Entretien avec Sven Taddicken

Entretien

Onirik : Pourquoi avez-vous choisi le livre de Claudia Schreiber ?

Sven Taddicken : L’histoire simple de couple m’a beaucoup ému. Pas seulement la fin dramatique mais l’ensemble du roman. Ce sont deux solitudes qui se trouvent et qui essaient de vivre. Cette aventure m’a beaucoup inspiré. J’ai aussi été surpris par le ton humoristique du livre. C’est pourtant une histoire d’amour qui ne se termine pas bien, une équipée comme la vie peut l’être avec ses joies et ses peines. J’ai essayé de reproduire ce ton très drôle malgré la tragédie finale.

Onirik : Quel a été votre processus d’adaptation pour l’histoire, le choix des acteurs ?

Sven Taddicken : J’ai d’abord lu le livre. Comme il m’a inspiré, j’ai décidé de l’adapter. Mais, c’est beaucoup plus dur que je ne l’avais d’abord imaginé. Le fond reste le même : le film raconte les mêmes aventures. Mais, les scènes sont très différentes à l’image. On doit adapter une atmosphère. D’autre part, je voulais vraiment travailler avec Jürgen Vogel, l’acteur qui interprète Max. Il est très connu en Allemagne. Et, je le trouve excellent, quand il a accepté le rôle, j’étais fou de joie. Je souhaite donner le rôle d’Emma à une actrice très fraîche, très naturelle. C’est le premier film de Jördis Triebel. C’est une comédienne magnifique. Le résultat est surprenant.

Onirik : Pourquoi avez-vous attendu autant de temps entre vos deux longs-métrages (2001 et 2007) ?

Sven Taddicken : J’aurais aimé réaliser plus de films. Mais, la production dépend avant tout des financements. Et le travail est très long. Le manque de temps est l’un des problèmes principaux. Et, puis, j’ai obtenu mon diplôme entre Mon frère, ce vampire et le bonheur d’Emma. En bref, j’ai commencé a tourné avant la fin de mes études.

Onirik : Pourquoi avez-vous réalisé deux histoires d’amour ?

Sven Taddicken : Mon frère, ce vampire n’est pas à proprement parlé une histoire d’amour. Il s’agit plus de la découverte de la sexualité. Ce film joue avec la peur des sentiments. Cela dit, les deux prochains projets [[Das Ende von lied, épisode : Yavuz ; Jung, Frech, Verliebt]] ne parlent pas d’amour.

Onirik : Avez-vous perdu une expérience similaire à celle d’Emma ? Avez-vous perdu quelqu’un que vous aimiez ?

Sven Taddicken : Je n’ai rien vécu de comparable au drame d’Emma. Un réalisateur ne peut pas expérimenter toutes les situations qu’il raconte. Je fais juste mon boulot : je raconte une histoire.

Onirik : Votre réalisation paraît très simple. Est-ce dû à l’histoire du film ou est-ce un choix plus personnel ?

Sven Taddicken : C’est surtout dû à l’histoire. Cela dit, Mon frère, ce vampire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Le Bonheur d’Emma est un concentré. Et les deux acteurs m’ont beaucoup surpris car ils souhaitaient “sentir” les deux personnages. Je les ai beaucoup observés : ils dégageaient une intimité très forte. Comme l’histoire est également forte et intime que cela rend le tout très simple.

Onirik : Quel est votre mot de la fin ?

Sven Taddicken : N’oubliez pas de boire de l’eau et profitez de la vie !

Identité

Nom : Taddicken

Prénom : Sven

Nationalité : Allemande

Année de naissance : 1974

Lieu de naissance : Hambourg

Emploi : réalisateur

Biographie concise

Sven Taddicken étudie la réalisation à la Baden-Wuerttemburg Film Academy entre 1996 et 2002. Son premier long-métrage, Mon frère, ce vampire (2001), devait marquer la fin de ses études et l’obtention de son diplôme. Le film sort pourtant en salle et cartonne au box-office allemand.

Filmographie complète

1998 : El Corbores

1999 : Schäfchen Zälhen (court-métrage)

2001 : Mon frère, ce vampire

2002 : Einfach so bleiben (court-métrage)

2006 : Le Bonheur d’Emma

2006 : Das Ende von Lied (œuvre collective, épisode : Yavuz)

2006 : Jung, Frech, Verliebt

Entretien mené et traduit de l’anglais par Cécilia.