Je suis née dans un village communautaire – Avis +/- 


Le prof m’a dit d’utiliser la bibliothèque de l’école aujourd’hui, puis-je m’y rendre ?

Que dis-tu ? Tu n’iras pas à l’école aujourd’hui, va immédiatement dans ton dortoir.

Bienvenue au village. Comme tous les enfants nés dans un village communautaire, Kaya ne voit guère ses parents qui vivent dans un autre village de la communauté. Les enfants sont confiés à une éducatrice adepte des châtiments corporels. Ils peuvent également être privés de repas. Cela n’arrange pas les choses, puisqu’ils n’ont droit qu’à deux repas par jour : à midi et le soir.

Ceci pose problème puisqu’ils sont envoyés étudier dans une école « ordinaire », et les professeurs s’inquiètent… A propos de la fête du sport, plusieurs enfants du village tombent dans les pommes pendant les entraînements, s’ils s’effondrent le jour J, cela entachera la réputation de l’établissement.

Les enfants sont confrontés au monde ordinaire également, car certains membres de leur famille y vivent parfois. Comme par exemple, la grand-mère de Kaya dont les cadeaux se trouvent réquisitionnés pour le bien de la communauté.

Kaya découvre peu à peu le monde extérieur (les enfants ordinaires prennent bien un repas le matin), et la lecture clandestine grâce aux livres de l’école. Et l’administration japonaise se manifeste à l’occasion d’un redressement fiscal imposé au village. Il avait négligé de déclarer près de 20 milliards de yens de revenus (révélation : le village a donc de l’argent !).

Kaya Takada, la narratrice et mangaka, relate son enfance dans un village communautaire. Inspirée par les idées libertaires des années 1970, cette communauté rurale alternative s’efforce de modeler le caractère des enfants par doctrine ou par pragmatisme (l’absence des parents obligerait les « éducateurs » à utiliser la crainte pour maîtriser les enfants).

Témoignage instructif sur la vie dans une communauté, ce manga joue sur le contraste entre la discipline imposée et le dynamisme de la jeune héroïne.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 288 p. noir & blanc, sens de lecture japonais
Scénario & Dessin : Kaya Takada
Traduction : Jean-Louis de la Couronne
Éditeur : Rue de l’échiquier
Collection : Bande dessinée
Sortie : 3 janvier 2019
Prix : 19,90 €