Femmes de réconfort – Avis +

Le cas des victimes hollandaises était le seul, après la guerre, à avoir abouti à un procès pour crime de guerre, concernant les femmes de réconfort de l’armée japonaise.

Corée, Taiwan, Chine, Phillipines, Birmanie, Indes Néerlandaises, Singapour, Malaisie, Indonésie : durant la seconde guerre mondiale ces conquêtes de l’armée japonaise connurent tous le joug de l’envahisseur et également une institution : les « femmes de réconfort ».

Des centaines de milliers de femmes et d’adolescentes furent obligées de servir de prostituées dans les maisons closes. Ces « troupes de femmes volontaires pour le labeur » furent enlevées ou attirées par de fausses promesse d’embauche en usine.

N’étant ni de l’essence, ni des armes, ni des munition, pour le transport, elle étaient considérées administrativement comme des « marchandises » (comme le tabac). Puis vint le moment de la défaite japonaise. Sur le front du Pacifique les militaires japonais refusaient de se rendre. Ils décidèrent que le suicide collectif devraient être applicable également aux femmes de réconfort.

Pour relater ce fait historique, l’auteur coréenne a choisi des points de vue inattendus. Tout d’abord vient celui de « l’esclave aux yeux bleus ». La colonie hollandaise de Java subit l’occupation japonaise et ceci au nom de l’émancipation asiatique, en fait pour s’emparer du pétrole nécessaire à la machine de guerre japonaise. D’où deux intervenants surprises dans la narration : l’homme de Java le premier occupant depuis la préhistoire et Georges Bush en tant qu’âne (normal) pour le prétexte de la conquête des gisements pétroliers.

Le deuxième volet est relaté par Aso Tetsuo. Ce médecin militaire à qui on doit une grande partie de l’organisation des bordels en tant qu’établissements militaires est très fier de son oeuvre. On remarquera qu’il passe le plus clair du récit à se laver les mains ( par souci d’hygiène ou bien en référence à Ponce Pilate?).

La troisième partie est consacrée à une des nombreuses « halmuny » coréennes. Car il existe toujours des survivantes. Au cours de la guerre, certaines ont survécu aux combats, aux naufrages, aux mauvais traitements, aux maladies et à la famine. Elles espèrent toujours une condamnation du Japon, mais jusqu’à présent ce ne fut pas le cas :

« Bien que le Japon ait signé la convention de La Haye, pour les criminels de guerre la question ne fut pas posée ».

Fiche Technique

Scénario & dessin : Jung Kyung-a
Préface : Heisoon Shin
Titre original : The Story of japanese Militry Sex Slaves
Traduction : Youn-Sill Kim & Stéphane Couralet
Editeur : Au Diable Vauvert
Collection : 6 pieds sous terre
Sortie : octobre 2007
Prix : 22 euros
Inédit, moyen format, 238 pages couleurs