Je crois bien qu’elle est morte, Adèle !

Petite question préalable : quel est le point commun entre La Der des Ders, Les nouveaux mystères de Paris (Nestor Burma), Le cri du peuple, La débauche et Adèle Blanc-Sec ?

tic ! tic ! tic ! (j’attends, j’ai tout mon temps, ce n’est pas moi qui paye la com…)

Jacques Tardi !

Un trait à nul autre pareil, des méchants vraiment méchants, des gentils qui n’en ont pas l’air et surtout, surtout, un regard unique sur la société. Qu’elle soit actuelle (La débauche, scénario de Daniel Pennac) ou historique (Le cri du peuple, scénario de Jean Vautrin [[Sur la commune de Paris, d’après un roman du scénariste.]] – La Der des Ders, scénario de Daeninckx), ou romancée dans les enquêtes de Nestor Burma d’après les romans de Léo Malet [[Les vrais, rien à voir avec les mièvreries télévisées jouées par le néanmoins talentueux Guy Marchand.]] et comme les aventures d’Adèle Blanc-Sec, héroïne d’avant-guerre (la première, celle de 14), qui nous intéresse présentement.

J’avoue ne pas avoir adoré du premier coup – mais comme je dis toujours, une BD ça se lit, se relit et se rerelit [[Vieille habitude de jeunesse ou je n’avais pas les moyens d’en acheter autant que maintenant, et adage piqué à un autre lecteur assidu de BD qui se reconnaitra peut-être, merci JiCéCé ! (fin du private joke)]]. La vie de cette héroïne aux moyens désuets, début de XXe siècle oblige, force tout de même l’admiration. Il suffit d’avoir connu une seule des femmes de cette époque [[au hasard, une de mes arrières-grands-mères]], qui ont eu, à cause de la guerre, le poids de tout régir et faire fonctionner en l’absence des hommes, pour se rendre compte de l’énergie dont le sexe dit faible peut être capable. C’est bien cette force qui transparaît dans les 8 albums de la série. Enfin 8, peut-être 9 si on ajoute Adieu Brindavoine/La fleur au fusil, album à part qui met en scène un des protagoniste des aventures d’Adèle pendant la guerre des tranchées. L’auteur est comme ça, son inspiration a des chemins plus tordus qu’un raisonnement d’homme politique [[Si si, ça résonne aussi ces animaux là !]], mais on arrive à s’y faire et à suivre.

Le seul petit problème, c’est qu’à la fin du dernier album on peut lire : « Vous le saurez en lisant : LE LABYRINTHE INFERNAL – Ce prochain épisode répondra-t-il à toutes ces questions ? ». C’était en 1998, la suite on l’attend encore. L’inspiration du maître s’est-elle tardie … euh tarie ? Casterman a-t-il eut des velléités vénales sur la série [[Si c’est le cas, au poteau, le peuple aura sa peau !]]?

L’oeuvre de Jacques Tardi a beau être riche et de bonne qualité, la suite d’Adèle nous fait des faux [[C’est quand même moins bon que « Est-elle morte Adèle ? », mais enfin basta !]].

Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec :
Scénario et dessin de Jacques Tardi.
– 1 : Adèle et la bête.
– 2 : Le démon de la Tour Effeil.
– 3 : Le savant fou.
– 4 : Momies en folie.
– 5 : Le secret de la salamandre.
– 6 : Le noyé à deux têtes.
– 7 : Tous des monstres.
– 8 : Le mystère des profondeurs.