Du prix du temps de cerveau disponible

TF1 vient de lancer avec la série Heroes, désormais disponible par Internet en VO sous-titrée le lendemain de sa diffusion américaine, une première expérience réussie de VOD (comprendre Video On Demand). Bien entendu, le fichier est DRMisé afin de contrer les vilains pirates de l’Internet et donc pas compatible avec tous les systèmes et tous les lecteurs. Le DRM permet de le voir à volonté mais dans une période de temps limitée. Du coup il s’agit non pas d’acheter un épisode mais de louer. Le prix de celui-ci est comprise entre 2 et 3€ – pardon entre 1,99 et 2,99€ – car on a le choix de les acheter à l’unité ou par pack de 2 ou 3 épisodes. Notons immédiatement, qu’à 3 € l’épisode, la saison louée en fichiers téléchargés s’élève à environ 90 €, alors que la première saison achetée en DVD n’en coûte que 50.

Mais poussons la comparaison plus loin. Quel est le prix de facturation à l’heure de ce fameux temps de cerveau disponible ? Si l’on en croit l’internaute.com, le prix moyen du spot de 20 secondes de pub est de 9755 € et le temps maximal de pub par heure de programme en France est de 6 minutes ce qui donne 175 590 € de recette publicitaire par heure.

Revenons à Heroes. Les derniers chiffres d’audience sont décevants, ce sont même les plus mauvais enregistrés mais ils s’élèvent malgré tout à 3 740 880 téléspectateurs. Il ne nous reste donc plus qu’à faire une division de l’un par l’autre pour découvrir combien l’heure de cerveau disponible coûte aux annonceurs : 4,7 centimes.

On peut donc en déduire que l’achat d’un fichier périssable sur internet est 63 fois plus rentable que la diffusion (enregistrable) à la télévision. Ajoutons à cela qu’en s’appuyant sur les réseaux P2P, les coûts de diffusion peuvent être réduits à pas grand chose et beaucoup plus souples que le broadcast qui demande une infrastructure minimale. En outre le simple sous-titrage de l’épisode coûte moins cher que son doublage. Où passe la différence ?

A n’en pas douter, les publicitaires négocient bien mieux avec leurs fournisseurs que les téléspectateurs. Quant aux DRM, le procédé semble bien plus offensif que défensif et les vilains pirates de l’Internet un parfait prétexte pour saler la facture.