Exfiltrés – Avis +

Présentation officielle

Rakka, Syrie, printemps 2015.
Faustine ouvre les yeux sur l’enfer dans lequel elle s’est jetée avec son fils de 5 ans. À Paris, Gabriel et Adnan, deux jeunes activistes, sont émus par la détresse de Sylvain, le mari de Faustine. Ils vont ainsi monter une opération d’exfiltration à haut risque. Une histoire vraie de deux mondes et celle d’une génération…

Avis de Valérie

En 2015, on ne parlait pas encore des conditions de vie des femmes parties volontairement vers l’Etat islamique, comme celles de leurs enfants. Pour ces jeunes femmes, souvent candidates au mariage, il y allait d’un idéal religieux, d’une liberté vantée et souhaitée.

C’est le cas de Faustine, nouvelle convertie qui part en Syrie pour venir en aide aux malades, aux blessés, aux femmes enceintes. Elle arrive à Rakka, récupérée par des amis-recruteurs. Elle a laissé son époux à Paris, mais a gardé son fils avec elle. Volontaire, elle a du caractère, ce qui est une qualité pour sauver des vies, mais pas face à des hommes ivres de sang et de pouvoir, elle attise alors leur violence.

Son époux, Sylvain, est infirmier dans un bloc opératoire. Recevant peu de nouvelles, fou d’inquiétude, il se fait remarquer par son chef de bloc, qui se targue de connaître du monde et active ses réseaux au gouvernement, comme son fils qui est présent en Turquie, travaillant pour une ONG.

Ensemble, ils vont essayer de sortir sa femme et son fils de l’enfer qu’est devenu Rakka sous la coupe de Daesh.

Le thème est très actuel puisque de nombreuses femmes qui ont fui vers la Syrie pour rejoindre les rangs de Daesh veulent revenir dans leur pays de naissance. Mais ce n’est pas ce qu’on remarque le plus, car l’excellent découpage de la trame soutenue par une mise en scène efficace aurait pu se dérouler n’importe où. C’est le drame personnel et humain qui est éclairé par la rigueur de Emmanuel Hamon.

Le spectateur reste sous tension tout du long, tout en étant épargné des pires images de la triste réalité. Si le scénario est basé sur une histoire vraie, on ne connaît pas son dénouement, on suit donc la minutieuse tentative d’évasion avec beaucoup d’appréhension. C’est efficace, mais plein d’humanité, une réussite !

Avis de Marielle

Exfiltrés raconte l’histoire vraie de l’exfiltration d’une jeune femme française, convertie récemment à l’islam, qui choisit de partir en Syrie via la Turquie pour se rendre utile dans la «guerre sainte» de Daesh. Son mari, qui n’a pas vu la radicalisation de sa femme, la croit partie en Turquie pour retrouver une de ses amies et se rend compte rapidement de son mensonge. Mais elle n’est pas partie seule, son petit garçon de 5 ans est avec elle.

Dès les premiers jours de son arrivée à Rakka, elle comprend que la réalité ne correspond pas au tableau idyllique qui lui avait été décrit, et demande à son mari de la sortir de cet enfer. Celui-ci est mis en contact avec des personnes qui sont sur le terrain, l’un Français membre d’une ONG, l’autre Syrien ennemi de Daesh et du régime en place.

Le scénario est excellent, les comédiens ont un jeu dense et authentique. Certains d’entre eux ont rencontré les protagonistes de cette histoire afin de bien comprendre leur psychologie, et la façon dont ils ont vécu les événements. Les scènes en Syrie ont été tournées en Jordanie, les paysages étant assez similaires.

Le film tient le spectateur en haleine, avec une belle cadence, une vraie tension. Il montre l’efficacité des réseaux pour le meilleur et pour le pire.
Emmanuel Hamon réalise son premier long-métrage que l’on peut considérer comme une œuvre intelligente et réussie.

Fiche technique

Sortie : 6 mars 2019

Avec Swann Arlaud, Finnegan Oldfield, Charles Berling

Genre : drame, thriller