Interview de Christy Saubesty

Onirik : Pourquoi avoir choisi ce changement de registre, une romance paranormale ?

Christy Saubesty : En fait, ce n’est pas vraiment un changement de registre, mais une continuité logique. Depuis que j’ai commencé à écrire en 2009, j’ai souhaité visiter plusieurs genres. J’ai commencé par du contemporain plutôt sage, ça a tourné à l’érotisme et puis, au gré de mes lectures, j’ai découvert la romance paranormale.

Dans ce registre, j’ai retrouvé tout ce qui me plaisait : le surnaturel ancré dans un monde réel, l’action, le mystère, des créatures intrigantes et charismatiques et, bien sûr, une bonne dose de piment !

M’essayer à la romance paranormale était donc plus que tentant, sans parler du fait que je suis fascinée par les vampires.

Onirik : Sais-tu combien de tomes comportera cette saga ?

Christy Saubesty : Actuellement, il y a suffisamment de matière pour écrire au moins cinq livres. Je n’ai pas souhaité suivre à 100% le modèle américain qui veut que chaque tome en romance paranormale mette en avant un personnage précis et qu’à la fin le héros ait tout fait ou presque avec sa chérie.

Dans Kolderick, je fais évoluer tous les personnages à la fois. Certes, pas au même rythme et, oui, une romance se détachera dans chaque roman, mais elle ne sera pas nécessairement aboutie à la fin du tome.
C’est pourquoi je ne m’avance pas trop sur le nombre à venir. Cinq, huit, douze… je ne peux rien affirmer encore.

Onirik : Pourquoi avoir choisi l’Australie comme lieu pour placer ton intrigue et tes personnages ?

Christy Saubesty : D’abord parce que ce pays me fascine, qu’il y fait très chaud (j’adore la chaleur) et que l’océan y est si clair qu’on peut suivre la barrière de corail à travers les eaux, mais j’ai aussi volontairement cherché un pays où il y aurait de nombreux déserts et qui ne ce soit l’Afrique.

Il fallait un pays développé, ouvert aux commerces et assez grand pour permettre à mes vampires de s’y balader tranquillement. Il fallait des villes, des hôpitaux, des boîtes de nuit… Bref, une véritable activité urbaine réaliste en plus des déserts. L’Australie m’a donc semblé le continent le plus adapté.

Onirik : En quoi ce livre sera différent de celui proposé ultérieurement dans une autre maison d’édition ?

Christy Saubesty : De sa première version publiée en 2011 (et avec un titre de tome différent), Kolderick a gardé ses bases, son rythme et la grande majorité de ses personnages. Dès mon arrivée aux éditions Rebelle, une gros travail de réécriture a commencé.

Mon influence littéraire dans ce genre précis était vraiment trop présente et mon premier boulot a donc été d’effacer le plus possible cette influence. Le texte a été révisé, certains personnages complètement remaniés, d’autres ont mûri ou ont été plus fouillés, l’intrigue elle-même est plus poussée et les ouvertures vers la suite sont plus larges.

Bref, la première version était plutôt brouillon !

Onirik : Quelles ont été tes influences, quels sont tes auteurs favoris ?

Christy Saubesty : J’ai beaucoup d’auteurs que je trouve géniaux dans leur genre. En romance paranormale, j’ai découvert J.R. Ward et Kresley Cole. À elles deux, elles ont complètement bouleversé mon monde littéraire. Mais elles ne sont pas les seules. Je lis énormément de romances tout genre, donc chaque auteur qui sait me séduire est susceptible de m’influencer à un moment ou à un autre !

Pêle-mêle, en voici quelques uns qui m’ont vraiment fait vibrer : Jeanienne Frost, Laura Adrian, Rachel Vincent, Becca Fitzpatrick, Cassandra Clare, Robin Schome, Megan Hart, Lisa Kleypass, Mary Balogh, Robyn Carr, Susan Elisabeth Phillips ou encore Jill Shalvis…

Onirik : Tu écris aussi des romances érotiques, dans quels autres registres penses-tu écrire prochainement ?

Christy Saubesty : Pour être franche, j’ai beaucoup de projets en tête et ce n’est donc pas évident de choisir par lequel commencer, mais dans un avenir proche, en dehors de la suite de Kolderick et de mes récits érotiques, j’envisage de finir d’écrire le premier tome d’une trilogie d’urban fantasy YA et de me pencher sur une romance contemporaine s’il me reste du temps à tuer…

Onirik : Toi qui écris des romances érotiques depuis plusieurs années déjà, que penses-tu de ce genre, pas nouveau mais apparemment nouvellement attractif, qui déferle dans nos rayons ces derniers mois ?

Christy Saubesty : L’érotisme en littérature (voire, le porno chic) n’est effectivement pas nouveau, loin de là. Ce qui l’est, c’est la pub faite autour, à l’américaine, et qui ressemble plus à du business qu’à une présentation littéraire.

Ensuite, qu’une galerie d’auteurs refassent surface grâce à l’engouement médiatique ou se lancent carrément dans ce genre peu abordé « ouvertement », ma foi, pourquoi pas ?

L’effet de mode peu tout à fait être porteur et faire découvrir des auteurs prometteurs. Cependant, l’univers BDSM mis en avant dans les romans déchaînant l’enthousiasme (ou l’hystérie, c’est selon) dernièrement n’est pas accessible à tous.

Le lecteur doit savoir dans quoi il s’embarque et l’auteur ne peut pas improviser dans ce domaine parce qu’il y a des codes à suivre et à comprendre. Il ne s’agit pas d’écrire des scènes de sexe avec fessées, menottes et autres jouets détournés de leur fonction première. Le BDSM est un véritable état d’esprit, pas un hobby.

Je lis en ce moment 80 notes de jaune de Vina Jackson chez Milady. Le texte est d’une grande qualité et les auteurs maîtrisent leur sujet, ce qui rend la lecture crédible et réellement attractive.

Onirik : Est-ce que tu vas continuer d’écrire des romances érotiques ? Et pourquoi avoir choisi uniquement la publication numérique ?

Christy Saubesty : Oui, je vais continuer d’écrire des romances érotiques, des récits courts aussi variés que possible, mais pas de BDSM pour moi. Je laisse cette voie là à ceux qui en connaissent les secrets et ce n’est pas mon cas.

Quant à mon choix de l’édition numérique dans ce domaine, il est très simple. D’abord, comme beaucoup, je lis en numérique et sais donc que ce support est fleurissant et attractif pour le lecteur. Mais aussi parce que j’écris surtout des histoires courtes (14 000 mots en moyenne), donc le format numérique est le plus adapté.

Onirik : Pour cette nouvelle année 2013, que pouvons-nous te souhaiter ?

Christy Saubesty : Une extension de temps à volonté

Non, en toute modestie, j’espère juste que Kolderick saura séduire ses lecteurs et qu’ils me donneront la volonté de continuer dans cette voie.

Page de Christy Saubesty aux éditions Rebelles

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