Et il l’embrassa… – Avis +

Présentation de l’éditeur

Zélée docile, presque invisible, Mlle Emmaline Dove était la parfaite secrétaire de la maison d’édition dirigée par Lord Marlowe. Mais quand une fois de plus, il refuse de publier son manuel de bienséance – sans même l’avoir lu -, l’employée modèle claque la porte pour proposer ses services à la concurrence. Dans les pages de la Gazette Sociale, la chronique mondaine d’Emmaline est très prisée. Vexé, Marlowe rachète le journal. Les voici désormais partenaires. Et cette fois, Mlle Dove n’a plus rien d’invisible.

Avis de Nadia

Premier tome de la saga des Jeunes filles en fleurs, il marque le départ d’une saga qui s’annonce superbe. Dans cette romance, place à un couple atypique ! Emma et Marlowe sont stupéfiants dans leur façon de montrer leur sentiment. Ici ce sont les réparties qui privilégient au flirt (dans un premier temps).

Marlowe est un patron exigeant, aussi quand son assistante décide de démissionner après que celui-ci se soit encore moqué de son travail (un ouvrage sur les conseils aux jeunes filles) mais qu’attendre de la part de l’auteur du Guide pour célibataire ?

Marlowe est un homme qui se veut franc et sans attaches, mais son divorce a fermé son cœur à toute les autres femmes, et celles qui se sont risquées à s’attacher à lui en ont fait les frais. Il s’est marié par amour à une femme qui ne l’aimait pas et cette erreur l’a changé pour toutes les autres.

C’est aujourd’hui un homme respecté dans son métier et il est craint par ses pairs. Le monde qui l’entoure est réglé comme du papier à musique, et cela il le doit en grande partie à Emma. Aussi lorsque celle-ci le quitte pour aller travailler chez la concurrence, celui-ci n’hésite pas et rachète le journal pour lequel elle travaille. On n’échappe pas au vicomte Marlowe.

Emma quant à elle, est une jeune femme qui a été élevée selon les règles de la bonne société, aussi l’attitude de son patron la dérange mais en bonne employée, elle ne laisse rien paraître. Elle vit seule et son travail lui permet de ne pas à rendre de compte à qui que ce soit. Après sa démission, elle trouvera un emploi dans un journal et deviendra la coqueluche des jeunes femmes avec sa chronique qui parait toutes les semaines.

Ce qui est plaisant dans ce livre c’est que l’auteur laisse le temps à ses personnages de découvrir leur sentiments, de se découvrir eux-mêmes avant d’aller vers l’autre. Leur relation va prendre un tournant lorsqu’ils vont réaliser que leur attirance est réciproque, mais l’un d’eux y mettra tout de même un terme avant de finalement se retrouver et de terminer cette histoire d’une façon très touchante.

C’est une histoire d’amour très belle, bourrée de touche d’humour et de beaucoup de sentiments. Un savant cocktail !

Avis de Valérie

Laura Lee Guhrke a choisi de placer son récit à la charnière de deux siècles très différents l’un de l’autre, surtout en Angleterre où l’époque stricte héritée de la rigidité extrême de la reine Victoria commence à céder sa place à l’ère moderne, et voit frémir les désirs d’émancipation des femmes.

D’ailleurs, lord Marlowe, à son niveau et en tant que pair du royaume et éditeur en vue, milite pour que l’on puisse autoriser les femmes à travailler. Pour preuve, il a lui même engagée une jeune femme – sa parfaite secrétaire – bien que ses raisons soient très égoïstes (si une femme travaille, elle va pas tenter de se marier à tout prix) plutôt qu’en vu un réel intérêt pour les droits des femmes.

Emmaline Dove, devenue orpheline, ne peut que se féliciter de ce choix puisqu’elle doit son emploi à la répulsion que son patron a pour l’union légale. Devenue indispensable dans sa vie professionnelle et souvent privée, il ne peut comprendre lorsqu’elle abandonne son emploi si bien rémunéré. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’à 30 ans, Emma se rend compte que à cause d’une éducation particulièrement stricte, elle est passée à côté de toutes les expériences de la vie.

De plus, elle écrit depuis longtemps, et à chaque manuscrit terminé, elle le propose à Harry, qui l’ouvre au hasard pour un lire un paragraphe et le refuse, sous prétexte que cela ne l’intéresse pas. Folle de rage lorsqu’elle comprend qu’il se moque d’elle, elle décide d’aller proposer ses services à son concurrent direct, qui l’embauche immédiatement en tant que rédactrice d’une rubrique hebdomadaire les bonnes manières. Elle utilisera alors le pseudonyme dont elle a signé tous ces écrits, Madame Bartleby.

Ce qui frappe ici, c’est le poids de la chape des bonnes manières qui écrase les Anglaises à l’époque victorienne. On la sent d’autant plus qu’elles commencent à aspirer à une autre chose et le combat des Suffragettes, même s’il est loin d’aboutir, leur offre une bouffée d’air frais.

Il est particulièrement intéressant de suivre Emma dans sa timide volonté d’émancipation, car justement le lecteur suit cette transformation de l’intérieur et peut se rendre compte à quel point c’est un combat inégal et injuste.

Au delà de la très touchante romance qui va servir de fil conducteur, nous allons pouvoir ouvrir une persienne sur cette époque qui a permis bien longtemps après à nous, femmes du XXIe siècle, d’obtenir un statut légal, le droit de vote et même l’autorisation de disposer de son propre corps. Il y a également une réflexion sur le mariage et son intérêt qui est intéressante car à contre-courant de ce que l’on pouvait attendre, après tant d’articles sur sa néfaste influence dans le quotidien de Marlowe !

Un très bon roman qui propose une réflexion de qualité et une jolie histoire d’amour qu’il ne faut pas rater !

Avis d’Elaura

Il y a des jours où nous ouvrons un livre sans trop savoir ce que l’on va y trouver. L’auteur nous parle un peu, le visuel de couverture est attractif et le titre nous inspire quelque chose mais, nous sommes incapables de savoir quoi.

Et il l’embrassa… est une de ces romances qui s’ouvrent avec curiosité en se demandant ce que ces Jeunes filles en fleurs ont à nous raconter. Dès les premières lignes le ton est donné, vous savez que vous allez passer un moment de lecture intense car Laura Lee Guhrke a le talent de rendre passionnant ce qui paraît sans saveur. Jamais un livre n’a aussi bien porté son nom que celui-ci. Car l’héroïne prend réellement vie à ce moment là, comme si un barrage avait cédé, comme si sa vie en dépendait.

Emmaline a passé 30 ans à être parfaite et à agir exactement comme son entourage l’attendait. Vieille fille bien sous tout rapport elle regarde les jours défiler sans surprise et sans fantaisie jusqu’au jour où elle tient tête à son patron, lord Marlow.

Les conséquences n’en seront que positives car au final, lui seul saura trouver la faille et voir en elle la femme téméraire et passionnée qui se cache sous ce masque de rigidité. Ce fameux baiser va changer leur vie, mettre à mal leurs opinions, bouleverser leurs positions … Mais n’est-ce-pas là le sel de la vie ? Rendre beau ce qui est quelconque, réunir les opposés, titiller ceux qui se ressemblent pour au final bousculer les habitudes et pousser le commun des mortels à prendre des risques.

C’est ce que nous montre l’auteur dans une écriture élégante et un style plein d’humour et d’émotion. Une romance tout en retenue et sensible qui vous charme dès le début. On s’attache beaucoup aux personnages plutôt bien construits dont la finesse psychologique est un véritable atout et confère à l’ensemble une originalité certaine. De plus, le contexte est atypique puisque nos héros évoluent dans le monde de l’édition, à l’époque victorienne, alors ne boudons pas notre plaisir et régalons-nous d’une histoire où les bals de la Saison ne sont pas de mise.

Un très bon début pour cette nouvelle série, c’est avec beaucoup de plaisir que nous lirons le second volet L’Héritière à paraître le 16 mars prochain.

Avis de Marnie

Premier volume d’une série intitulée Jeunes filles en fleurs, [[sauf qu’une héroïne qui fête dans les premières pages de l’histoire son trentième anniversaire, est considérée en 1893 comme une vieille fille qui observe ses rides n’a rien d’une jeune fille en fleurs !]] ce roman peut tout à faire se lire indépendamment des autres. Dès la première scène, le ton est donné. Il s’agit d’une comédie pétillante qui déridera les plus renfrognés d’entre-nous ! Nous entrons immédiatement dans le vif du sujet, et ce rythme alerte perdurera jusqu’à la dernière ligne. Laura Lee Guhrke a le don de créer des histoires le plus souvent humoristiques, mais qui laissent la part belle à l’émotion.

Si au départ, nos deux héros semblent caricaturaux dans leur attitude, le portrait va évoluer, se nuancer alors qu’ils subissent l’influence l’un de l’autre. En fait, nous retrouvons du Jayne Ann Krentz/Amanda Quick en nettement plus moderne dans le ton et le style, dans les romans de Laura Lee Guhrke. Elle apprécie visiblement le fait d’opposer deux caractères fondamentalement différents pour mieux les réunir.

Ici, Emma (issue de la petite bourgeoisie) est effacée, froide, policée, dominée toute son existence par le qu’en dira-t-on et les règles sociales. Harry, lui, aristocrate, a depuis longtemps laissé les conventions aux autres, s’amusant à travailler, affichant d’innombrables liaisons, mais surtout ayant été désavoué par une grande partie de ses pairs, en osant divorcer quelques années plus tôt.

Même si le récit est classique (soit, un peu prévisible), le style de cet auteur possède une telle fraîcheur tonifiante que nous sommes entraînés dans les péripéties amoureuses de nos deux héros, aussi attachants l’un que l’autre. Ainsi derrière certains traits de caractère caricaturaux, se devine pour chacun d’eux une vraie fragilité très humaine. Le titre [[le même qu’en anglais]] est fort bien trouvé, puisque tout change, le roman devient soudain plus grave, plus profond, lorsque Harry embrasse Emma…

Tout à fait le genre de livre que l’on adore lire lorsque le moral est en berne. Alors pourquoi s’en priver ?

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 3 novembre 2010
Prix : 6,50 €