Interview de Emma Mars

Onirik : Comment est venue l’idée tout d’abord de travailler à deux, et a priori deux auteurs qui ne se connaissaient pas ou peu avant ?

Emma/Frédéric Mars : L’idée est venue de la charge que constitue une série composée (a priori) d’autant de tomes. Ecrire douze épisodes seul(e) aurait été un travail de titan. Presque inhumain. Donc très vite j’ai compris (moi, Emma Mars, enfin Frédéric si tu préfères) qu’il me faudrait une partenaire en écriture. Quant à Stéphanie, on se connaissait malgré tout depuis pas mal d’années. Et, outre son professionnalisme, j’appréciais déjà beaucoup son travail d’auteure.

Stéphanie Pélerin : J’ai découvert Frédéric à la sortie de son roman Non Stop chez Hachette, il y a sept ans. J’ai continué à suivre et apprécier son travail et nos routes se sont recroisées lorsqu’il a signé sa trilogie Castelleto chez Charleston. C’est avec beaucoup de fierté que j’ai accueilli sa proposition de co-écrire Sign of Love.

Onirik : Le texte peut sembler léger, mais est très documenté, que ce soit sur les origines de l’héroïne, sur la Corée du Sud ou le Venezuela et aussi sur la photographie, le métier de Anna. Qui a donné quoi au texte ?

Emma/Frédéric : Les grandes lignes de l’histoire ont été établies ensemble, mais chacun d’entre nous prend en main un tome sur deux. Pour ce premier tome, c’était moi (Emma). Pour le tome 2 (Gémeaux), ce sera Stéphanie. Donc, chacun est responsable de la documentation du tome dont il a la charge.

Stéphanie : Quand Frédéric m’a contactée, son projet était déjà très avancé. J’ai donc apporté à ce moment-là un regard extérieur et féminin sur l’évolution du personnage principal et de l’intrigue. En ce qui concerne le tome sous ma responsabilité, j’ai tenté de plonger dans un monde dont je ne connaissais que les grandes lignes. J’ai lu beaucoup d’articles, suivi des influenceurs mode, vu de nombreuses vidéos de défilés afin de m’immerger le plus possible. C’est un tome qui se passe à Paris, moins ancré dans les origines de l’héroïne.

Onirik : Comment vous êtes-vous partagé le travail, comment se sont déroulées vos séances de travail ?

Emma/Frédéric : Comme dit précédemment, même si je (Emma/Frédéric) suis à l’origine du projet et du fil rouge de l’histoire, le récit tel qu’il est finalement construit a été le fruit de nombreux échanges, par écrit et au téléphone (nous vivons à 400 km l’un de l’autre !). A donc suivi un abondant ping-pong, chacun corrigeant l’autre.

Stéphanie : Frédéric a tout dit 🙂

Onirik : Quelle est également votre dynamique d’écriture ?

Emma/Frédéric : L’un écrit donc le premier jet, et l’autre le relit et le corrige pour qu’en découle un sentiment de cohérence et d’homogénéité pour le lecteur. Deux plumes, mais une seule voix, pourrait-on dire, tel est notre objectif.

Stéphanie : Oui on partage beaucoup le fruit de notre travail et ce, en cours d’écriture. Afin que la plume soit la plus homogène possible. C’est une manière de travailler que je n’avais jamais testée et j’avoue que c’est intellectuellement très stimulant.

Onirik : Avez-vous travaillé à deux pour élaborer les critères psychologiques des personnages ?

Emma/Frédéric : J’ai défini les caractères des personnages à grands traits, mais Stéphanie les a abondamment repris et alimentés. Puisqu’il est question d’accord de tempéraments, il est très précieux d’avoir un deuxième regard sur les personnages et leur manière de se confronter.

Stéphanie : En effet, Frédéric avait déjà construit l’architecture générale ainsi que les personnages. Mais il m’a laissé la place nécessaire, la possibilité d’apporter aussi ma touche, mes idées, ma vision.

Onirik : Est-ce que Emma Mars a vocation à être un auteur « capsule » ?

Emma/Frédéric : Dans le cadre de ce projet, oui. Mais pas forcément sur le long terme. Tout dépendra de la manière dont vit et évolue cette série, et si elle découle sur d’autres projets communs. On ne l’exclut pas, car on prend beaucoup de plaisir à travailler ensemble sur Sign of love. C’est un peu comme écrire une série télé : on met nos capacités respectives au service d’un récit commun.

Stéphanie : C’est exactement ça : rien n’est figé, rien n’est exclu. Mais le temps de mener à terme cette saga, nous aurons tout le temps d’y réfléchir. D’autant que nous avons aussi des tonnes d’autres projets, chacun de notre côté.

Onirik : Avez-vous déjà prévu l’ensemble des aventures d’Anna ? Ses voyages ? Ses amants ?

Emma/Frédéric : Oui, les douze signes et donc les douze aventures sont déjà posés dans le détail. On connaît même la toute dernière pirouette finale ! Mais on ne dira rien, bien sûr, pas même sous la torture (genre privation de voyage ou de chocolat).

Stéphanie : Rien à rajouter, il dit tout merveilleusement bien 🙂

Onirik : Pouvez-vous nous en dire plus sur les prochains tomes ?

Emma/Frédéric : On peut déjà révéler que dans le tome 2 Anna va découvrir un nouveau monde fascinant… à deux pas de chez elle ! On peut également dire, sans trop en dévoiler, que les tomes suivants vont la voir prendre une tout autre dimension professionnelle, et ce malgré son jeune âge.

Ses amours, elles non plus n’ont pas fini d’être mouvementées, comme on s’en doute. Quant à sa quête d’identité, elle va progressivement revenir aussi sur le devant de la scène, pour se mêler à sa recherche de l’âme-sœur.

Stéphanie : Oui, le tome 2 va être à la fois dans la continuité du projet et un peu différent. C’est aussi ce qui fait la force d’être deux auteurs sur un seul projet : pouvoir amener des manières complémentaires de construire un personnage, tout en assurant évidemment la cohérence du projet. Le tome va donc se passer à Paris, davantage tourné sur la quête amoureuse, et des rebondissements d’un autre ordre. Mais Anna a besoin aussi de se poser et de réfléchir à tout ce qui a bouleversé sa vie dans le tome 1.