Heartbreak Creek – Avis +

Présentation de l’éditeur

Edwina Ladoux hoped becoming a mail-order bride would be her way out of the war- torn South and into a better life, but as soon as she arrives in Heartbreak Creek, Colorado, and meets her hulking, taciturn groom, she realizes she’s made a terrible mistake.

Declan Brodie already had one flighty wife who ran off with a gambler before being killed by Indians. He’s hoping this new one will be a practical, sturdy farm woman who can help with chores and corral his four rambunctious children. Instead, he gets a skinny Southern princess who doesn’t even know how to cook.

Luckily, Edwina and Declan agreed on a three-month courtship period, which should give them time to get the proxy marriage annulled. Except that as the weeks pass, thoughts of annulment turn into hopes for a real marriage-until Declan’s first wife returns after being held captive for the last four years. Now an honorable man must choose between duty and desire, and a woman who’s never had to fight for anything must do battle for the family she’s grown to love…

Avis de Callixta

Il fallait que Kaki Warner ait bien du talent pour imposer une trilogie western plutôt sobre, il y a quelques années, alors que ce genre n’était plus à la mode auprès des éditeurs. Depuis, elle a été nominée dans deux catégories différentes des RITA et a obtenu une récompense.

Sa trilogie a été aussi un grand succès et elle revient avec une autre série de trois romans autour d’un groupe de femmes qui vont se rencontrer sur le chemin de l’Ouest. Toutes ont un secret, quelque chose ou quelqu’un qu’elles fuient. Elle forme un groupe profondément attachant et c’est la belle du sud, Edwina Ladoux qui ouvre le bal.

Nous sommes alors en 1870 et celle qui a connu la même vie que Scarlett O’Hara avant la guerre de Sécession a bien compris que son monde avait disparu définitivement. Sur le point de perdre la demeure familiale où elle a toujours vécu, elle a trouvé une solution radicale : accepter de répondre à une annonce qui propose d’épouser un homme, veuf, père de quatre enfants et qui vit au Colorado.

Cette pratique courante à l’époque faisait affluer des femmes dans l’Ouest encore largement sauvage et où les hommes étaient bien plus nombreux. Edwina n’est pas très pratique, elle a eu une éducation protégée mais elle a déjà appris qu’il fallait parfois se battre dans la vie. Elle emmène avec elle sa demi-sœur, une métisse, la fille de son père avec une esclave noire qui a élevée les deux fillettes.

Kaki Warner a un talent fou, une écriture subtile et raffiné et un vrai goût du récit ample et ambitieux. Le portait qu’elle trace de Edwina et Pru, sa sœur est superbe. Toutes deux sont marquées par une enfance compliquée et les règles injustes de leur sud natal.

Pru est la « négresse » tout autant à l’Ouest qu’en Louisiane. Mais elle n’est pas assez foncée de peau pour appartenir à la communauté noire. Elle forme un duo parfait, de deux femmes fortes et fragiles à la fois que la vie n’a pas ménagées.

Elles vont être rejointes par Maddie une jolie anglaise, photographe un peu extravagante qui a fui la famille de son époux parti à la guerre et par Lucinda, une mystérieuse jeune femme qui les poches bien trop pleines pour être honnêtes. Les quatre femmes sont toutes différentes, et elles auront toutes leur histoire au cours de la série.

Tout est réussi, encore une fois. L’histoire d’amour qui va naître entre Edwina et Declan, son mari par contrat est délicate, simple et forte. Edwina n’est certainement pas celle que la jeune père attendait. Elle semble mal taillée pour l’Ouest mais ils vont s’apprivoiser, apprendre à se respecter, à s’épauler et à s’aimer formant un lien que l’on sent indestructible.

Les scènes les unissant sont superbes, souvent drôles aussi car la jeune femme n’a pas la langue dans sa poche et est pétrie de conviction sur la bonne éducation qui font des étincelles avec les ranchers du Colorado qui économisent l’eau pour se laver !

Le ton est globalement plus drôle que dans la précédente série de Kaki Warner. Les bons mots se succèdent, les situations cocasses aussi que ce soit entre adultes ou avec les turbulents gamins de Declan qui ont souffert de l’absence d’une ferme main féminine.

La rude vie de l’ouest se dessine aussi, simple, sans fioriture. L’auteur présente ces hommes qui sont avant tout des éleveurs, des hommes de la terre et du grand air. Nous sommes loin des cow-boys, véritables héros ténébreux.

Les Indiens sont là partageant avec réticence la vie des Blancs. C’est aussi les grands paysages de l’ouest américain qui apparaissent. Cela a un accent de vérité et donne sans doute un très bon aperçu de ce que devait être la vie de cette époque.

Pour couronner le tout, Kaki Warner ajoute un danger permanent apporté par un ennemi personnel que s’est fait bien involontairement Declan en la personne d’un Indien. Les principaux rebondissements viendront du règlement de cette pénible affaire.

Voilà un roman complet, fort, puissant, aussi réussi dans son évocation historique que dans les parties réservées à l’action ou au romantisme. Nous suivrons avec plaisir ce qui va advenir de Maddie dans le prochain livre mais aussi de Pru qui a tissé une relation difficile mais tendre avec une Indien. Quant à Kaki Warner, elle fait partie des meilleures dans ce genre à qui elle a redonné toute sa noblesse.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 376
Editeur : Berkley
Sortie : juillet 2011
Langue : anglais
Prix : 10,98 €