L’Orchidée et l’Araignée – Avis +

Présentation de l’éditeur

Je me présente : Gin Blanco, dite l’Araignée. Je suis en train de patienter devant la porte d’Owen Grayson, aussi anxieuse qu’une ado avant son premier rendez-vous amoureux. Pourtant, j’ai des problèmes bien plus graves. Mab Monroe a recruté une tueuse redoutable, Elektra LaFleur, pour me faire la peau. Conclusion : l’une de nous va forcément mourir. Pire encore, Elektra doit aussi liquider ma petite sœur, Bria Coolidge. Sauf que Bria ignore qui je suis, et notre vie dépend de ce secret.

Avis de Isabelle Arnaud

L’Orchidée et l’Araignée est le quatrième opus des aventures de l’Araignée créée par Jennifer Estep. C’est aussi l’avant dernier livre de la pentalogie consacrée à cet assassin de l’ombre, l’opposant à sa Némésis.

La fantasy urbaine[[Des êtes mythiques ont plus ou moins fait leurs coming out et sont plus ou moins bien intégrées dans notre société moderne. Généralement, une héroïne forte va se retrouver au cœur de l’intrigue entraînant un mélange en proportion variée de romance, d’horreur ou de thriller selon le goût de l’auteur.]] – curieusement renommée Bit Lit en français – est devenue très courante ces dernières années. Cette réécriture des contes de fées modernes met en œuvre des créatures surnaturelles issues du folklore traditionnel : banshees, lutins, fées, selkies… et d’autres plus récentes tels loup-garous et vampires.

Jennifer Estep part de ce principe, mais créé un univers vraiment personnel et innovant dans lequel elle insère avec talent d’autres univers très différentes. Comme deux de ces sagas jeunesses basées sur la mythologie, Mythos Academy et Spartan Heart, ou une troisième laissant une belle part aux monstres Blake Blade. Elle réussit même à y inclure avec élégance sa série adulte Bigtime mélangeant romance et super-héros (et oui, le mélange fonctionne très bien et fait beaucoup rire).

Mais revenons à Ashland, la ville dans laquelle vit notre fameuse araignée. Cette dernière est mal fréquentée et se trouve à la botte de la reine des parrains locaux, une élémentaires de feu n’hésitant pas à incinérer ceux qui se mettent sur son chemin.

Car dans ce monde humain, si on trouve nains, géants et vampires, ces derniers ne ressemblent pas à leurs descriptions traditionnelles. Les deux premiers sont plus petits et grands que la moyenne humaine, mais dotés d’une grande force et d’une vie allongée. Les troisièmes peuvent parfaitement vivre le jour, mais ont un besoin régulier de quelques gouttes de sang pour vivre.

Le plus intéressant concerne les pouvoirs des uns et des autres, liés aux éléments. Ces derniers appartiennent aussi bien aux courants majeurs : feu, glace, terre et air, ainsi que mineurs : électricité, eau, métal et poison.

Mais là ne s’arrête pas l’originalité de l’œuvre, car si on se retrouve bien avec une héroïne, cette dernière est une tueuse à gages, et dans chacun des volumes, les cadavres s’accumulent, généralement occis au corps-à-corps, l’arme de prédilection de l’Araignée étant ses chers couteaux.

Mais outre un personnage captivant, ce qui fait vraiment le charme de la saga de l’Araignée, c’est bien la famille que cette orpheline assemble autour d’elle. Des amis très proches, dont on a pu découvrir l’existence dans les volumes précédant, généralement quand elle les a sauvés, et les personnes qui l’ont vu grandir et l’aident dans sa quête de mort contre les racailles d’une ville ne faisant pas de cadeaux aux honnêtes gens.

Ainsi, si l’intrigue réserve des surprise et nombres de rebondissements, il faut bien avouer que le grand plaisir que l’on a à dévorer les pages tient aux multiples affrontements parsemant ces dernières. Avec un combat final d’anthologie comme il se doit, duquel on se demande comment Gin va se sortir, même en utilisant au mieux ses pouvoirs de glaces et de pierre.

L’écriture est sans temps mort et on retrouve avec plaisir les habitudes de l’auteur. En effet, un rêve de Gin de sa jeunesse revient la hanter au cours du récit, et il se révèle être la clé de sa sauvegarde. On trouve aussi la fameuse scène d’amour au 2/3 du roman et un chapitre final plus long se passant peu de temps après le combat contre le boss final et apportant nombre de nouvelles explications et une révélation qui sera traitée dans l’opus suivant.

Dans le quatrième tome, c’est le futur affrontement entre la reine de feu d’Ashland et l’assassin qui se profile alors que la première fait appel à une tueuse des plus retorse et puissante élémentaliste.

Tous les coups étant permis, c’est par les sentiments que Gin va être frappée, lorsqu’une personne chère à ses yeux va se trouver en danger. Mais la trame fluide et captivante continue de brosser le portrait d’une femme atypique et généreuse se battant pour le bien et s’y employant totalement.

Ce quatrième volet des aventures nocturnes de Gin sont toutes aussi passionnantes à suivre que les trois premiers volumes, laissant entrapercevoir une histoire d’une grande richesse que le cinquième toùe va venir conclure en apothéose.

Fiche technique

Format : poche

Pages : 374

Editeur : J’ai Lu

Collection : Crépuscule

Sortie : 3 décembre 2015

Prix : 7,40 €