Les films projetés dans le cadre du FFCP sont classés par sections. Vous trouverez ici nos retours sur les films que nous avons vu dans la section événements et avant-première.
Lorsqu’il y a plusieurs films qui ont été vus dans une section, ces derniers sont classés dans l’ordre alphabétique.
Section Avant-première
1945. Île minière d’Hashima. Cette île où les travailleurs forcés étaient amenés, dépouillés, mis plus bas que terre, tout en étant remerciés de leur dévouement pour le grand Japon. Nous arrivons ici quelque temps avant que les Américains ne larguent leur bombe atomique sur Nagazaki. On suit principalement un groupe de musiciens qui se sont fait avoir et sont envoyés sur l’île. Là-bas, ils croiseront d’autres personnalités fortes et chacun essayera de faire son trou pour survivre à l’horreur de la mine et de la vie d’esclave.
Nous avons ici un film puissant se déroulant à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que le Japon tient encore tête aux puissances alliées. On n’a pas le temps de nous ennuyer, car plusieurs histoires s’enchevêtrent et que notre attention est tenue tout le long. Les personnages souffrent et on le ressent. Cela les amène à un besoin d’évasion de ce lieu de mort qui ne sera clairement pas facile. Dans ce film, tout fonctionne, les acteurs sont très bons (notons la présence de So Ji-Sub et Song Joon-Ki à qui le réalisateur a offert quelques scènes percutantes) et le scénario s’enchaîne parfaitement. Il y a aussi la petite graine de star, Kim Soo An, que vous avez peut-être vu dans Dernier train pour Busan, qui est encore une fois époustouflante.
Notons également que le film sortira dans nos salles obscures le 14 mars 2018 !
Section Événements
Min-Jae (Lee Je-Hoon), fonctionnaire, vient d’être transféré dans le bureau de doléances du quartier. Il est attaché aux procédures et n’aime pas trop les vagues. Il va cependant se confronter avec la vieille dame la plus casse-pied du monde, Na Ok-Boon, qui vient sans cesse rapporter tous les petits problèmes qu’elle perçoit dans le coin. Cette confrontation va cependant un jour cesser lorsqu’elle découvre que Min-Jae parle très bien l’anglais et elle va négocier à ce qu’il lui fasse des cours en échange de sa tranquillité au boulot.
Nous partons ici sur une comédie douce et fraîche, un mélange des générations vraiment agréable. C’est un film feel good par excellence qui fait du bien. Il nous fait rire par les deux personnalités diamétralement opposées et par les situations maladroites qui arrivent. Mais ce n’est pas tout, I Can Speak cache sous cette jovialité un secret et des enjeux plus terribles. C’est un film qui est là pour faire prendre conscience au spectateur d’événements graves qui se sont déroulés pour certaines femmes.
On nous apporte ainsi un témoignage fort et puissant qu’on va voir à travers le regard de monsieur-tout-le-monde en la personne de Min-Jae. On ne sort pas indemne de la projection. On est touché, révolté, et comme le réalisateur le voulait, c’est un film dont on a envie de parler, car le message qu’il véhicule est à transmettre et à ne pas oublier.
Attention, la rencontre avec le réalisateur et l’acteur principal a été faite après la projection du film, il y a donc des spoilers dans cette retranscription.
1636. Mont Namhan. Le roi se cache derrière sa forteresse, mais l’hiver est tout aussi violent que l’armée Qing qui attend à ce qu’il se plie à eux. Joseon est sous la dépendance de la Dynastie Ming, cependant les Qing qui sont en train de conquérir les Ming veulent que le roi de Joseon change d’allégeance pour eux. Tout est là l’enjeu de la confrontation. Le roi hésite, sa fierté et celle de son peuple ne tiennent plus à grand-chose, mais il a encore l’espoir de vaincre les Qing.
Nous suivons ici tout son tiraillement et les conseils de ses ministres. Deux d’entre eux lui proposent des solutions diamétralement opposées, mais censés pour le bien du pays.
Ce film se base sur une bataille qui a vraiment eu lieu et jusqu’au bout, on se demande si le peuple de Joseon (les Coréens) vont réussir ou non à survivre face à l’invasion à laquelle il fait face. C’est un film historique qui possède une atmosphère précise, on ressent presque le froid de la neige tant il y a peu de gaieté. Il faut également souligner que le rythme est assez lent et les combats sont moins épiques que ce qu’on pourrait imaginer. C’est cru et radical, c’est une bataille décisive pour le pays.
Kim Gwang-Il (Lee Jong-Suk[[Jeune acteur très populaire dans les séries télévisées, notamment School 2013, Pinocchio, I hear your voice…]]) est un petit protégé de Corée du Nord. Il fait partie des élites intouchables et cela lui permet de faire ce qu’il préfère le plus dans la vie, massacrer des jeunes filles et leur famille. Mais comme il est quand même un peu dérangeant, il est transféré de pays en pays lorsqu’il fait trop parler de lui. Sa dernière destination ? La Corée du Sud où un policier est à ses trousses et est prêt à le faire tomber. Mais en parallèle, les services secrets ont pour ordre d’extraire le jeune homme de la traque dont il fait l’objet, tout cela sous son regard condescendant d’être supérieur.
Le film est découpé sous la forme de chapitre, et comme on peut le voir assez souvent ces derniers temps, le début commence par une scène qu’on ne verra qu’à la fin. C’est un peu dérangeant, car avec ce qu’on voit dans le film, on devine assez facilement sa conclusion. Mais, on arrive à passer outre pour suivre cette histoire un peu tirée par les cheveux. C’est sombre, dans un univers corrompu et parfois assez sale, mais on apprécie de retrouver les codes du film noir. Et puis outre Lee Jong-Suk, qui est plutôt surprenant dans son rôle de psychopathe à la gueule d’ange, les principaux protagonistes sont incarnés par des acteurs de talent ( Jang Dong-Gun, Kim Myung-Min[[Qu’on a pu voir récemment dans A Day projeté à l’Etrange Festival]] et Park Hee Soon) !
Alors oui, V.I.P. est une bonne surprise malgré l’exagération. Ce n’est par contre pas un film mettre entre toutes les mains.