L’Impressionnisme et la mode – Avis +

Présentation officielle

Soucieux de rendre compte de la vie contemporaine, l’impressionnisme a privilégié la représentation de la figure humaine dans son milieu quotidien et saisi l’homme « moderne » dans ses activités habituelles, à la ville comme à la campagne.

Bien qu’ils ne s’attachent pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l’habit, les impressionnistes n’en rendent pas moins compte des modes et des attitudes de leur temps.

Ils y parviennent par leur volonté de considérer le portrait comme l’instantané d’un homme dans son cadre familier, par leur capacité à renouveler, du double point de vue de la typologie et de la topographie, la scène de genre et surtout par leur attention à « la métamorphose journalière des choses extérieures », pour reprendre l’expression de Baudelaire.

De leurs positions esthétiques, la réalité de l’homme des années 1860-1880 et de son habit subit une incontestable transfiguration.

Avis de Claire

Qui n’a jamais admiré les robes aux riches étoffes (soie, satin, velours, broderies, dentelles, passementerie…) des modèles impressionnistes, si représentatives de cette époque ? Ces robes – de jour, d’intérieur, de soirée…- qui magnifient le corps autant qu’elles le torturent… Le Musée d’Orsay revient le temps d’une saison sur la mode d’antan, pour le plus grand plaisir des yeux !

L’exposition commence avec un catalogue de photographies, revues de mode, lithographies de toilettes, d’archives de boutiques, de robes en vitrine, qui nous accueillent impressionnistes bien sûr, mais surtout impressionnantes, par leur proportions si fines, si petites. Des phrases d’écrivains illustrent l’air du temps, avec un bel hommage à Emile Zola et à son Bonheur des Dames, incontournable.

Une image d’Epinal s’impose d’emblée, celle de la Parisienne, qui fait référence, elle est bourgeoise, élégante, raffinée. Elle fait tailler sur mesure ses robes, les maisons de haute-couture ont la côte. Les robes présentées sont époustouflantes, magnifiques, mais surtout peu pratiques, il faut bien le reconnaître…

En regard des robes (souvent magnifiées par des miroirs) et accessoires, des oeuvres, souvent très connues, réalisées entre 1860 à 1885, de peintres tels qu’Auguste Renoir, Edouard Manet, Claude Monet, Edouard Degas, Berthe Morisot ou encore le trop méconnu James Tissot.

La dernière salle nous propose un bol d’air, avec faux gazon et gazouillis de petits oiseaux, et c’est Le Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet qui donne le ton… Ce sublime tableau dialogue avec Les Femmes au jardin de Claude Monet.

Le parti-pris scénographique de Robert Carsen, le metteur en scène canadien s’est illustré au théâtre autant qu’à l’opéra, est ouvertement théâtral, et donc fastueux et appliqué.

L’exposition voyagera ensuite au Metropolitan Museum of Arts de New York et à l’Art Institute de Chicago, qui ont superbement participé au prêt des oeuvres, avec quelques pièces majeures, comme La Femme au perroquet d’Edouard Manet ou Madame Georges Charpentier d’Auguste Renoir, immense tableau qui n’était jamais revenu en France depuis son acquisition par le MOMA. A ne pas manquer !

Crédit photo : Musée d’Orsay

Informations pratiques

Adresse : 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris

Horaires : ouverture tous les jours de 9h30-18h, 21h45 le jeudi, fermé le lundi

Tarif Musée : 8 €