Girl waiting – Avis +

Présentation de l’éditeur

Peu de temps après son arrivée à New York en 1955, Marilyn Monroe se met à faire des dessins. Les voici réunis en un volume, qui permet de découvrir une autre facette de sa personnalité et de son univers.

Comme dans l’écriture, elle veut exprimer ce qu’elle ressent dans l’instant, pour fixer une expression ou un geste, arrêter l’insaisissable, avec une grande sincérité et une troublante immédiateté.

En complément, on trouvera une série de photographies inédites réalisées par le cinéaste Joshua Logan au soir du dernier jour de tournage de Bus Stop. La star prend la pose devant quelques tableaux de grands peintres, de Bonnard à Picasso en passant par Manet.

Un double trésor enfin révélé. Édité par Anna Strasberg et Bernard Comment.

Avis de Claire

Comme la seconde partie d’un diptyque, dont Fragments serait la première partie, Girl waiting nous dévoile une Marilyn inattendue. Alors qu’on l’avait découverte fine et mélancolique dans ses poèmes, on prend avec ce livre pleinement la mesure de son âme d’artiste.

Tout d’abord, la photographie de couverture, solaire, Marilyn y resplendit de joie de vivre. C’est l’opposé de la photographie de Fragments, qui nous laissait entrevoir une Marilyn presque en état de choc, en tout cas définitivement triste.

Le livre se compose de deux parties bien distinctes : d’une part quelques dessins et croquis, dont la fameuse Girl waiting, qui donne son titre au livre, des traits à l’encre violette sur une feuille de carnet laissent transparaître une âme rêveuse, éperdue, à l’image de Marilyn petite fille, attendant d’être sauvée de l’orphelinat.

Les dessins sont simples, jamais simplistes, quand on les analyse par le prisme de la vie de l’actrice, impossible de ne pas être touché par sa recherche constante de mouvement, son envie de capter l’instant présent, de le retenir pour ne pas se perdre.

A travers ses crayons, Marilyn se libère de ses angoisses, de ses peurs, de sa fragilité, elle laisse aller ses émotions, libère une énergie salutaire et fait parler son coeur. Ni dessinatrice, ni poète, ses oeuvres n’étaient d’ailleurs pas destinées à être montrées, elle se révèle pourtant à travers elles, authentique, sincère et désespérément lucide.

Admiratrice d’Edgar Degas, d’Edouard Manet ou encore de Pablo Picasso, dont elle imite un peu le style dans une esquisse intitulée Lover watching his love sleep, une femme aux formes généreuses, mais qui n’est que suggérée, s’offre sans pudeur au regard de son amant. Symbolique de l’actrice à son public ?

Dans la deuxième partie du livre, une merveilleuse série de clichés, pris par le réalisateur Joshua Logan en 1956 lors d’une visite au collectionneur William Goetz, montre une Marilyn éperdue d’admiration pour des artistes dont elle respectait profondément le travail.

On la découvre ainsi, lumineuse, avec La Femme à l’ombrelle d’Edouard Manet (1872), contemplative devant Maternité de Pablo Picasso (1901), ou encore extrêmement émue aux côtés d’une statue de danseuse d’Edgar Degas (1921).

Sublime !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 64
Editeur : Le Seuil
Collection : Fiction & Cie
Sortie : 10 mai 2012
Prix : 22 €