Delacroix – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le romantisme n’enjolive pas le monde, il le dévoile ou le réincarne à travers ses fictions, ses voyages et ses passions. Il dit le réel en saisissant l’imagination. Delacroix (1798-1863) fut la flamme de ce romantisme-là, embrassant et embrasant les grands thèmes qui le définissent. La politique, l’Orient, l’Eros, le sacré, Dante ou Shakespeare agissent, chez lui, d’une façon neuve, poétique, duelle, contagieuse.

Ce peintre qu’on dit coupé du présent et des femmes, en retrait de l’actualité et de ses désirs, fixe son époque comme nul autre. La chute de l’Empire et les révolutions du siècle ont laissé des traces profondes sur ses caricatures, souvent tues, et sur sa peinture, arrimée au combat démocratique. Le règne du « beau idéal » s’effondre…

Mais Delacroix est aussi l’homme d’un héritage assumé : David et son énergie virile, Guérin et ses noirceurs ont nourri sa jeunesse ; Géricault l’a durablement électrisé, et Gros l’a précipité dans la guerre moderne, de la Grèce au Maroc. Jamais très loin, Raphaël, Titien, Michel-Ange, Rubens et Rembrandt entraînent aussi l’oeuvre au-delà d’elle-même.

Accompagné de 150 illustrations, le texte de Stéphane Guégan rend compte d’une vie et d’une carrière. Il explore surtout le fonctionnement d’une triple mémoire, affective, culturelle et républicaine, au coeur d’une aventure picturale qui glisse vers Manet, Cézanne, Gauguin et Picasso. Vers nous, en somme.

Avis de Claire

Historien et critique d’art, Stéphane Guégan est conseiller scientifique auprès de la présidence du musée d’Orsay. Commissaire de nombreuses expositions (Delacroix, Ingres, Chassériau, Manet), il est l’auteur de plusieurs livres sur la peinture et la littérature des XIXe et XXe siècles, du romantisme de 1830 à Gauguin, Derain et Picasso. Avec cette brillante monographie, il fait revivre pour nous l’âme d’un visionnaire.

Quelle carrière extraordinaire pour ce peintre bien né, il est le fils de Charles Delacroix, d’abord secrétaire de Turgot à Limoges et à Paris, il est ensuite député de la Marne, puis ministre des Affaires extérieures. Il finira préfet de la Gironde. Du côté de sa mère, il descend d’une famille d’ébénistes de renom, les Œben, qui officièrent pour Louis XV. Ce pedigree impressionnant n’empêchera pas Eugène de connaître la misère -à cause de problèmes de succession- après la mort de sa mère.

Son éducation est néanmoins complète, et il commence son apprentissage dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin. Influencé par Théodore Géricault et Michel-Ange, les voyages forgent son style et ses thèmes de prédilection. On pense notamment au sublime Femmes d’Alger dans leur appartement (1834), qu’il entreprend lors d’un voyage fondateur en Algérie, alliant ainsi Orient et romantisme.

Un ouvrage magnifique, où l’on admire l’iconographie soignée et l’importance accordée au détail !

Fiche technique

Format : broché

Pages : 262
Editeur : Flammarion

Collection : Monographies
Sortie : 14 mars 2018
Prix : 35 €