Interview de Lara Adrian

Question : Votre série Minuit est très originale : comment l’idée vous est venue à l’esprit ? Surtout, pourquoi avoir pensé à mélanger vampires et aliens ?

Lara Adrian : J’ai toujours adoré les vampires, depuis toujours ! J’ai lu du Stephen King, Anne Rice. Je suis passée des vampires effrayants avec Stephen King, aux vampires très sexys avec Anne Rice : et entre les deux, ce sont les vampires que j’aime.

J’aime qu’ils soient très dangereux, mais aussi très passionnés. J’ai toujours voulu écrire quelque chose les impliquant et quand j’en ai eu l’opportunité… Je ne sais pas comment c’est venu : c’est une des chose qui vous apparaît soudainement, avec toutes les choses que vous aimez à l’intérieur.

A l’époque, mon mari et moi nous supportions nos troupes : on envoyait des packs avec plein de choses dedans, et on recevait des lettres de temps en temps, ils disaient à quel point c’était dur d’être au combat. Donc l’idée d’avoir des frères d’armes, qui sont plus liés qu’avec leur famille, plus liés que le sang parfois, d’avoir une personne qui vous tient en vie dans une situation périlleuse, tout ça vient de là.

Je voulais ajouter cette notion à une ambiance surnaturelle. Mais je ne voulais pas avoir des non-morts, je voulais avoir une autre explication pour leur condition : j’en ai donc parlé à mon mari qui m’a dit « Pourquoi pas des aliens ? ». Je me suis dis « Oooh ! En effet, je pense que ce sont des aliens ! » (rires).

Donc cela a donné des créatures très puissantes dans un monde qu’ils ne connaissent pas bien : ils sont différent biologiquement. J’ai donc essayé d’intégrer tout ce que j’aimais chez les vampires dans un monde un peu plus cohérent.

Question : Ce monde n’est qu’un monde d’hommes : pourquoi ne pas avoir fait des vampires femelles ?

Lara Adrian : Quand j’ai commencé à écrire, mon agent m’a dit « N’écris pas sur les vampires, cela ne marche pas, il y a trop d’auteurs qui écrivent sur le sujet. Ne fais pas ça« . Mais je voulais vraiment le faire : avant Twilight, avant J.R. Ward.

J’y étais engagée corps et âme donc mon agent m’a dit « Donne moi un livre. Donne moi juste une idée que je vois« . Je lui ai donné, elle l’a lu et a dit « Mon Dieu ! L’histoire est géniale. Fais en trois et ensuite, on ira voir les éditeurs s’ils sont intéressés« . Ils étaient très intéressés : presque tous les éditeurs à New York étaient intéressés. Je n’avais jamais imaginé que cela irait si loin : si j’avais su j’aurais peut-être changé quelques trucs comme les vampires femelles.

Mais dans ce monde, un vampire c’était une anomalie génétique : depuis les Anciens, ils n’avaient eu que des mâles. Mais dans la nouvelle série, il y a des vampires femelles : je me suis débrouillée car j’avais besoin de femmes plus fortes. Je crois que c’est dans le dixième tome, nous avons Tabia, qui est une expérience génétique.

Question : Pourriez vous nous parler un peu plus de l’intrigue de la Nouvelle génération ?

Lara Adrian : Bien sûr ! J’avais besoin de faire quelque chose de différent avec la série : à un moment dans une longue série, il y a le risque de tourner en rond encore et encore. J’ai donc pris les choses que j’aimais dans les anciens tomes et j’ai commencé quelque chose de nouveau, dans un monde nouveau.

Donc au niveau du tome 4, je savais que les vampires allaient être révélés au grand jour et que j’allais amener une nouvelle génération, majoritairement masculine mais aussi féminine grâce à Tabia et aux jumeaux.

J’ai amené un nouveau méchant, bien plus dangereux qui complote depuis longtemps. Il y a aussi le problème d’intégration entre les vampires et les humains et de nouveaux ennemis qui préparaient une guerre depuis le début : je sais pourquoi, mais dans les livres on ne sait pas encore pourquoi ils font cela.

Question : Pouvez vous nous parler de Crave The Night (tome 12) ?

Lara Adrian : Vous ne l’avez pas encore en France ? Vous ne savez pas quand il sera publié?

Question : Non, malheureusement.

Lara Adrian : C’est triste ! Vous avez lu le tome 11 ? (Oui !). Okay : c’est donc l’histoire de Nathan et Jordana, qui l’a embrassé soudainement dans le tome 11. Nathan est très intéressant comme personnage car, il est apparu dans le tome 9 avec le Chasseur et Corinne, et il avait été élevé pour être un chasseur.

Quand il avait 13 ans, on l’a secouru de cette vie mais jusque là, il avait été élevé pour être un tueur : l’entraînement était brutal et toutes leurs émotions étaient effacées. Je savais que cela aurait un impact sur sa vie : même s’il l’amour de Corinne et du Chasseur depuis ses 13 ans, il reste des séquelles des 13 années passées dans ce programme.

Je savais qu’en tant qu’homme il aurait des problèmes, et Dieu sait qu’il en a, par exemple dans le tome 11 il n’aime pas vraiment qu’on le touche, ou alors il n’aime pas la compassion. Il a du mal a surmonter ce qu’il a vécu étant enfant, et là Jordana arrive et l’embrasse. Dans son monde à lui, ça n’arrive pas ! Ça l’affecte énormément, bien qu’il ne le veuille pas, il ne peut s’en empêcher.

C’était intéressant de les mettre ensemble tous les deux : on en apprend plus sur son passé, et ce qu’il a dû faire pour survivre dans le programme. C’est une histoire très passionnelle. On en apprend également plus sur Jordana, qui est un personnage assez nouveau, et sans vous spoiler : il y a beaucoup à venir !

Question : J’adore Hunter, c’est mon préféré : j’adore les personnages froids et distants.

Lara Adrian : Vous allez adorer Nathan alors !


Question : Le Chasseur et Nathan sont assez similaires ?

Lara Adrian : Oui… et non ! Le Chasseur était assez distant et froid mais il avait Corinne : le tome 9 était leur histoire. Pour Nathan, c’est plus pour apprendre pourquoi il est devenu comme il est, et le mettre en couple avec une héroïne puissante, bien qu’elle n’en ait pas conscience : tous les deux ensemble, c’est juste… juste ! J’aime leur histoire. J’espère que vous l’aimerez aussi.

Question : Vous avez diversifié les origines sociales de vos personnages, c’est très original : l’avez vous fait exprès ?

Lara Adrian : Il est important d’avoir de l’originalité et c’est très difficile vu qu’il y a tellement de choses déjà écrites ! On ne peut pas savoir tout ce qu’il y a dehors, il faut donc être vrai avec soi-même. J’ai donc été moi-même. J’ai évidemment été influencée par Stephen King et Anne Rice mais mes livres sont très différents des leurs. Personne d’autre ne pourra écrire le même récit car c’est mon cœur et mon âme dans cette histoire. Chaque personnage a un peu de moi et le monde a un peu de moi aussi grâce à ces livres. Donc c’est très important pour moi d’avoir cette originalité.

Question : (rire) Je vais essayer de reformuler ma question ! Le fait que tous vos personnages aient une identité culturelle différente, qu’ils soient afro-américains, latinos… c’est important pour vous ?

Lara Adrian : Oh ! Oui, évidemment ça m’importe beaucoup. Je pense que nous vivons dans un monde très grand, et dans certains romans c’est tellement étroit, on ne voit rien de ce monde immense et je n’aime pas ça. J’aime la diversité, j’aime pleins de personnages différents : le monde est vaste !

Quand j’ai voulu raconter mon histoire au niveau international, mon éditeur a hésité car il pensait que les américains ne liraient une histoire que si elle se passait en Amérique. C’est assez vrai : mais, vous savez ma mère est allemande, je me suis souvent sentie attirée et inspirée par les autres cultures. Je voulais que mon monde parfait reflète mes croyances.

Questions : C’est assez étrange ce que vous dîtes là ! Les Américains préfèrent lire une histoire qui se passe en Amérique car on dit que les Etats Unis sont un melting pot ! C’est étrange que cette mixité de gens ne souhaitent pas visiter le monde, ne serait-ce que par la lecture !

Lara Adrian : C’est un melting pot où les gens viennent mais ne ressortent jamais (rire) !

Question : Excepté Anne Rice et Stephen King, vous lisez autre chose ?

Lara Adrian : Je lis de tout, vraiment de tout ! J’aime la romance paranormale, la romance contemporaine, la romance historique, les thrillers. Je n’ai pas vraiment d’auteurs préférés, et c’est étrange venant de ma part sachant que ma série est très longue mais je m’ennuie vite. Je veux toujours essayer quelque chose de différent. En romance je lis Larissa Ione, Nalini Singh, Gena Showalter… Je lis aussi les livres de mes amis, souvent je les reçois plus tôt pour donner mon avis, qui est publié sur la couverture.


Question : Comme J.R. Ward l’a fait pour vous ?

Lara Adrian : Oui, elle l’a fait pour moi. On avait le même agent au début : elle avait juste vendu Dark Lover, quand j’ai donné le pitch du premier Minuit à mon agent. J’ai lu ses deux premiers livres mais comme je vous l’ai dit je me suis lassée assez vite et je suis passée à autre chose.

Question : Il parait que vous êtes très populaire en Allemagne et en Italie : vous savez pourquoi ? L’Allemagne étant un pays anglo-saxon, je comprends mais l’Italie ? Vous avez une idée ?

Lara Adrian : J’ai rencontré mes fans italiens en 2011 : on m’en envoyé dans une ville différente en 13 jours ! J’ai adoré y aller mais je n’avais pas idée de la popularité que j’avais là-bas. C’est comme pour la France : je n’en avais aucune idée !

Question : Vous êtes allée à Rome ? Vous avez vu le Colisée ?

Lara Adrian : Mon éditeur étant à Rome, j’y suis allée. Malheureusement je n’avais pas le temps d’aller visiter.

Question : Quand vous écrivez vos livres vous avez déjà l’histoire en tête ? Vous savez comment cela commence et comment cela fini ?

Lara Adrian : J’aime savoir où je vais, donc je prévois ce que je vais faire dans chaque livre, dans chaque scène à l’avance. Mais je me laisse aussi de la marge pour ce que j’appelle « des accidents surprises », où lorsque j’écris quelque chose je puisse me dire « Intéressant« . Soit je le garde, soit non en fonction de l’intérêt que cela apporte à l’histoire.

Question : Dernière question : qui est votre héros parfait ?!

Lara Adrian : Oh mince ! Je dirais que mon mari est un peu dans tous mes personnages mais bon… Je dirais un chef alpha super fort mais aussi très honorable ! Voila mon héros parfait.

Notre cri du coeur : Merci beaucoup Lara pour tout !

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Crédit photo : Valérie Revelut