Empreintes fauves – Avis +

Présentation de l’éditeur

La paix fragile qui règne depuis des siècles entre les Autres et les humains est sur le point d’être brisée. L’alliance des Autres avec les cassandra sangue, prophétesses de sang exploitées pour leurs dons, a modifié l’équilibre des pouvoirs entre les espèces, et si Simon Wolfgard, chef de l’enclos de Lakeside, et son amie Meg Corbyn considèrent ce changement comme une amélioration, tous ne sont pas convaincus.

Une poignée d’humains radicaux cherche à usurper les terres sauvages en attaquant les terra indigene. Ils sont loin d’imaginer qu’il existe des êtres beaucoup plus anciens et plus dangereux que ceux qui peuplent les Enclos – et qu’ils sont prêts à tout pour protéger les leurs…

Avis de Valérie

Nous sommes seulement au tome 4 des aventures de Meg Corbyn, pourtant, il semble que telle une amie chère, nous la connaissions depuis bien plus longtemps. En effet, le monde imaginé et approfondi par l’auteur est si vaste que notre imagination peut s’y promener sans trébucher sur l’invasion de la réalité.

Son héroïne, Meg, est une humaine dont les dons de clairvoyance la rendent différente des autres êtres humains. Internée depuis toujours pour profiter de ses talents, elle s’est échappée et a trouvé refuge auprès des Autres, les premiers habitants de Namid. Leur protection, puis leur amitié, lui permettent de se construire à mi-chemin entre les deux mondes.

Après la libération des prophétesses de sang et la destruction de tous les camps où elles étaient parquées, l’affrontement entre les « Humains avant tout » et les indigènes de Thaisia se dévoile au grand jour. Les uns sont des prédateurs sans pitié, les autres des prédateurs raisonnés…

De son côté, Meg a en charge l’adaptation des cassandres survivantes. Étant la première à s’être échappée, elle est l’éclaireuse. Elle cherche un moyen pour maîtriser le besoin impérieux d’entailler la peau afin d’énoncer des prophéties. Jusqu’à maintenant, c’est grâce à ce talent qu’elle a pu protéger ses amis, malgré que ce moyen promet aux jeunes voyantes une mort précoce.

Sans vergogne, les membres du mouvement HAT s’affichent et persécutent ceux qui pensent différemment. Après quelques victoires sanglantes, ils vont récolter l’amer fruit de leur folie ; les Aînés – les griffes et les crocs de Namid – sortent de leur tanière pour rendre chaque coup au centuple.

Anne Bishop, depuis le premier tome, instille des parallèles entre les Amérindiens et la conquête de l’Ouest mettant en lumière l’horreur faite aux indigènes. Ici, c’est encore plus flagrant, et certaines scènes nous renvoient à des images vues, ici comme ailleurs, où l’inhumanité de l’homme atteint des sommets.

Grâce à son talent, l’auteur nous fait entrer dans la tête des Premières nations face à leur destin. Elle nous permet de prendre du recul, poussant la réflexion bien plus loin que la fiction. Derrière la richesse de sa création, la narratrice prophétise d’une certaine manière le moment où la Terre reprendra ses droits sur les outrages qu’elle subit.

Ce tome sonne le glas à l’entre-deux de la population de Lakeside, comme dans l’ensemble des autres villes de Thaisia. On rencontre de nombreux autres métamorphes, et on apprend à les connaître, créant un tissu social de plus en plus solide autour de Meg.

Et enfin, apparaissent les griffes et les crocs de Namid. Leur passage létal change à tout jamais la donne et fait naître une nouvelle civilisation ! Mais laquelle ?

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 576
Editeur : Milady
Collection : Bit-lit
Sortie : 7 juillet 2017
Prix : 8,20 €