Four brothers – Avis +

John Singleton est à l’origine de films où l’action se mélange avec les idées principalement d’oppression sociale, raciale ou économique.

Vous avez sûrement vu Shaft (avec Samuel L. Jackson), 2 fast and Furious (le 2, sans Vin Diesel !), non ? Le dernier que je vous cite, si vous ne l’avez pas visionné, vous en avez largement entendu parlé : « Boyz’n the hood« . Ce film de 91 est le Scarface de la génération Hip Hop et s’il n’est pas inoubliable, il permet de découvrir des acteurs qui par la suite feront une grande carrière (Cuba Gooding jr, Ice Cube, Larry Fishburne, Angela Basset, etc.). La vie dans les quartiers-ghettos de Los Angeles (voir également Rize, ou la série The Shield) y est décrite avec une désespérance ardente.

Quatre frères est l’histoire de 4 orphelins de Detroit recueillis par une mère-courage (Fionnula Flanagan) qui les a élevés avec amour en les sauvant de la rue, de la misère, de la sauvagerie humaine et, aussi, de la misère affective. Elle se fait méchamment descendre, et lors de son enterrement, les quatre fils se retrouvent avec une envie « légitime » de vengeance.

Le plus âgé est un blanc qui, s’il a échappé au pire, reste une petite frappe agressive. Bobby (Mark Wahlberg) a pour signe disctintif de s’être fait expulser de l’équipe de hockey sur glace pour jeu trop violent… C’est pour dire ! Ensuite il y a Jeremiah (André Benjamin), un black qui est resté à Detroit pour y monter une entreprise de réhabilitation de logements. Il a une femme et deux enfants et semble avoir réussi au delà des espérances. Le troisième est un marine’s défroqué qui ressemble, en plus gracieux, à Mike Tyson. Angel (Tyrese Gybson) est le joli coeur du lot et a la musculature qu’il faut pour en faire un bon second. Le petit dernier a encore du lait qui sort lorsqu’on pince son nez. Jack a visiblement un passé de maltraitance sévère et s’il n’a pas vaincu tous ses démons, sa mère adoptive lui a donné une famille et la sécurité. Il est chanteur d’un groupe de troisième zone et est pris sous l’aile protectrice de ses 3 frangins.

A partir de ce point, on devine qu’ils vont tout tenter pour remonter l’enquête afin de trouver les tueurs, les commanditaires, les responsables. On est reconnaissant à John Singleton d’enfin montrer que la pauvreté n’a pas de couleurs, que les méchants sont de tous les bords : riches, noirs ou blancs et il nous donne un long métrage émouvant, avec de l’action à la pelle et une bonne histoire. Les prises de vues à Detroit rappellent Assault on preccint 13 de Carpenter (sorti cette année). La neige et le froid sont des prisons terrifiantes.

Il s’agit d’une des bonnes surprises du mois. Il n’est pas sans défauts et n’a pas la mécanique d’un Shaft ou de Boyz… mais le tout vous fera passer un bon moment.