Kiss Kiss Bang Bang

Shane Black est un drôle de type. Scénariste (il s’occupe souvent de créer et de monter les personnages) de L’arme fatale (les quatre opus), il a « fait » l’acteur dans quelques films dont Predator où il joue un malabar à lunettes (Hawkins), toute son histoire.

Il aime faire souffrir ses héros, beaucoup, (Martin Riggs dans L’arme fatale, Jack Slater dans Last Action Hero, Harry Lockhart dans Kiss Kiss Bang Bang), des héros qui ont la gachette facile et une souffrance intérieure qui les rend insensible à la noirceur humaine omniprésente mais en permanence écorché vif.

Il est le créateur et le réalisateur de ce qui semble être la quintessence de ce qu’il promeut depuis ses début à Hollywood. Un roman policier à la manière des années 50/60 avec un style contemporain,à la pulp fiction, ces romans où les détectives trouvent toujours la solution à des énigmes impossibles.On notera quelques hommages notamment à Blow out de Brian de Palma, et, peut-être L’arnaque, mais sous acide, alors !

Harry Lockhart est un petit escroc inoffensif qui rate à peu près tout ce qu’il entreprend. Par un hasard douteux, il est choisi pour interpréter un détective dans un film en tournage et on lui adjoint un véritable privé pour lui apprendre les automatismes.

A partir de là, tout fout le camp ! Le détective est gay, l’aigrefin trop honnête pour réussir, et la starlette trop intelligente pour obtenir des auditions. De caramboles en rebondissements, le film se déroule devant les yeux d’une salle de cinéma réjouie et stimulée.

On se sent néanmoins de temps en temps à côté des références qui émaillent le long métrage et le pourtant excellent et adoré Harry Downey Jr est loin de correspondre à l’image que l’on se fait de cet anti-héros. Au contraire, Val Kilmer rentre comme dans un gant dans son personnage de limier homosexuel, pratique mais au grand coeur. Michelle Monaghan déploie un charme considérable inversement proportionnel à son manque de présence dans ses précédents films. Chacune des ses apparitions est un enchantement. Son couple avec Downey Jr est pourtant improbable. Ils sont sensé n’avoir que quelques années de différence mais avec les 40 ans usés de Bob et ses 29 ans juvéniles, ont reste en touche.

La réalisation est musclée et l’ambiance très polar laisse attendre avec impatience le prochain projet de Shane Black. C’est au final une très bonne surprise, mais peut-être, pas au niveau de notre attente.