[Gataca] – Avis +/-

Elle savait que son acte était odieux, irréel : elle allait chercher dans son ADN de génitrice, les preuves que l’une de ses petites filles était peut-être morte.

Il y a 30 000 ans toute une famille de Néandertaliens fut massacrée par un homme de Cro-magnon. Il y a un an le lieutenant de police Lucie Henebelle a effectué un test ADN afin de déterminer si le cadavre d’une petite-fille assassinée était celui d’une de ses jumelles qui avait été enlevée. Aujourd’hui le commissaire Franck Sharko enquête sur le décès d’une étudiante retrouvée morte dans la cage d’un chimpanzé au centre de primatologie.

À la fois témoin et suspect, le singe communique par le langage des signes et indique un responsable. Le langage des sourds-muets aboutit à un mot inhabituel : « monstre ». Une chose est certaine, ce n’est pas le chimpanzé qui a put faire disparaître la thèse de l’étudiante et effacer les données de son ordinateur.

Originellement affectée à l’étude de la proportion des gauchers chez les primates, la victime avait effectuée des recherches personnelles en visitant des prisonniers condamnés pour des meurtres violents et en se rendant dans la ville mexicaine de Ciudad Juàrez célèbre pour sa criminalité[[cf. le film de Gregory Nava Les oubliées de Juàrez]].

Poursuivant son enquête, relevant la trace d’assassinats et de corps torturés, Sharko croise alors la route d’une personne qu’il ne s’attendait pas à trouver sur une scène de crime. Lucie Henebelle, autrefois lieutenant de police, mène une enquête personnelle en dehors de la légalité. Retrouvant celle qui avait fait battre son coeur[[cf. le roman précédent Le syndrome [E]]] Sharko, marqué comme elle par la tragédie, s’enfonce avec elle dans son enquête et les ténèbres.

Dans la lignée du roman précédent consacré lui aussi à la violence, la trame policière s’appuie sur des données historiques et scientifiques. Cependant, l’auteur présente ici une hypothèse selon laquelle les peuples violents présentaient autrefois une plus grande proportion de gauchers qu’à notre époque.

En effet un gaucher disposait d’un avantage au combat s’il devait affronter un droitier, situation « normale » pour lui mais inhabituelle pour un droitier ce dernier étant désavantagé. Ainsi le gaucher vainqueur aurait plus de chances de survivre et donc de se reproduire, transmettant son caractère gaucher à sa descendance. Or cet argument n’est valable que pour les duels ou bien les sociétés très primitives.

Dès l’antiquité la guerre a impliqué des batailles rangées où l’utilisation du bouclier annulait l’avantage du gaucher. Les combattants (qu’ils soient gauchers ou droitiers) portaient tous leur bouclier à gauche, tandis que leur flanc droit où se trouvait leur arme d’attaque était protégé par le bouclier de leur voisin de droite. Dans ce cas de figure les gauchers ne pouvaient utiliser leur main directrice pour porter des coups à l’adversaire et devaient donc connaître une plus forte mortalité au combat.

L’argument scientifique sur la latéralité ne peut donc servir de base à l’intrigue policière. Il reste une description de personnages marqués par le destin et placés en situation critique. La noirceur de la situation affecte les caractères. Mais alors que les deux héros sont victimes du désespoir les expériences passées affectent d’une autre manière certains de leurs collègues. Un meurtre irrésolu ? Le coupable est tout trouvé : Franck Sharko !

Fiche Technique

Format : broché
Pages: 516
Edition : Fleuve Noir
Sortie : 14 avril 2011
Prix : 20,90 €