Il était une fois un crime – Avis +

Présentation de l’éditeur

À Londres, dans le quartier huppé d’Islington, la découverte du cadavre de Dora laisse la police perplexe. Près du corps, on retrouve une note écrite par son mari, Jacob :  » J’ai l’intime conviction d’être le seul responsable.  » Dans la haute bourgeoisie anglaise où la réputation a plus de valeur que la vie, les aveux ne sont pas toujours synonymes de vérité… Une intrigue implacable servie par un maître du roman policier victorien.

Avis de Marnie

S’il n’est pas question ici des enquêtes de Decimus Webb, ou de Sarah Tanner, notre ex-voleuse devenue une respectable et méritante commerçante des bas quartiers, nous sommes pourtant au cœur d’une intrigue policière victorienne. Normal, il s’agit d’une intrigue concoctée par Lee Jackson, un spécialiste de cette époque.

Il a surtout la très bonne idée et la volonté d’éviter l’aristocratie à laquelle nous sommes le plus souvent habitués, pour évoquer les autres classes sociales, comme la petite bourgeoisie, les commerçants, les ouvriers et les bas-fonds. Dora, jeune fille de la bourgeoisie s’est mésalliée en épousant, Jacob, le premier clerc d’une société de négociants. La voici retrouvée morte, son mari en fuite qui n’a laissé derrière lui qu’un journal où peu à peu il va nous apprendre la succession d’évènements qui ont permis à un tel drame de survenir.

Même si l’intrigue est franchement bien ficelée avec des coups de théâtre au final fort habilement menés, ce qui est intéressant, comme dans tous romans de Lee Jackson, c’est un contexte riche et passionnant. Le journal de Jacob n’est pas seulement le récit de péripéties dramatiques, mais aussi le témoignage d’une époque : relations entre époux, parents, collègues, sens de la bienséance, codes du savoir vivre ou encore vestimentaire, relations étroites, complexes et ambiguës entre maîtres et valets.

La notion de classe sociale, comme le paraître constituent, une manière de vivre, une sorte de moralité en soi, alors que l’ère industrielle permet soudain d’espérer s’élever au-dessus de sa condition. Par contre, cette transformation inexorable et le règne de l’argent entraînent avidité, cynisme, haine, violence, le tout teinté d’une description acide de caractères et d’une certaine amoralité que ne dédaignerait pas Charles Dickens.

Lee Jackson réussit donc une intrigue à plusieurs niveaux, tout en soignant avec une vraie profondeur les diverses facettes du caractère de Jacob, ses faiblesses, ses qualités, ses contradictions tout en dirigeant d’une main de maître les méandres tortueux de l’esprit de son personnage principal.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 345
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 7 avril 2011
Prix : 8,20 €