Karl Waldmann : redécouverte d’un Constructiviste trop longtemps méconnu

L’homme et l’œuvre

C’est seulement après la chute du mur de Berlin qu’on le redécouvre à travers 50 oeuvres achetées chez un brocanteur. Par la suite, une recherche approfondie a permis de retrouver des oeuvres en Allemagne, en Italie, en Belgique, en France, aux USA et en Ukraine. On a ainsi pu identifier à travers le monde à peu près 900 oeuvres, allant de 1915 aux années cinquante. Il s’agit essentiellement de collages ou photomontages. On possède malheureusement peu d’éléments sur sa vie ou sa personnalité : on ne le retrouve pas dans les revues d’art de l’époque. Sa famille, rencontrée à Dresde en 1989 et décédée depuis, l’avait déclaré fou. Il aurait refusé d’exposer pour des raisons « mentales » – mais plutôt sans doute pour des raisons de sécurité, durant les années où les nazis étaient au pouvoir, puis sous la censure stalinienne. Une autre hypothèse est qu’il n’aurait pas été un « pur » artiste mais aurait eu une autre activité principale – d’architecte par exemple – et aurait consacré ses loisirs à la création artistique.

Des compositions abstraites au constructivisme

Dans ses formes, l’oeuvre de Waldmann est assez hétéroclite et ne se rattache jamais à un seul mouvement. Ses oeuvres de jeunesse sont abstraites. Mais, très vite, ses créations font référence au constructivisme, au dadaïsme et au surréalisme. Les formes sont empruntées au constructivisme, avec une destruction de l’image classique dans une vision dynamique. Cependant l’état d’esprit de ses photomontages est proche des dadaïstes par sa volonté d’intégrer les événements de son temps dans une vision acide et politisée. Face à l’absurde et à l’intolérable de la politique d’hommes comme Hitler ou Staline, ses collages fustigent son époque par des charges politiques où éclatent sa sensibilité exacerbée et l’ironie du regard qu’il porte sur son temps. On a pu ainsi le rapprocher d’artistes comme Schwitters, Heartfield, Haussmann mais aussi Rodchenko et Maiakowski. Son oeuvre touche au cinéma, à la politique, à la littérature, au théâtre. Il y développe les thèmes de la ville, de la machine, des actrices. Il s’agit d’une oeuvre très riche qui n’a pas encore été étudiée en profondeur.

Le premier étage de la galerie regroupe plusieurs oeuvres marquantes d’Art Russe depuis le début du siècle jusqu’aux affiches du « Réalisme socialiste ». Ce choix provient de la collection Bodenschatz. rassemblée à Bâle pendant plus de 30 années. Cette collection, peu connue encore, permet de découvrir les affiches rares de Malévitch – « Le Loubok », quelques oeuvres du début du siècle sur les Emprunts russes – des constructivistes, de la peinture, des dessins, et surtout un choix étonnant et rare d’affichistes du Réalisme Socialiste : Ivanov V, Deni V, Miakovski, Malevitch, Filonov, Korovine, Sorionov, Benois, Nicolai, Udalzova, Otrochenko, Korovine Mansourov, Dimitrienko, Efimov Gorskin,Lebedev, Koretsky, etc.

Adresse

Galerie Pascal Polar – 108 chaussée de Charleroi – 1060 Bruxelles – Belgique

Information

Tél : 32/2/5378136

E-mail : ppolar@skynet.be

Horaires

Du mercredi au samedi de 14 à 19h et sur rendez-vous

Prix d’entrée : 3 €