie, sa fille aînée.

Ce n’est pas seulement un abandon qui est reproché à cette jeune femme perdue, mais toute une vie de mauvais choix, d’égoïsme et d’irresponsabilité. Elle doit faire face aux yeux accusateurs de Lexie, petite fille de neuf ans, qui n’a jamais eu d’enfance, et lui prouver qu’elle peut se reprendre en mains.

Enfin, l’auteur a une dernière excellente idée. Sa description de la fameuse petite ville américaine « idéale » n’a rien d’un rêve enchanteur. Ce petit coin du Michigan enfoui sous la neige huit mois dans l’année fait plutôt frissonner et pas seulement de froid.

Le regard sans indulgence de Renee peut tout à fait se comprendre, ce qui aide justement le lecteur à s’identifier à elle. Avec un personnage si difficile à trouver sympathique, il fallait trouver un angle pour qu’elle parvienne à nous toucher… cette étrangère qui fait des efforts bon gré, mal gré pour regagner l’estime des siens nous semble si humaine, que la partie est rapidement gagnée !

Une excellente… mais dramatique romance contemporaine comme on les apprécie tant !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 312
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 novembre 2011
Prix : 5,50 €