Hush Hush – Avis +/- et +

Présentation de l’éditeur

Dans la ville brumeuse de Portland, Nora tente de mener une vie ordinaire après la mort violente de son père quelques mois plus tôt. Lors d’un cours de biologie, elle fait la connaissance de Patch, qui vient d’arriver en ville. Il est séduisant, mystérieux, toutes les filles en sont folles, mais la vie de Nora est déjà bien trop remplie.

Comment Patch peut-il en savoir autant sur son compte ? Pourquoi se retrouve-t-il toujours sur sa route quand elle cherche à l’éviter ? Alors que les deux adolescents se rapprochent, Nora prend peur. Un inconnu masqué attaque sa voiture, sa chambre est fouillée ; mise à sac. Sans le savoir, Nora est devenue l’objet de la guerre qui agite les anges déchus et les Nephilim. Et en tombant amoureuse de Patch, elle va découvrir que la passion peut être fatale.

Avis de Marnie

Il faut tenter (je félicite celles qui réussissent !) de se mettre dans la peau d’adolescentes pré-pubères qui liront ce roman. Pour les autres nettement plus âgées qui connaissent la romance anglo-saxonne surnaturelle, elles passeront leur chemin sans aucun regret ! Donc, les fans des « je suis au bahut et je me demande si je vais me laisser embrasser par le plus mystérieux et beau garçon de la classe » seront ravies de retrouver cet univers d’adolescente à problèmes qui soudain se sent attirée vers un ténébreux jeune homme moqueur, provocateur et très séduisant qui vient d’arriver dans ce lycée de la banlieue de Portland, dans le Maine.

Le vrai point négatif, c’est surtout le manque de personnages. S’il n’y avait pas la meilleure amie de Nora, la pétulante et rigolotte Vee, le contexte serait presque inexistant. La mère est pratiquement absente, l’employée de maison est entraperçue deux fois… et nous nous retrouvons avec une adolescente de 17 ans qui dort pratiquement toutes les nuits seule dans une grande maison isolée. Pas de voisin, pas d’autres ami(e)s, un professeur qui lui aussi a ses deux scènes pour faire de la figuration et rien d’autre ce qui ne contribue pas à donner de l’épaisseur au propos. Nous avons franchement du mal à croire que l’univers d’une adolescente normale se résume à sa meilleure amie et à une méchante pompom girl de sa classe !

Le second point agaçant se situe au niveau de la quatrième de couverture. Certes, elle est très bien écrite, donne vraiment envie de lire ce roman, et est suffisamment intrigante pour nous ouvrir des perspectives alléchantes. Seulement, ce qui est révélé ne nous est relaté que vers la page 200, soit aux deux tiers de l’histoire… L’attente se fait alors longue, très très longue, de discussions en mini-péripéties, une sorte de mutiples parties de ping-pong entre Nora et Patch, ce dernier ne répondant jamais aux questions que l’adolescente lui pose. Un très gentil petit flirt s’ébauche, une amourette dont le bisou est l’apothéose, cependant ce genre de roman fonctionne sur la frustration tout comme le fameux Fascination de Stephenie Meyer, illustre succès de ces dernières années, sur lequel, avouons-le, Hush Hush est clôné.

La seule différence, c’est qu’au lieu de vampires, vous avez le droit à des anges déchus (avec des explications superficielles et beaucoup embrouillées qui tiennent sur une page) avec toujours comme message fascinant mais irritant et morbide que la mort pourrait être une solution au mal-être et qu’elle n’est après tout pas une fin en soi…

Passons enfin aux points positifs : en tout premier lieu, une superbe couverture ! Viennent ensuite les dialogues. Alertes, caustiques, le flirt ébauché par nos deux héros sonne lui très juste. Patch est mystérieux, ténébreux, mais il a aussi un vrai sens de l’humour. Il est séduisant, facétieux, possède un charme certain, tout en conservant la fameuse facette très inquiétante qui fera tomber raide toute adolescente qui se respecte. Nora mignonne et naïve, quant à elle, a une joliesse « normale » à laquelle on peut s’identifier.

Journaliste en herbe, curieuse, assez bonne en classe, son but est d’obtenir une bourse qui lui permettra d’aller à l’université. Solitaire par obligation, puisque sa mère a trouvé un travail qui l’éloigne plusieurs jours par semaine de son domicile, Nora ne s’est pas remise de l’assassinat de son père, et ses félures sont perceptibles et surtout très humaines. Quant à Vee, la « bonne copine », la jeune fille est définie comme votre parfaite meilleure amie, présente pour apporter du tonus au rythme soudain très enlevé grâce à elle, sinon l’histoire s’éternise quelque peu pendant une bonne première moitié du récit.

Au final, nous voici une fois encore dans la romance surnaturelle pour adolescentes… Dans ce genre qui oppose souvent blanc et noir, morale et « ce qui n’est pas bien », le tout n’est pas trop mal construit, avec des héros bien sympathiques, et qui amènera les jeunes lecteurs, nous l’espérons, à accéder une bonne dizaine d’années plus tard à des romans plus construits, plus adultes…

Avis d’Elaura

La collection MsK des éditions du Masque nous gratifie encore une fois d’une jolie romance paranormale pour adolescents.

Nimbée de fantastique, ce livre à la trame plutôt classique révèle tout de même quelques éléments originaux qui lui confèrent tout son charme.
En effet, l’héroïne est une élève de 16 ans, plutôt douée à l’école, très indépendante mais peu sure d’elle. Et alors ? Me direz-vous, rien de neuf sous le soleil. Et vous aurez raison.

L’originalité vient des personnages secondaires. Nora est flanquée d’une meilleure amie haut en couleur, pleine de vie et de répliques piquantes plutôt bienvenues. Elle rencontre un beau garçon sombre et mystérieux à l’humour noir décapant, ce qui rend le personnage très attachant. Patch est le fantasme ambulant de toutes adolescentes qui se respectent, si tant est qu’elles s’intéressent à la gente masculine… autrement dit 100% de la population féminine de cette tranche d’âge.

Les scènes entre les deux protagonistes sont chargées d’une grande intensité émotionnelle, quasi sensuelle, si bien que l’on a envie de gifler Nora quand elle se conduit bêtement. L’intrigue qui tourne autour d’elle et de ses interrogations sur Patch est intéressante bien qu’un peu lente à se mettre en place. Le garçon aurait mérité plus d’attention de la part de l’auteur, laissant le lecteur quelque peu sur sa faim.

La fin délibérément ouverte laisse présager une suite qui s’annoncera certainement plus passionnante (du moins, nous l’espérons), les bases de l’histoire et les protagonistes étant maintenant en place.

Pour résumé, Hush Hush reste une lecture agréable malgré ses longueurs. Nous lirons la suite avec beaucoup d’intérêt en espérant, tout de même, une intrigue plus dynamique.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 352
Editeur : Le Masque
Sortie : 14 avril 2010
Collection : Msk
Prix : 17 €