Honorables intentions – Avis + et +/-

Présentation officielle

Pour rembourser une dette d’honneur, John Barnes doit épouser Kate Houtton. Mais lorsqu’il rencontre la jeune femme, il est agréablement surpris par son intelligence et décide de conclure un marché avec elle.

Kate pensait qu’elle ne se marierait jamais et s’en était fait une raison. Mais certaines circonstances l’obligent à reconsidérer son avenir, et le marché que John lui propose ne peut que la ravir.

Cependant, plus les jeunes gens se fréquentent, plus ils s’apprécient. Mais Kate a des secrets, qu’elle refuse de partager avec qui que ce soit. Et elle a été trop déçue par le passé pour accorder sa confiance et son amour, encore moins à un homme.

Kate acceptera-t-elle ses sentiments avant qu’il ne soit trop tard ?

Avis de Valérie

Si l’exercice est difficile, c’est toujours passionnant de lire une romancière française s’essayer à l’écriture d’un récit se déroulant à l’époque victorienne en Angleterre.

Tout est dans les détails, la finesse d’analyse d’une société totalement sous le contrôle des conventions de la haute société. Alors, la femme n’avait aucun droit, des devoirs à n’en plus finir, et aucun moyen de s’en échapper. C’est aussi une période qu’il est difficile de moderniser pour convenir à notre évolution des mœurs. Les meilleurs auteurs sont ceux qui jouent avec virtuosité des codes, tout en créant des personnalités cohérentes avec leur temps.

Fabiola Chenet a un talent certain pour broder des romances historiques, des personnages aux caractères forts, des situations dramatiques. Malgré tout, la trop grande modernité de son héroïne, Kate, précurseur des avancées plus tard pour les droits des femmes, peut rendre la lecture délicate pour les lectrices les plus attachées aux détails historiques. Il est difficilement concevable qu’une jeune fille bien née, même délaissée par sa famille, puisse être si indépendante, en pensée et en action. Ses conversations, sa manière de raisonner, comme de converser ou d’agir, semblent décalées.

Mais bien sûr, c’est aussi une histoire qui fait rêver, une lady mal-aimée qui découvre le bonheur d’être désirée, puis respectée pour ce qu’elle est, alors qu’on lui a toujours répété qu’elle était laide. D’ailleurs, la cruauté de sa famille peut sembler choquante, voire repoussante. Le manichéisme des caractères est ici très marqué. Mais connaissant l’auteur, il est fort possible qu’elle nous offre une revanche pour le caractère le plus imbuvable de son livre.

Si cet avis est mitigé, on peut affirmer au regard de celui de Claire Saim qu’il s’agit pour l’un ou l’autre d’une sensibilité différente qui remarque plus tel détail qu’un autre. La licence de l’auteur lui permet de faire ce qu’elle veut pour construire son texte, et lui donner l’angle qu’elle souhaite. Aux lecteurs de choisir… et d’apprécier !

Avis de Claire

John et Arthur sont cousins, mais en réalité, ils sont comme des frères. John se sent redevable, car lors d’une nuit un peu arrosée, son cousin l’a sauvé d’une situation fâcheuse. Il lui promet qu’un jour, en tout temps, en tout lieu, il pourra lui demander un service, quel qu’il soit. On se doute bien qu’il s’agit d’un des ressorts de l’intrigue.

Et c’est exactement ce qui arrive. Arthur est amoureux de Charlotte, qui a une sœur aînée non mariée, Kate. Pour que les épousailles puissent avoir lieu, il faut impérativement que cette dernière trouve un prétendant qui la conduise jusqu’à l’autel. Or, on dit d’elle qu’elle est laide, revêche et farouche. A quel gentleman Arthur peut-il demander de se sacrifier pour la bonne cause si ce n’est à son cousin, le fameux et séduisant John Barnes ?

Si l’on voit assez vite où l’auteur veut nous mener, on se laisse prendre au jeu de cette romance historique qui nous fait voyager dans le Londres de la fin du XIXe siècle, en pleine effervescence, en pleine transformation, en pleine évolution. Certes, les femmes n’ont encore que peu de droits, et notre héroïne en fait les frais. C’est d’ailleurs l’un des mécanismes courants de la romance que de confronter une femme aux convictions fortes à la société guindée de son temps, et Kate correspond pleinement à ce schéma.

Honorables intentions est donc une romance qui plait malgré son côté classique, et c’est un plaisir de suivre l’évolution des deux personnages principaux, ainsi que l’éclosion de leur amour. Malgré quelques incohérences (comment notre héroïne fait-elle pour mener de front tous ses combats de jour comme de nuit ?), on se laisse prendre par le charme de cette romance qui met en avant une jeune femme rebelle, pleine de ressources et combative, comme on les aime.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 320
Editeur : Diva
Sortie : 9 janvier 2018
Prix : 7,99 €