Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien.
Avec pour toile de fond un pays déchiré par la guerre, Et maintenant on va où ? raconte la détermination sans faille d’un groupe de femmes de toutes religions, à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures.
Faisant preuve d’une grande ingéniosité, inventant de drôles de stratagèmes, unies par une amitié indéfectible, les femmes n’auront qu’un objectif : distraire l’attention des hommes et leur faire oublier leur colère et leur différence.
Mais quand les événements prendront un tour tragique, jusqu’où seront-elles prêtes à aller pour éviter de perdre ceux qui restent ?
Avis de Claire
J’ai écrit mon film avant les révolutions arabes, mais je me pose la même question : je suis optimiste et j’ai peur à la fois, mais j’espère qu’on va en faire quelque chose, confie Nadine Labaki. Et c’est bien tout le sujet du film, qui rejoint de façon surprenante l’actualité brûlante du monde arabe.
Après le merveilleux et léger Caramel, Nadine Labaki a eu envie de pousser sa réflexion d’une manière plus personnelle. L’idée de ce film est née alors que la réalisatrice était enceinte de son premier enfant, l’image de la mère a d’ailleurs une place particulière dans le film. La mère comme icône (les femmes du village – chrétiennes ou musulmanes -, la Vierge Marie) apparaît comme le pilier de l’histoire.
Avec beaucoup de tendresse et d’humour, Nadine Labaki plonge ses personnages dans un conflit religieux, dans un tout petit village où tout le monde se connaît, où l’on est plus frère que voisin, où l’entraide et le partage sont les maîtres-mots.
Cette amourette est d’ailleurs le prétexte à plusieurs scènes chantées et dansées très réussies, quand Amale et Rabih s’imaginent ensemble. La danse et la chanson ont une place à part dans le film[[ la musique est composée par Khaled Mouzanar, le mari de Nadine Labaki]]. Elles masquent la douleur et permettent aux femmes de surmonter leur peine.
Pleines de ressources, les femmes du villages, des deux confessions, vont s’allier pour empêcher leurs hommes -maris, fils, frères- de sombrer dans les
La réalisatrice a eu l’intelligence de ne pas nommer le pays où se passe l’action, donnant ainsi à son film une portée universelle. On rit aux éclats, on pleure d’émotion : on passe par toute la palette des sentiments. Bravo à Nadine Labaki, Shéhérazade des temps modernes, qui confirme ainsi son élégant talent de conteuse orientale !
Avis de Marnie
Emotion, rire, drame et comédie… Tous se mélange inexorablement dans ce
Si certains passages se révèlent bouleversants, on ne peut s’empêcher de rire aux éclats à certaines réflexions de ces héroïnes qui tentent le tout pour le tout pour sauver le village du chaos et de la destruction. Rarement l’expression tragi-comique n’a trouvé une si belle réponse !
Fiche technique
Sortie : 14 septembre 2011
Avec Nadine Labaki, Claude Baz Moussawbaa, Layla Hakim, Yvonne Maalouf, Antoinette Noufaily, Caroline Labaki, Julian Farhat, …
Durée : 110 minutes
Genre : comédie dramatique