Interview de Nalini Singh

Question : Dès que la série a été publiée, nous l’avons adorée et sommes tombées amoureuse de l’histoire de Judd ! Depuis le premier tome, on est impatient de découvrir l’histoire d’Hawke et de Sienna. Mais depuis que la découverte du personnage de Kaleb (Heart Of Obsidian) on est totalement amoureuses de lui. Saviez vous depuis le début que vous alliez faire de lui un héros ? Pouvez vous nous parler un peu plus de lui ?

Nalini Singh : Oui bien sûr. J’ai écrit le premier chapitre de ce qu’est devenu Heart Of Obsidian lorsque j’ai écrit le deuxième tome de la série Psi Changeling, lorsqu’il fait sa première apparition. Il faut toujours savoir où l’on va dans son roman : je savais donc déjà ce que j’allais faire de lui quand j’ai commencé à parler de lui.

Quant à vous donner plus d’informations sur Kaleb, ce n’est pas trop possible sans vous dévoiler le tome 12, comme vous ne l’avez toujours pas en France donc… continuez à lire (rires) ! Kaleb est un personnage complexe qu’il faut découvrir, couche par couche. Mais il faut aussi savoir lire entre les lignes pour le saisir : car ce qu’il dit n’est pas forcément la vérité ou ce qu’il veut dire.

On ne peut pas se reposer sur la généralité des évènements : il faut vraiment savoir lire entre les lignes dans Heart Of Obsidian. Il a été dans Silence depuis longtemps : il est froid et distant de ses émotions mais il y a une petite fissure, c’est ça l’histoire de Heart Of Obsidian.

Question : Dans le sixième livre, on a rencontré les frères de Mercy : Bastien, Sauge et Grey : va-t-on les voir plus souvent ?

Nalini Singh : Bien sûr ! Je pense à des nouvelles : il y en aura une sur Bastien qui sortira en décembre en anglais. C’est une anthologie publiée en commun avec Illona Andrews, Lisa Shearin et Milla Vane. J’étais vraiment heureuse de la publier

Question : Et sur Grey ?

Nalini Singh : Il est assez jeune, c’est l’un des plus jeunes de la meute : donc non, pas tout de suite. J’attend qu’il soit plus mûr, mais j’adorerais écrire sur lui comme sur d’autres membres de la meute.

Question : On aimerait en savoir plus sur Illium, de la série Chasseuse de Vampires, on attend avec impatience qu’un livre lui soit consacré

Nalini Singh : Beaucoup de gens m’en parlent. J’adore les Sept de Raphaël, vraiment, c’est pourquoi je ne veux pas me précipiter, et écrire un livre qui décevrait les lecteurs, qui ne serait pas assez bien pour ce personnage.

Je veux leur donner un histoire qu’ils méritent. Parce je pense que si j’en écrivais une, les lecteurs seraient enchantés et l’achèteraient tout de suite mais seraient déçus. J’ai quelques idées pour lui mais j’attend que tout se mette en place pour écrire son livre.

Question : Et à propos de Venin ?

Nalini Singh : C’est un peu pareil surtout que Venin est le plus jeune : jeune en tant que vampire mais aussi en tant que Sept. A quel tome êtes vous ? (nous : cinquième plus les nouvelles), okay, et bien dans le cinquième tome il est avec Galen au refuge, qui lui fait office de mentor, il gagne donc en maturité mais il n’est pas encore près pour un relation sérieuse.

Question : En France on adore classifier les livres par genre : romance, urban fantasy, paranormal, érotique … la série Chasseuse de vampire, lors de sa sortie a fait débat, est-ce selon vous, de la paranormal romance ou de l’urban fantasy ?

Nalini Singh : C’est assez difficile mais mon éditeur aux Etats Unis l’a classifié comme de l’urban fantasy romance : il y a trop de romance pour de l’urban fantasy mais trop d’urban fantasy pour de la paranormal romance

Question : Dans la série Chasseuse de vampire, on a rencontré beaucoup d’archanges, tous avec des buts politiques très différents. Favashi m’a beaucoup intriguée : va-t-on en apprendre plus sur elle ? et sur les autres archanges ? Car dans les précédents volets de cette saga on a beaucoup vu Lijuan et Michaela par exemple

Nalini Singh : C’est vrai mais je ne veux pas avoir trop de personnages dans un seul livre : j’utilise mes personnages quand l’intrigue en a besoin. On aperçoit Favashi dans Archangel’s Legion (T6). Et dans le livre que je viens de terminer Archangel’s Shadow (T7) on en apprend à mieux connaître Titus. Plus on avance dans l’histoire plus on apprend à connaitre les personnages : par exemple vous verrez un peu plus Astaad dans les prochains livres.

Question : Génial ! Les archanges sont assez complexes : ils sont tous très axés sur la politique évidement mais aussi ont leur histoire personnelle qui leur ont permis d’arriver là. Par exemple, dans le tome 5 : on va dans le repaire de Neha qui est l’une des plus dangereuse des Archanges…

Nalini Singh : Tout à fait, on peut la voir sous son vrai jour sans la façade qu’elle présente au monde et j’ai essayé de décortiquer son personnage pour montrer certaines de ses facettes

Question : Oui, et même si son personnage est ignoble, la façon dont vous l’écrivez est telle qu’on ne peut pas ne pas aimez ce livre.

Nalini Singh : Tous les personnages ne sont pas noirs ou blancs : ils ont des nuances de gris, même Raphael. Ils peuvent aussi aller du noir au blanc en un instant

Question : Nous avons vu votre conférence lorsque nous étions à la Nouvelle Orléans : nous avons eu l’impression d’entendre beaucoup plus de question sur Psi Changeling que sur Chasseuse De Vampires. En France les deux séries connaissent le même succès : est-ce différent au niveau international ?

Nalini Singh : Non je pense que il y avait seulement plus de questions sur Psi changeling lors de cette conférence. En général j’ai beaucoup de questions sur Illium et Aodhan par exemple. Mais c’est vrai que les Psi Changeling se vendent plus que Chasseuse de Vampires que j’ai commencé à écrire après Psi Changeling, qui avait déjà eu le temps de construire sa notoriété. En France, les sorties ne sont pas trop espacées je crois, alors qu’aux Etats-Unis les livres mettent plus de temps à sortir

Question : On voulait également savoir comment l’idée d’écrire Psi Changeling vous était venue ? Cette série est tellement intelligente, complexe et originale…

Nalini Singh : Tout d’abord j’ai toujours été fascinée par le fait que l’on n’exploitait pas son cerveau à 100 %. Je me suis donc demandée qu’est ce qu’il se passerait si on était au maximum de nos capacités, 24H sur 24 et 7 jours sur 7 ? Je me souviens que cela m’est venue en étant assise à regarder le mur !

Question : Je veux ce mur !

Nalini Singh : Et ensuite je me suis demandée : et si le fait d’utiliser son cerveau à 100 % tout le temps devenait néfaste ? Si l’on devenait fou ? Si l’on devenait un criminel ? Quel serait la solution ? Il fallait faire un choix pour survivre : les Psi ont proposé Silence.

Pour la partie changeling, disons que j’ai toujours aimé les métamorphes, les loups garous, mais je n’ai jamais trouvé un livre qui me convenait où cette métamorphose n’était pas due à un virus ou contrôlée par la lune, et n’était pas douloureuse. Ce n’était pas pour moi de vrais métamorphes pouvant muter à volonté, et je voulais que le personnage soit aussi à l’aise dans son corps humain que dans sa corps animal.

C’est pourquoi j’ai commencé à l’écrire car je me suis dit en tant que lectrice si je voulais le lire, d’autres le voudraient. Et inconsciemment, ces deux idées se sont mises ensemble. C’est assez inhabituel au début je me suis dit « okay… ». Mais j’ai écrit le premier livre en trois semaines. J’habitais au Japon à l’époque, je rentrais à la maison le soir, je laissais tomber littéralement mon sac et j’allumais l’ordinateur pour écrire. C’était un brouillon mais d’habitude mes brouillons sont assez sommaires Celui là était assez complet.

On a quasiment repris tout ce que j’avais posé sur le papier. Je n’étais pas dans l’optique d’écrire pour vendre : je rédigeais pour moi, pour avoir une histoire qui me plaise. Mais là j’avais un livre complet ce qui est assez rare pour un premier jet : je me demandais si quelqu’un pourrait aimer ce que j’avais imaginé.

Question : Et vous avez contacté une maison d’édition

Nalini Singh : Pas tout de suite… Pour proposer un livre aux maisons d’édition, il faut avoir un agent aux Etats-Unis. J’ai donc chercher un agent et j’en ai trouvé un qui était particulièrement enthousiaste et intéressé par mon livre.

On a donc fait une liste d’éditeurs susceptibles d’être intéressées. Il en avait une que l’on trouvait génial et que je rêvais d’intégrer. Mon agent a envoyé le manuscrit et nous avons obtenu deux réponses dont ma préférée. Il a fallu choisir : je les ai rencontrés et ils m’ont fait leur offre. J’ai fini par choisir celle qui me plaisais au départ car l’offre était intéressante mais aussi car j’ai ressentis une connexion avec eux. Et ça fait maintenant 10 ans que je suis avec.

Question : On voulait aussi parler de l’originalité de vos romans. On pense que quelque soit le thème, si vous apportez une touche d’originalité, ce sera le petit plus qui vous fera sortir du lot.

Nalini Singh : Merci beaucoup !

Question : Et avez vous une idée pour la fin de la série Psi Changeling ? Car vous avez dit dans une interview que vous ne vouliez pas quittez cet univers. Non que nous voulions que vous arrêtiez !

Nalini Singh : Au départ je ne savais pas trop. Mais j’avais l’habitude de regarder une série télévisée qui passait lorsque j’était petite : L’Homme de nulle part. Un jour vous revenez de voyage et votre vie a disparue. Il n’y avait jamais de fin, il ne trouvait jamais.

Moi, je vais vers un point que je m’étais fixé au début et qui est atteint crescendo au tome 12, il a été construit tout au long de la série. Puis, il faudra que je pense à deux autres romans pour les retombées de cettévénement.

Je savais depuis le premier livre où je me dirigeais mais certaines histoires se sont ajoutées au fil du temps. Le tome 14 sera la conclusion de l’histoire originale. Mais je veux continuer à explorer cet univers, par exemple voir la meute des faucons, qui a des liens avec Hawke et Lucas.

Je veux explorer le monde mais tout en gardant les connexions avec les personnages originaux. Ceux qui voudront poursuivre cette aventure pourront découvrir ces nouveaux romans tout comme ceux qui préféreront s’arrêter pourront le faire avec ce volume.

Question : On peut noter un différence dans votre manière d’écrire entre la série Psi Changeling et Chasseuse de Vampires. Est ce fait de manière délibérée ?

Nalini Singh : J’écris comme cela me viens mais c’est vrai qu’il y a une différence. L’univers de Chasseuse de Vampires est plus violent parfois et même l’histoire d’amour est plus sombre. Donc je pense que mon écriture change automatiquement selon que j’écrive Psi Changeling ou Chasseuse de Vampires.

Mais je pense que cela est aussi du au fait de devoir décrire la couleur des ailes des anges et toutes les autres choses assez complexes dans cette série. C’est un changement qui se fait naturellement.

Question : On voudrait vous dire merci pour cette interview mais aussi pour avoir écrit ces romans car vous êtes sûrement la seule qui ait su créer ce monde superbe et aussi de nous faire voyager… très loin !

Crédit photo : Valérie Revelut

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