Présentation officielle
Aucun client ne sait comment il est arrivé à l’Hôtel des deux mondes. Ni quand il en repartira. Dans ce lieu étrange, tout devient possible, même les miracles.
Huit personnes s’interrogent, se disputent, se moquent, s’attendrissent, voire s’aiment. Certains changeront, d’autres pas, chacun restant le maître de son chemin.
Un suspense métaphysique entre rêve et réalité, une comédie philosophique où Eric-Emmanuel Schmitt, l’auteur du Visiteur, poursuit sa recherche éperdue du sens et pose le mystère comme raison même d’espérer.
Avis d’Artémis
A l’Hôtel des deux mondes, les portes de l’ascenseur ressemblent à celles d’un vaisseau spatial, le personnel est constitué d’un jeune homme et d’une jeune femme parfaitement silencieux et semblables à des anges (Günther Vanseveren et Roxane Le Texier), l’ascenseur n’a pas de bouton, il n’y a pas d’escalier pour alternative, et les clients sont répartis dans deux ailes, V et A. Il semblerait qu’un certain docteur S y prenne les décisions les plus importantes.
Mais quel est donc cet hôtel ? C’est la question que se pose Julien Portal (Davy Sardou) qui vient d’arriver là. D’autres clients de cet hôtel accueillent le nouveau venu. Chacun a une histoire à (lui) raconter : le mage Radjapour (Jean-Paul Farre), Marie, la femme de ménage récemment retraitée (Michèle Garcia) ou encore le président Delbec (Jean-Jacques Moreau), grand chef d’entreprise. Il semblerait que tous soient arrivés là après un accident (crise cardiaque, piéton renversé par un vélo…).
Revient donc la question : quel est ce lieu ? Seraient-ils morts ? Non, ils sont dans le coma, en bas sur terre, et sont ici avec des corps intègres, sortis de toute douleur, comme en attente. Le docteur S (Odile Cohen), vient leur donner des informations sur leur état de santé au fur et à mesure des traitements ou des examens qui leur sont prodigués.
Il y a aussi Laura (Noémie Elbaz), personnage incroyablement lumineux et pleine de vie dans cet Hôtel alors qu’elle est gravement malade depuis l’enfance sur terre, et qui arrive au milieu de la pièce. Sa présence vient chambouler les autres personnages et leurs destins.
Dans ces moments, tout est possible et les sentiments de chacun varient. Selon les personnages, ça peut être l’occasion d’un véritable questionnement sur le sens de leur vie, pour certains, c’est une attente, pour d’autres encore, la remise en question n’est pas imaginable.
L’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt est parfaitement maîtrisée, tour à tour lyrique, drôle, touchante, théâtrale, profonde. Accompagné de la mise en scène précise d’Anne Bourgeois qui crée ce lieu imaginaire, cet entre-deux intemporel, chaque comédien réussit à donner vie à son personnage (même sans texte dans le cas des deux anges qui sont remarquables dans cet exercice périlleux), et à marquer le spectateur en l’émouvant, le faisant sourire, ou parfois en l’exaspérant. On se souvient précisément de chacun d’eux même quelques temps après la pièce, de leurs parcours de vie, de leurs faiblesses, de leurs blessures, de leurs forces.
C’est une pièce sur le sens de la vie mais qui ne donne pas de leçon ni de réponse, c’est une pièce drôle qui interroge et qui donne à réfléchir, c’est une pièce sur la liberté de l’homme, sur l’amour et qui donne espoir. Du théâtre de grande qualité, à voir !
Fiche technique
Texte d’Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène d’Anne Bourgeois
Avec par ordre d’apparition en scène : Davy Sardou, Jean-Paul Farre, Jean-Jacques Moreau, Michèle Garcia, Odile Cohen, Noémie Elbaz, Günther Vansevern, Roxane Le Texier
Lieu : Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Dates : à partir du 19 janvier 2017
Horaires : Du mardi au samedi à 21h, matinée le dimanche à 15h
Durée : 1h50
Prix : de 27 € à 45 € (offres « réservation anticipée » jusqu’à -20%, voir conditions auprès du théâtre)
Informations et réservations : 01 43 35 32 31 ou sur le site officiel du théâtre
Copyright photos : Fabienne Rappeneau – Théâtre Rive Gauche
La bande-annonce de la pièce :