Interview de Sophie Jomain

Le trio de folie : Sophie, vous avez écrit de nombreux romans, de nombreuses séries toutes rééditées chez France Loisirs. Ils sont très différents les uns des autres. Pouvez-vous, nous les présenter rapidement pour les lecteurs qui ne les connaissent pas et qui aimeraient les découvrir ?

Les Etoiles de Noss Head est une série fantastique qui s’adresse aux lecteurs à partir de 12 ans, série tout public (les trentenaires sont d’ailleurs majoritaires dans mon lectorat). Il s’agit d’une quête initiatique entre deux personnages qui n’étaient pas du tout destinés à se rencontrer et qui vont vivre ensemble des aventures qui vont les rapprocher et leur apprendre la vie assez durement parfois. C’est un univers fantastique avec une emprunte ancrée dans la réalité.

Pamphlet contre un Vampire : on peut dire que c’est la même version mais plus humoristique. J’ai souhaité me moquer des auteurs qui écrivent dans ce genre-là – donc de moi – et puis aussi un peu des lecteurs puisque l’héroïne n’aime pas les histoires de vampires. Elle ne comprend donc pas quand sa meilleure amie fait une dépression nerveuse après le dernier tome de Twilight. Elle va donc écrire un pamphlet contre les vampires. Sauf que quand tu mets un coup de pied dans une fourmilière, tu fais sortir les fourmis. Et on dit à Satine « soit tu enlèves ton pamphlet soit tu vas avoir des problèmes » et Satine choisit les problèmes. Ce livre s’adresse vraiment aux collégiens et lycéens à partir de 12 ans.

Félicity Atcock s’adresse aux lecteurs à partir de 16 ans. C’est une série un peu plus charnelle et qui est inspirée de San Antonio de Frédéric Dard, un humour un peu corrosif parfois et qui n’est pas du goût de tout le monde. Ceux qui ont aimé Noss Head n’aiment pas forcément Félicity Atcock. C’est plus mature. J’ai pour habitude de dire que Hannah (Noss Head) c’est l’héroïne qu’on a été un jour, elle nous touche parce qu’elle ressemble à quelqu’un qu’on a connu ou à nous-mêmes plus jeune. Tandis que Félicity c’est la fille qu’on voudrait être et qu’on ne sera sans doute jamais. Elle a une répartie du tonnerre et dit les choses comme elle les pense.

Cherche jeune fille avisée et D’un commun accord sont mes premières vraies romances contemporaines et qui s’adressent à un public à partir de 16 ans aussi (même si pour ma part je lisais des histoires comme celles-là à 13 ans) et surtout D’un Commun Accord qui est un peu plus sulfureux. Deux histoires qui ont été inspirées de contes de Grimm et d’Andersen. D’un Commun Accord est donc la réécriture d’un récit d’Andersen mais aucun des héros ne se fait bouffer par un poisson…. Cherche Jeune fille Avisée est vraiment calé sur un récit de Grimm et j’ai suivi totalement la trame, ce qu’on m’a d’ailleurs reproché. Comme « oh, la fin est un peu surfaite !», mais je ne l’ai pas inventée, je suis juste allée jusqu’au bout de la narration.

Il est vrai que dans tous les cas j’ai un lectorat assez féminin, je le revendique ! Les hommes sont trop compliqués, faut écrire des trucs avec des épées, des artifices et on n’y comprend rien. De toute façon, d’une manière générale, 80 % des lecteurs sont des lectrices.

Le trio de folie : Que ce soit dans Noss Head ou dans Felicity il y a un triangle amoureux (même si on sait ou croit savoir de qui elle est amoureuse), est-ce que c’est voulu et pourquoi ?

C’est voulu, oui, parce que c’est vraiment le reflet de la réalité. À moins d’avoir rencontré l’homme de sa vie tout de suite et d’avoir eu des œillères, il y a toujours un moment dans la vie d’une femme où son cœur balance un peu, pas forcément volontairement. Par exemple, tu tombes amoureuse de telle personne qui a un meilleur ami qui craque pour toi et qui est suffisamment gentil et intéressant pour te perturber et pour te faire t’interroger « est ce que je fais le bon choix ? »… et les relations humaines et amoureuses, c’est souvent ça.

On parle d’un triangle amoureux mais ça pourrait être la même chose en amitié. Combien de fois avons-nous hésité entre deux amies, à laquelle un coup je donne, un coup à l’autre ? Et finalement se crée une envie, une espèce de jalousie presque entre les personnages, que j’ai sincèrement eu envie de présenter et de développer. En plus, là où je me suis vraiment marrée dans Félicity c’est qu’elle n’a quand même pas de chance, en trois jours d’intervalle elle a eu une histoire avec ces deux gars, on pourrait presque la prendre pour une fille facile. Mais zut, elle a des excuses !

Le premier homme, elle ne s’en souvient même pas ou du moins pas tout de suite. Et j’ai trouvé chouette de mettre en avant une anti-héroïne qui n’est ni laide ni moche, elle est sympa Félicity et elle devient tout d’un coup le point de mire de toute une population de mecs tous plus attirants les uns que les autres (Mylène : sauf les cheveux longs, mais je ne suis pas la seule ; on les coupera).

Le triangle amoureux semblait donc aller de soi. C’est un ressort facile mais qui peut aussi apporter beaucoup d’humour, beaucoup de réflexion et beaucoup d’émotions. Il est facile parce qu’on le voit souvent, mais il rend les relations plus riches et plus compliquées. Quand tu parles à la première personne dans ton roman, c’est très intéressant de parler d’un triangle amoureux parce que tu peux avoir une véritable introspection, quelque chose de très, très fort. Je suis par contre incapable de commencer une histoire si je ne sais pas comment elle se termine et surtout comment elle se divise. Je savais en commençant le premier tome de Félicity Atcock qu’il y en aurait six. C’est aussi pour ça que j’aime beaucoup entendre les pronostics des lecteurs, moi je sais comment ça va se terminer.

Le trio de folie : D’ailleurs, vous arrive-t-il d’être influencée par les lecteurs et leurs « envies », voire leurs exigences pour certains ?

Non, pas vraiment. L’histoire doit suivre son cours. Je paraphrase Julie (J. Arden), si je ne suivais pas mes idées ça n’aurait pas cette intensité là. C’est-à-dire que ce qui a été annoncé dans le tome 1 devait arriver dans le dernier tome. Je ne me vois pas du tout changer de direction, même pour faire plaisir. Et, dans Noss Head, j’en ai à la fois souffert tout en étant heureuse d’être allée jusqu’au bout. On m’a reproché la fin du tome 5 en me disant « oh moi je n’aurais pas fait les choses comme ça, c’est injuste » ! Et oui, mais c’est comme ça qu’était cousue l’histoire à l’origine et elle a ses avantages. Et puis de toute façon, ceux qui me lisent le savent ; je n’aime pas forcément les fins faciles. Attention, je n’enlève pas tout au lecteur. Mais je n’aime pas quand c’est trop évident parce que dans la vie ça ne l’est jamais.

Le trio de folie : Dans vos séries, on trouve à la fois tout un panel de créatures surnaturelles et des humains « normaux ». Lesquels préférez-vous écrire ? Avec lesquels êtes-vous plus à l’aise ?

Déjà, d’une manière générale, je suis incapable de me mettre dans la peau d’un homme, quel qu’il soit. Tous mes romans à la première personne le sont du point de vue de l’héroïne. Stéphane Soutoul écrit parfois du point de vue féminin. Je l’admire ! J’en serais incapable.

J’ai besoin de raccrocher mes personnages à la réalité, donc il est très facile pour moi de décrire les humains parce qu’ils sont tous quelqu’un que je connais. Je me les identifie comme ça. Physiquement, les traits de caractère… D’un autre côté, avec les créatures surnaturelles tu peux te permettre un peu n’importe quoi, tous les excès. Tu as dit un truc mais tu peux le modifier facilement à cause du côté surnaturel. Tout est possible. Néanmoins, il faut rester cohérent, et pour cela, travailler avec de simples humains est quand même plus simple.

Ce qui est génial quand on inclut dans une histoire deux créatures différentes, c’est qu’on peut casser la barrière de la différence entre les races. C’est un fantasme qui se réalise. C’est un moyen de dire « on n’est pas de la même espèce et pourtant ça marche quand même. ». Dans Noss Head, dans le tome 2, Julia exprime cette guerre ancestrale qui existe entre les vampires et les garous et dit qu’elle ne la comprend pas, et qu’on ne devrait pas vivre comme ça. C’est en fait tout simplement un reflet de nos sociétés, de notre réalité. L’être humain a du mal à accepter l’Autre, donc c’est très jouissif pour un auteur de pouvoir faire en sorte que le maximum d’êtres finissent par s’entendre.

Le trio de folie : Vous écrivez de la littérature de genre : de la romance, du fantastique, du young adult. Une littérature qui est assez décriée. Est-ce que depuis vos débuts vous avez remarqué une évolution dans la manière dont ce type de littérature est reconnu ? Ou bien dans les relations avec les lecteurs, avec les auteurs appartenant à d’autres écoles de genre ?

Oui, avec les lecteurs, j’ai pu constater une démocratisation de la romance. Au début, on n’en lisait pas ou si on en lisait on s’en cachait. Puis intervint la romance dans les histoires fantastiques, du coup on s’intéresse un peu plus à ça, à se dire qu’au milieu de la nouvelle mythologie riche et complexe que l’on découvre, c’est sympa d’avoir une histoire d’amour. Et au final on en vient à l’attendre et à ne pas être satisfait lorsqu’il n’y en a pas. Et c’est juste génial !

J’ai vraiment l’impression que le lecteur est beaucoup plus ouvert aujourd’hui. Qu’il serait prêt à lire des choses qu’il n’aurait pas lu il y a peu, et qu’il aurait même critiqué. Simplement parce qu’il y a à la base un sujet qu’il voulait lire, et que maintenant il prend tout dans sa globalité. Avant quand on cherchait de la fantasy on ne voulait que de la fantasy. Et s’il y avait quelques éléments de romance, cela nous intéressait moins.

Ce que j’ai aussi constaté depuis que j’écris, c’est l’évolution de la relation auteur/lecteur. L’auteur est plus accessible. Le lecteur n’a plus en face de lui un monstre admiré de loin, une montagne inatteignable. Il se sent sur un même pied d’égalité, il ne craint plus d’échanger. Merci les réseaux sociaux ! Du coup le lecteur défend plus son auteur, le soutient, se l’approprie même parfois. Ça peut aller très loin mais outre quelques débordements (certains lecteurs qui ont l’impression qu’ils possèdent le romancier), le reste est génial. On n’écrit plus seul dans son coin. On a des retours directs, qu’ils soient positifs ou négatifs, et surtout on peut échanger. On sait pour qui on écrit et ça nous motive d’autant plus.

Il y a peu, j’ai reçu un message qui m’a incroyablement touchée et émue d’une lectrice qui était très malade, au bout du rouleau, et à qui on avait offert Les Etoiles de Noss Head. Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais ça lui a permis de remonter la pente. Et j’ai pu rencontrer cette lectrice et sa famille au cours d’un Salon. J’en ai pleuré. On ne se rend pas compte l’impact que l’on peut avoir. C’est toute notre vie d’auteur qui est bouleversée. On écrit pour ces moments-là.

Pour ce qui est de la relation avec les écrivains d’autres genres, tout se passe bien. En fait dernièrement, j’étais en dédicace dans quelques Salons spécialisés pour le polar, et c’est juste génial. On y est presque incognito, loin des foules que l’on peut rassembler ailleurs et ça remet tout en perspective. L’ego de l’auteur a besoin de cela. Tu te rends compte que tu n’es pas la star de tout le monde. Cela t’oblige aussi à parler de ton œuvre devant un public qui ne te connaît pas et qui ne lit pas ce genre. C’est comme un retour à tes débuts. Tu as tout à prouver.

Et dans le dernier Salon, une jeune femme a fini par me prendre les trois premiers tomes de Félicity, les deux premiers de Noss Head, ainsi que Cherche Jeune Femme Avisée, après m’avoir dit « Ah vous êtes une super bonne commerciale !  » Ce n’était pas le but bien sûr, elle a juste demandé ce que j’écrivais à la base. Et au final elle a eu envie de tout prendre alors qu’elle était au Salon pour Franck Thilliez et Jacques Saussey. J’ai trouvé ça fantastique.

Donc par rapport aux autres écrivains, tu es toujours « le con de quelqu’un  », le « moins de quelqu’un ». Il y a toujours quelqu’un qui plaît plus que toi, qui est plus populaire et ce n’est pas l’important. Cela te permet de relativiser les choses. Tu peux être super populaire, avoir des foules en face de toi, mais tu n’atteins pas le niveau d’autres. Ça te permet de te dire que l’important c’est ton lecteur et de rester à ta place. Je constate certes que la popularité de mes livres a dépassé un palier. Je serais malhonnête de ne pas le reconnaître. Mais nous sommes très loin des plus grands. Pour autan,t je n’ai pas de barre à mettre, ni d’auteur qui serait mon idéal.

Le trio de folie : Pour continuer sur vos lecteurs et la « fanattitude » autour de vous, est-ce que vous savez si des fanfictions sont écrites à partir de vos romans ?

Oui, il y a même un groupe Facebook sur Les Etoiles de Noss Head consacré exclusivement à cela, des fanfictions, des fanarts… On en trouve aussi sur la page d’Hannah Jorion et la toute nouvelle page de [Leith Sutherland->
https://www.facebook.com/Leithwolf/], les héros de Noss Head.

Des lecteurs sont même en train d’écrire toute la vie d’Hannah avant le premier tome. Quand je l’ai appris, j’ai pleuré. Comme j’ai pleuré lorsque j’ai vu des fanarts sur Noss Head, des vidéos. J’ai même vu un cosplay (costume porté par un fan) et des bijoux. C’est juste incroyable.

En fait, c’est tout simple. Quand je vais mal, je m’assieds et je vais sur le groupe Des Etoiles de Noss Head pour lire les dernières publications. Et je vais tout de suite mieux. J’y prends une bouffée d’amour et d’ego, et ça me fait un bien fou.

C’est un groupe de presque 2 000 personnes qui s’alimente tout seul, je ne m’en occupe pas. Et c’est tellement génial de voir ces gens heureux de parler de ce que tu écris, heureux de te montrer ce qu’ils ont fait. Et Marie-Laure Barbey, avec qui je travaille à une version illustrée de Des Etoiles de Noss Head pour Pygmalion pour octobre prochain, je l’ai rencontrée sur le groupe. Un jour cette fille a présenté ses dessins, et je me suis dit « merde c’est super beau ce qu’elle fait !».

Le trio de folie : Et si on parlait de cette version illustrée, comment va-t-elle être ?

Ce sera un peu comme la version illustrée d’Harry Potter qui est sortie il y a peu, avec autant d’illustrations en couleur, des aquarelles, un grand format, une couverture rigide avec une jaquette brillante et un touché velours…

C’est une aventure extraordinaire, que je n’aurais jamais pu imaginer. Avant d’être publiée, chaque semaine j’achetais mes trois ou quatre romances de chez J’ai Lu. Et quand tu écris ton roman, que tu as payé pour qu’il soit édité sans jamais imaginer qu’un jour non seulement tu te retrouveras chez ce même éditeur, mais qu’en plus un roman illustré sera adapté du monde imaginaire que tu as créé… c’est un rêve éveillé ! Il ne manque plus que le film (ce qui est plus que probable) ! De la même manière, quand une édition italienne t’apprend qu’ils ont acheté les droits de Noss Head, tu te prends encore une baffe !

Le trio de folie : Et vos autres projets pour Pygmalion ?

Il y en a plusieurs. Le premier sort le 27 avril 2016. Un roman que je suis en train d’écrire et pour lequel je ne peux encore trop en révéler. C’est de loin le truc le plus difficile que j’ai jamais écrit. Le titre actuel est Et la nuit devint jour, mais ce n’est pas définitif. C’est un roman contemporain qui se rapprocherait presque d’un livre de développement personnel.

C’est une histoire qui relate un fait de société réel et fort. Elle ne se déroule pas en France parce que ce n’est pas possible. Ce n’est pas du tout parce que je fantasme le pays en question, pas du tout. C’est juste que c’est là bas que ça doit se passer, parce que c’est là bas que ça se passe. C’est vraiment ce que j’ai écris de plus dur.

On m’a souvent demandé « est-ce que tes personnages t’envahissent pendant que tu écris ? ». J’avais répondu oui, mais en fait je n’en savais rien, jusqu’à celui-ci… À tel point que parfois j’ai des blocages qui peuvent durer des semaines entières. J’espère qu’il sera à la hauteur parce que j’y ai mis tout ce que j’avais. Ce roman me tient vraiment à cœur. C’est un sujet sensible qui a même divisé ma famille quand je leur en ai parlé et c’est certain que tous ne pourront adhérer. Mais ça m’est complètement égal, il fallait que je l’écrive, que je le sorte.

Je vais aussi écrire une trilogie fantastique dont le premier tome sortira en 2017. Tout a commencé quand j’ai vu la publicité Atoll, les Opticiens. C’est pas une connerie ! Un jour j’étais assise à mon bureau et je me suis dit « tiens, c’est marrant ça ne m’est jamais venu à l’idée de m’asseoir et de chercher une histoire  ». Et ce jour-là j’avais envie de le faire. J’ouvre mon PC et je tombe sur une pub Google Atoll, les Opticiens. Quinze minutes après le synopsis était fait !

Il y a donc toute une intrigue qui se développe en trois tomes, avec une héroïne qui se découvre une mission malgré elle. Elle s’appelle Alix Armand. Elle est catoptromancienne, c’est à dire qu’elle est capable de lire l’avenir dans les miroirs. En fait, elle lit l’avenir et peut maîtriser des choses dans tous les reflets quels qu’ils soient, petites cuillères, vitrines, flaques d’eau…

On va aussi retrouver dans cette trilogie une autre vision de La Création, humaine, terrestre, animale… Le grand défi c’est aussi de ne pas du tout s’inspirer de la Bible et de ne pas parler de Dieu une seule fois. L’intrigue démarre en Haïti parce que les croyances vaudous y sont très présentes et parce que le séisme y aura une place importante. On est cinq ans après le tremblement de terre, mais le pays est encore complètement dévasté, et l’héroïne le subit de plein fouet. Elle était étudiante et elle se retrouve à travailler comme voyante dans un cabinet qui va profiter de la détresse des gens pour leur soutirer de l’argent.

Et c’est l’une des rares qui a du talent jusqu’à ce qu’elle « voie » des choses qui vont complètement modifier sa perception de l’avenir et du rôle qu’elle peut avoir. C’est une héroïne qui crève de faim et quand on lui propose de l’argent pour une mission particulière, elle n’est pas en mesure de dire non. C’est donc aussi la misère qui est mise en avant.

Le trio de folie : Est-ce que vous voyez explorer d’autres genres, comme la romance historique par exemple ?

Je suis absolument convaincue que je suis incapable d’écrire de la romance historique. Alors que j’adore ça et que j’en lis beaucoup. Mais je ne sais pas pourquoi, je suis persuadée que je ne pourrai jamais en écrire, que je ne saurai pas faire. Je me trompe peut-être mais c’est un genre qui appelle tellement de maîtrise… Et pourtant on m’a souvent dit « oh mais tu es archéologue, ça devrait être facile ». Non pas du tout, sauf peut-être si j’écris sur les Gaulois…

Le trio de folie : Et le tome 3 de votre série de romance contemporaine ?

Il devrait être en librairie pour la fin de l’année. Il n’est pas encore écrit mais il l’est déjà dans ma tête. En fait, j’attends vraiment d’être libérée du dernier tome de Félicity Atcock pour me lancer et surtout de celui que je suis en train d’écrire, Et la nuit devint jour. C’est horrible, il me prend toute mon énergie, m’habite à chaque instant, et je suis incapable de faire autre chose tant que je ne l’aurai pas fini.

Le crossover de Félicity est aussi en train d’être écrit et c’est juste incroyable comment c’est facile. Il est en suspens, mais je sais que je n’aurai pas trop de mal. Il me faudra juste le temps…

Le trio de folie : Vous avez souvent dit que vous êtes un auteur « née de la blogosphère ». Quel est votre rapport aux blogs ?

Oui et non. Je n’ai jamais fréquenté de forum, je n’ai jamais été active sur le net, ou eu de community attitude. Je ne suis pas une « blogauteur » dans le sens où je n’ai jamais participé à quoi que ce soit sur internet qui m’a donné envie d’écrire. Par contre je me souviens très bien, j’ai écrit les tomes 1, 2 et 3 des Etoiles de Noss Head, Pamphlet contre un Vampire et le premier Félicity entre le mois d’août 2009 et le mois de janvier 2010. Cinq mois, cinq romans. Le premier tome des Etoiles de Noss Head est publié en semi auto-édition au mois d’août 2010 et j’ai ouvert mon compte Facebook en décembre 2010. Et là, je découvre que j’ai des lecteurs.

Il y avait déjà des blogs qui parlaient des Etoiles de Noss Head alors que je ne savais même pas ce  qu’était un blog. J’ai vécu un peu fermée encore un an. Sur Facebook, je contrôlais un peu tout, je n’étais pas trop proche des gens. Puis avec Rebelle éditions tout a explosé. Il faut quand même savoir qu’en auto-édition, il s’est vendu à 3 000 exemplaires ce qui est vraiment pas mal.

Au final, Rebelle est arrivé et ils ont publié tout de suite le tome 2 en octobre 2011. Il a complètement changé la saga avec des débordements de partout. On m’a adulée, détestée, haïe. C’est vraiment parti de là. Les blogueurs ont commencé à s’interroger, tout s’est fait par le bouche-à-oreille. Ils ont vraiment permis le démarrage de la saga et son succès.

Je suis admirative du travail des blogueurs, du temps qu’ils consacrent gratuitement à leur blog, de leur passion.

Le trio de folie : Un dernier mot sur l’auto-édition ?

Oui, l’auto-édition qui jouit d’une très mauvaise réputation. Ils ont une très mauvaise presse parce que les textes sont souvent pas suffisamment relus, ils sont édités avec précipitation, la présentation et la couverture sont aléatoires. Pourtant, on peut passer à côté de livres très intéressants.

Même si c’est vrai, 80 % de la production en auto-édition n’est pas bonne. Non parce que l’idée n’est pas bonne, parce qu’il manque du travail derrière. Il manque le travail éditorial, l’éditeur qui va vous dire honnêtement ce qui va et ne va pas. L’auto-édité ne bénéficie pas de service, même s’il a un immense talent. Il n’empêche qu’on peut y trouver des pépites.

Karen du Boudoir Ecarlate, Mylène des Lectures de Mylène et Valérie de Onirik.net

Et voici la vidéo qui a été tournée par les très charmantes vlogueuses (ou booktubueses) Nine, Tartinne aux pommes et QuietManon dite la Mèche, dans une ambiance tout aussi joyeuse et légère que pour notre interview.

Les photos de la journée chez France Loisirs (crédit photo VR pour Onirik.net)

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